❥ Chapitre IX

650 71 25
                                    

- - - - - PDV Sélénia - - - - -

Je ronge mon frein durant tout le vol. Mon regard se perd dans cette étendue de nuages, similaire à de la crème chantilly. Mon estomac me rappelle à l'ordre, mais je n'ai pas le temps, et surtout, je ne tiens pas à accepter quoi que ce soit qui ressemble à de la nourriture de la part de ce Milo.

Milo : - Tu devrais prendre des forces, Sélénia.

Sélénia : - Non merci, j'ai des réserves, pas besoin de passer en phase digestion qui me ralentira plus qu'autre chose.

Milo : - Des réserves ? Tu as la peau sur les os ! Prends au moins une boisson énergisante. Tu me fais pas confiance, je le conçois, mais dans une cannette, je peux pas faire grand chose tu sais...

Sélénia : - Oh, un petit coup de seringue sous la cannette, rebouchage du trou, ni vu ni connu. Alors non merci, je m'abstiens. Je ne fais confiance à personne. Surtout pas un revenant.

Son rire gras résonne dans l'habitacle.

Milo : - Tu as toujours été le petit clown de la fratrie Ortega... Ça ne change pas, à ce que je vois. Un revenant, moi ?

Sélénia : - Que je sache, tu étais mort.

Milo : - Ah oui ? As-tu seulement entendu ce mot me concernant ?

Je le fixe droit dans les yeux.

Sélénia : - Giorgio l'a dit.

Milo : - Il a explicitement dit que j'étais mort et enterré ?

Je m'apprête à répliquer, mais je m'abstiens lorsque les paroles de mon italien me reviennent en tête. Mon silence a l'air de satisfaire l'égo du paternel Maccini.

Milo : - Oui, j'en étais sûr... Il a seulement dit que j'avais disparu. Personne ne savait où j'avais fini.

Sélénia : - T'as abandonné ta famille, comme le lâche que tu es, n'est-ce pas ?

Son regard se fait soudainement plus dur. Mais il ne m'effraie pas, au contraire. J'ai l'habitude des requins du milieu maintenant.

Milo : - Quand tu vois ta femme se dégrader à cause d'un putain de cancer, et abandonne tout combat pour vivre, tu n'es plu capable de te gérer. J'ai dû partir pour prendre l'air, mais également disparaitre suite à la mort de tes parents. Beaucoup trop de choses se seraient mortellement passées si j'étais resté, et Giorgio n'aurait sûrement pas survécu. Au moins, en ayant un œil sur vous comme je l'ai promis à Matéo, je savais qu'il allait se forger un caractère et être à la hauteur pour reprendre les rênes de la Bella Muerte. Je ne m'étais pas trompé.

Je plisse les yeux. Je ne sais pas quoi penser de ce Milo. Il souffle le chaud et le froid. Il semble avoir été proche de sa famille, de sa femme, de Giorgio. Mais... Avec ses agissements, cela me pousse à croire qu'il y a anguille sous roche. Comment peut-on abandonner son propre fils, qui est devenu orphelin du jour au lendemain ?!

La discussion est coupé court par l'atterrissage de l'appareil. Aussitôt qu'il s'est arrêté sur le tarmac, je me détache et m'extirpe de l'habitacle. Il fait nuit noire ici, seules les lumières de la ville nous éclairent. Je ne suis jamais venue à Tokyo, mais c'est bien différent de la Grosse Pomme.

Milo : - Allons-y, ne perdons pas de temps.

Je le regarde se diriger vers un 4x4 noir. Je me tourne pour m'assurer que les hommes de la Bella Muerte suivent bien. Stan hoche la tête et me précède, allant m'ouvrir la portière arrière d'une autre voiture. Je m'installe et laisse mon bras-droit conduire, observant les rues qui défilent. Personne n'est dehors, je croyais que les asiatiques aimaient faire la fête ?

❥ Maccini (Is It Love ?) - TOME 2 : Amertume obscureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant