*Promis c'est la dernière partie de ce chapitre QUELQUE PEU LONG :')* *Du coup c'est un bébé chapitre* *J'espère que vous serez pas traumatisés*
« Madame ? Elle revient quand Maman ? »
Et merde, pense l'Ombre. Elle souffle :
« J'ai... Je ne sais pas, petite. »Avec tact et délicatesse, ricane Solène. Je... Pourquoi je mens ? Est-ce si dur de dire JAMAIS ? – de dire Fondue, Marie... –.
« Madame ?
— Oui ?
— Je sais qu'elle ne revient pas. »L'Ombre se demande si c'est la honte qui lui brûle les yeux – évidemment, la honte ! Ça ne pourrait pas être un écho du passé qui crie avec sa voix « Où est Maman ? Et Papa ? Rendez-les moi ! », et d'une autre voix qui répond « Ils ne viendront plus, maintenant. Désolé. ». Non, ce serait ridicule. –.
Gabrielle avance, et Gabrielle tremble :
« Pourquoi est-ce que tous les adultes mentent ? Eux aussi, ils savent ! Toi aussi, tu sais. »Il y a du sel dans sa bouche quand l'Ombre souffle :
« Oui. Je sais. Je sais, je suis désolée, Gabrielle.
— Arrête d'être désolée ! Dis-moi pourquoi tu mens.
— Pour... J'ai... Pour te montrer un monde tendre, je suppose.
— Non ! Tu veux me donner un monde faux. Je ne veux pas !
— Pardon. D'accord. Elle ne vient pas. Plus. Ta Maman. Elle ne revient jamais. Je suis désolée. »Gabrielle tombe entre ses bras – elle pleure à s'en briser les côtes et à s'en noyer le cœur –. L'Ombre la serre, si fort – comme JAMAIS personne ne l'a serrée, elle –. L'enfant gémit :
« Je sais. »Puis Solène se tait.
***
Le ciel est éteint, ce soir. Les étoiles sont mortes. Les Anges sont inquiets :
« Solène ? Comment ça va ? Tu parais... étrange, aujourd'hui.
— Bien. Toujours. Je... »
Mensonge. Mensonge. Mensonge.Vérité :
« Tu penses qu'elle s'en sortira ? Gabrielle.
— Pourqu...
— Je suis mauvaise, en mère, je crois. Un peu. »L'enfant dort. Le monde aussi. Il n'y a que l'Ange et ses yeux d'Homme pour voir Solène trembler :
« J'ai... Comment elle pourra faire si je n'apprends pas bien la vie ? Parfois, j'imagine une adulte. Seule. Dans un coin d'appartement triste. Perdue dans sa routine entre deux poissons rouges et un chat infidèle. Et cette adulte, c'est ma faute. Et...
— A peine un mois, Solène. »La nuit tombe sur moi, s'effraie l'Ombre. M'étouffe et m'enlace. Ma tête hurle hurle STOP.
« C'est peu, un mois, tellement peu. Et tu t'en sors très bien.
— Je ne suis pas certaine. »Le vent frappe les murs – son cœur brise ses côtes –. Soudain Solène sent une main posée sur son poing :
« Je t'aide, moi. »L'Ange sourit, et l'Ombre pense : Ce n'est pas normal d'avoir tant de démons, n'est-ce pas ? Oh, réjouissons-nous, mes frères ! Tous les démons du monde sont cachés dans ma tête, et le monde est tranquille.
« Oui, Lili ! Oui, tu m'aides. Mais il faudrait que j'apprenne à me débrouiller seule, ta lumière divine ne sera pas toujours là pour guider mon chemin jusqu'au rayon des couches.
— De quoi tu parles ? »Ce n'est pas normal, songe Solène, qu'il y ait quelqu'un pour tenir ma main tremblante ! – où est passée l'Ombre des vingt dernières années ? l'Ombre seule et l'Ombre triste et l'Ombre paniquée ? –.
Elle crache :
« Tu vas partir, un jour.
— J'ai...
—Lili... Pourquoi tu fais tout ça ? Je... Au début j'ai compris, il y avait quelqu'un devant ma porte, et des sacs, et un geste, c'était simplement un geste. Mais maintenant, tu...
— Je ne vais pas partir, Solène. Pas déjà. »...Pas partir ?
« Tu ne... Mais Lili, pourquoi ?
—Je reste, d'accord ? »Les deux évitent les questions. Est-ce le propre des Hommes, d'être comme les autres et de se croire unique ?
Oh, Solène lui broie plus ou moins les doigts :
« Tu... Merci. Putain, merci, Lili.
— Langage. » l'Ange souffle – ses yeux sourient –.Tic tac tic.
Il y a ma peau sur ta peau, l'Ange. C'est... beau ? Si j'embrasse tes mains seront-elles salées ? Aurons-t-elles le goût de mes larmes ?
Un éclair troue la nuit. L'Ombre troue le silence :
« Arthur est repassé, tu sais.
— Arthur ?
— Dumont. Le flic. Ils n'ont aucune piste. Aucun indice. Je crois qu'ils vont enfin chercher à l'intérieur du Cadavre. Le cadavre de la maison, je veux dire. »Fondu, sûrement. Tout, tout fondu. Fondue, Marie.
« C'est bien. »
Le tonnerre gronde. L'Ombre murmure :
« Lili ? Tu crois qu'elle est heureuse, ici ?
— Je pense, oui. Oui. »Il y a petit quelque chose – de chaud, tellement chaud – qui éclate sous ses côtes. Lili s'approche et Lili souffle :
« Dis-toi que... par rapport à Marie, tu as quelque chose en plus. Quelque chose d'important.
— Je suis vivante ? »
J'ai passé ma vie à mourir mais je suis vivante pourtant, ricane Solène. Vivante comme tous ces morts qui se contentent d'exister !« Non. Enfin, si. Enfin... Solène. Avec toi, elle ne vit pas cachée. C'est tellement important, d'accord ? »
Solène a un sanglot au bout de la langue, mais l'Ange murmure :
« Il est près de minuit. Je dois y aller, maintenant. Je reviendrai demain. Et dimanche. Et après. »Sa main tombe. Elle s'en va.
Dans le silence, Solène tremble et pleure et rit.
Solène vit.
Peut-être que bientôt je ne serai plus vide, frémit-elle. Demain et dimanche et après. Peut-être que bientôt je redeviendrai Homme au lieu d'être Ombre. Pitié... Prions, mes frères !Prions, oui, prions ! rit l'orage.
Marie avait prié, aussi.
*Sur ce moment des plus joyeux, je vais vous poser des questions. Vous êtes d'accord ? Super. C'est pratique que vous puissiez pas répondre quand même. :
- D'après le peu que vous avez vu, est-ce que vous pensez que Solène gère son ptit rôle de maman improvisée ?
- Que pensez-vous de Lili ? Est-elle vraiment attachée à Solène ou est-elle manipulatrice ?
- Alors là c'est un peu dépressif mais ça va aller mieux après. Enfin... peut-être ? ;)
(Oui cette dernière n'était pas une question je voulais juste vous prévenir)
BISOUS*
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La Silencieuse
Romantik"Ils disent que c'est un meurtre." La tasse entre les doigts resserrés de Lili tremble comme un volcan. Et le rire de Solène s'étrangle dans l'air chaud. Mais tout va bien, toujours. (Solène est terrifiée. Du meurtrier, oui ! des ombres, aussi... m...