* Attention les enfants, regardez au bas du chapitre pour un petit Trigger Warning (petit petit, MAIS je préfère faire gaffe*
On croirait qu'il fait nuit, ici. Qu'il a fait nuit toujours.
« Non, vraiment, il faut qu'on s'interroge sur nos choix de vie. » souffle une voix. Arthur Dumont, le policier, l'ami d'enfance. A ses côtés trônent deux ombres : leurs mains s'évitent et leurs regards se sourient. – Solène et Lili –.
Soudain
Des cloches sonnent, au loin.
Ding ding dong. Marie-la-dévorée va dormir dans sa tombe.Arthur murmure :
« L'enterrement a commencé.
— Et je vous convie au nôtre dès la fin de la semaine !
— Tais-toi, Solène. Pitié. »Dans le ventre du Cadavre ! de la maison calcinée... ils respirent dans les cendres les drames du passé.
– Et la Mort, et le feu, et les cris dératés ! –L'Ombre ne se tait pas :
« On ne trouvera rien ici. Les flics sont déjà passés. Quoique... un petit cancer du poumon, pourquoi pas. Avec un peu de chance.
— Les flics, ils ne savent rien d'Eliott Lechauvin. Solène, s'il-te-plaît, il faut chercher. L'enterrement bientôt sera terminé, et les rues se rempliront. Je vais à droite. Vous, à gauche ?
— Lil... »Mais l'Ange sans ailes vole vite. Lili déjà a disparu.
« D'accord, très bien. » siffle Solène. Elle déclare au Paon :
« Tu l'as entendue. A gauche, camarade. Gauche toute. »Ding dong dong.
Les cloches, encore. Quasimodo pleure sa Dame. Ding dong dong. Lointaines, de là-bas, où une mère est mise en tombe. Et sa fille fait la sieste à deux rues du cimetière ! dans les couettes brodées de sa nourrice. C'est peut-être cela qu'on appelle ironie. Même position, n'est-ce pas ? Même silence, même sang. L'une respire, et l'autre non. La vie a de l'humour, surtout quand elle s'éteint.
Ils avancent.
Ding dong dong.
Sur la tapisserie, un trait de sang s'écaille. Des morceaux sont collés, dedans. De tous petits, petits, morceaux beiges et craquelés.
« Tu crois que...
— Oui. »Cerveau, probablement. Cerveau de Marie morte.
Solène s'étouffe :
«Arthur. Si on meurt saches que tu avais le mérite d'être pratique pour pénétrer illégalement dans les scènes de crime.
— Tu vas me faire pleurer. Viens. »Ils avancent. Les débris d'une vie craquent sous leurs pas. Ils ne regardent pas. Ils avancent.
Soudain Solène a l'impression qu'un fantôme la mord. Frisson. Elle gémit.
Arthur sursaute :
« Qu'est-ce qui se passe ?
— Je crois que des esprits vengeurs essaient de me manger.
— Solène... Tu es ridicule.
— C'est comme ça que tu me prouves ton soutien inconditionnel ?
— Je te ferais un poème plus tard. Allez. »Ils avancent.
Ding dong dong.
Puis plus rien.
Le clocher s'est tu.
« La morte est enterrée. Vive la morte ! »
Un long gémissement répond à Solène. Partout dans la maison, les choses sont mortes. Ils ne sont que trois, vivants. Ce sont les intrus. – Peut-être... les proies ? –.
Ce bruit, c'est la bête qui se réveille ! s'affole l'Ombre. Non, bien sûr que non. C'est le vent. Rien que le vent tranquille.
L'Ombre a les mains moites – sueur ou sang ? sang ? sang ? –.
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La Silencieuse
Romansa"Ils disent que c'est un meurtre." La tasse entre les doigts resserrés de Lili tremble comme un volcan. Et le rire de Solène s'étrangle dans l'air chaud. Mais tout va bien, toujours. (Solène est terrifiée. Du meurtrier, oui ! des ombres, aussi... m...