Chapitre 7 : Visite surprise

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Monica

Mardi 8h30

J-3

J'ai pleuré toute la nuit et très peu dormi. 

J'ai beaucoup réfléchi et en fait, je savais, inconsciemment mais je savais. 

Il y a des signes qui ne trompent pas et je les ai ignorés. 

Mais ses paroles m'ont vraiment blessé, il a clairement sous-entendu que j'aurais dû faire l'amour avec lui. 

Mais il savait que je n'étais pas prête, je lui ai dit à plusieurs reprises.

J'ai assez réfléchi cette nuit, j'en ai marre et j'ai mal a la tête d'avoir trop pleurer. 

Je me lève et descends à la cuisine. 

La vaisselle d'hier soir est lavée et rangée. 

Il s'est acheté une conscience aujourd'hui ?

Je sors un paquet de gâteaux et m'assieds par-terre, devant le canapé, le regard rivé vers la télé éteinte. 

J'ouvre le paquet et mange les gâteaux, les yeux toujours sur l'écran noir. 

J'entend ses pas descendre l'escalier.

- Tu es déjà levée ? Tu as bien dormi ?

Il sait que je n'ai pas dormi. 

Je sais qu'il m'a entendu pleurer toute la nuit.

Je ne lui réponds pas. 

Je sens sa présence à côté de moi. 

Il s'assied par-terre comme moi et rive ses yeux sur l'ecran noir.

- Je suis désolé pour hier. J'ai pas supporté qu'il te reproche quelque chose que lui faisait et je-

- Comment tu savais qu'il me trompait ? Le coupais-je

- Je, euh...

Pour la première fois, son aisance, son arrogance et sa confiance en lui qui sont tellement caractéristique de lui ont disparu. 

Il bégaie comme un enfant de 8 ans et ne trouve pas de réponse.

- Je, euh, j'ai un rendez-vous, je dois y aller.

Il disparaît derrière la porte d'entrée me laissant seule et sans réponses. 

Ce mec me connaît, connaît Lény ainsi que ses fréquentations apparemment, porte une arme sur lui et ne peut répondre à aucune de mes questions. 

Oui c'est rassurant, c'est sur je suis en sécurité avec lui.

J'ai une mine affreuse, je décide d'aller prendre une douche chaude pour me remettre de mes émotions.

L'eau roule sur ma peau en même temps que les larmes. 

Je me lave, de cette histoire, de ses mots, je les laissent glisser sur moi jusqu'à ce qu'ils partent dans la bouche d'évacuation de la douche avec cette relation de 3 ans. 

3 ans de mensonges et d'emprise.

Aujourd'hui je vais lui montrer à lui et tous les hommes que je suis capable de me débrouiller sans eux. 

Je suis une femme independante merde !

Je sors de la douche, je ne sais pas depuis combien de temps je suis là dedans mais ça m'a fait un bien fou. 

Je suis en train de me sécher quand j'entends taper à la porte d'entrée. 

Je mets mes sous-vêtements en vitesse mais la personne derrière la porte redouble de force. 

Si je ne vais pas ouvrir maintenant, il va la défoncer.

Je remet ma serviette autour de mon corps et descend les escaliers mouillés par mes cheveux qui gouttent. 

Mais arrivée presque en bas, la porte cède sur deux hommes armes à la main. 

Je n'y connais rien en fusils mais ceux-là ont l'air énorme.

Je recule en trébuchant dans l'escalier alors que les deux hommes entrent dans l'appartement et s'avancent vers moi. 

Ils sont grands, l'un chauve, les yeux bleu, l'autre les cheveux très courts, presque roux et les yeux marrons. 

Ils ont l'air très musclés, j'ai plutôt intérêt à me barrer de la.

- Coucou ma jolie ! Me crie le roux

- Viens par là, on ne te veut pas de mal. Dit le deuxième en s'approchant de moi. Il lance un sourire narquois à son coéquipier. Enfin si tu ne nous pose pas de problème.

- Dit nous ou est ton chef et on te laisse tranquille ! Tu ne nous intéresses pas. L'interrompt le roux en braquant son arme sur moi

- Sauf si cette serviette tombe, moi je veux bien m'occuper de toi ! Renchéris le chauve en attrapant la serviette que je sers fort contre moi.

Je suis toujours avachis dans les escaliers depuis ma chute. 

Je suis pétrifiée, je n'ose pas bouger.

- Laissez moi tranquille, je ne sais même pas qui vous cherchez ! Allez vous-en ! Leur criais-je sans grande conviction, les larmes aux bord des yeux.

- Allez on veut juste jouer un peu !

A ses mots, le chauve tire sur ma serviette, laissant apparaître les sous-vêtements et ma peau nu devant leurs yeux. 

Je cache, avec mes mains, chaque centimètre de peau que je peux. 

Je sent les larmes couler sur mes joues.

Le moment suivant est trop rapide pour moi. 

Le roux qui attrape mes mains en les tenant fermement et le chauve qui pose ses mains sur ma taille et mes hanches. 

Je le sens descendre sur le bas de mon ventre alors que je n'entend plus rien. 

Rien à part mes cris, mes cris qui percent le silence de l'appartement car je suis seule et qu'à l'évidence personne ne m'entendra. 

Personne ne viendra.

- Si on n'a pas ton chef, on va lui laisser un petit message, tu veux bien ma jolie ?! En fait tu n'a pas vraiment le choix. Il rigole.

Je prie, je prie de toute mes forces pour qu'un voisin passe dans le couloir, pour que quelqu'un m'entende mais c'est sa voix que j'entend. 

Sa voix rauque.

- C'est moi que vous cherchez peut-être ?

Il est dans l'encadrement de la porte, une arme dans chaque main pointés vers chacun des deux hommes qui sont sur moi.

MOON, AIME MOIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant