Chapitre 30 : Colère

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Monica

Lundi 1h03


Je roule depuis a peine 5 minutes mais les larmes brouillent mes yeux et la route devient flou. Je me gare sur le premier parking venu. Je sors de la voiture et commence a marcher, ça va me rafraîchir les idées. 

J'avance dans le parking quand je suis interpelée par des cris, deux personne qui se disputent, un homme et une femme d'une quarantaine d'années. 

Je m'approche pour écouter, j'ai l'impression de connaitre l'homme.

- Tu ne peux pas disparaitre a chaque discorde Pat ! Nous avons des enfants, tu es responsable, conduis toi en adulte putain ! Crie la femme.

L'homme tourne la tête vers moi et me remarque derrière le pilier du parking.

- Excusez moi, je ne voulais pas être indiscrète. Dis-je, gênée, puis je me retourne et commence a marcher.

- Monica ? M'interpelle le "pat" en question.

Pat ? Comme... Patrick ?

Oh merde !

- Papa ? Je le regarde, les yeux écarquillés. Comment c'est possible ? Quand es-tu rentré de la guerre ?

- Euh, la guerre oui, je viens de rentrer, ils n'avaient plus besoin de moi.

-Tu étais dans l'armée toi ? Intervient la femme en riant. Laisse moi rire, tu sais a peine passer la tondeuse dans notre jardin.

Mes yeux passent de la femme a mon père, que fait il ici, a Chicago alors que ma mère n'attend que lui chez nous.

- Ecoute Monica je vais t'expliquer. Il s'approche et me prend les mains. Je te présente Caroline, une amie...

- Pat on se marie dans 2 mois et on a 3 enfants, qu'est ce que tu raconte ? Rétorque Caroline, elle commence a s'énerver.

Qu'est ce que ça veut dire ?! Putain !

- Papa, ne me dit pas que tu a refait ta vie ailleurs alors que ta femme, ma mère attend ton retour d'Afghanistan ! Ne me dit pas qu'elle pleure tous les soirs depuis qu'elle n'a plus de nouvelle pour un putain d'égoïste !

- Chérie je suis heureux maintenant, tu comprends ?

- Tant mieux alors ! Je te laisse dans ton bonheur espèce de sale enfoiré ! Je lui balance mes paroles a la figure en le bousculant pour passer.

Je sort du parking, les larmes aux yeux et me dirige vers le premier bâtiment sur ma route.

Ce n'ai pas l'image des retrouvailles avec mon père que je m'imaginais...

Je suis donc entrée dans le premier bâtiment venu et je me suis assise.

La tête dans mes bras, avachis sur la table depuis plusieurs minutes, quelqu'un me tapote l'épaule.

- Excuse moi ? 

Je lève la tête et découvre un serveur, un plateau dans les mains.

- Si tu ne consomme pas, je vais devoir te demander de partir...

- Elle va prendre un gin tonic, et moi une bière. Répond un grand mec qui s'assoit en face de moi.

Le serveur hoche la tête et disparait.

- Je t'ai rien demandé. Je lui réponds, sans le regarder.

- Tu fait pitié à pleurer comme ça, je te change les idées.

- Et je t'ai encore une fois rien demandé. Alors barre toi, je suis pas d'humeur. J'ai lever les yeux vers son visage, il est plus âgé que moi, c'est certain.

Il se lève et vient s'assoir sur la banquette à cote de moi.

- T'as l'air d'avoir du caractère ça me plait ! Il reprend en posant sa main sur ma cuisse.

- Enlève ta main avant que je décharge ma colère sur toi et que je te pète la main ! Je me lève en parlant fort pour que le reste de la salle entende.

Je sais très bien que j'ai aucune chance face a lui mais je compte bien sur le reste des clients pour lui faire peur.

- Roh aller, t'as l'air d'en avoir besoin ! Il me chuchote.

Avant qu'il n'ai le temps de me toucher une seconde fois, je me lève et sors du bar.

Dehors, j'inspire l'air en levant la tête vers le ciel. Des goutes de pluie finissent leur course sur mon visage.

Mon moment de répit est interrompu par la voix de l'inconnu.

- On peut continuer dehors si tu veux beauté.

Je baisse le visage vers cet homme, grand mais pas très musclé.

Est ce que je vais me laisser faire longtemps comme ça ? 

Ou est ce que je vais lui donner une bonne leçon, celle de me laisser tranquille quand je le demande.

Vas-y meuf !

Je vais m'en servir pour décharger ma colère contre Aaron, contre mon père et contre les hommes en générale qui bouille encore au fond de moi ! Contre ces putains d'abrutis égoïste !

Je m'approche de lui, un sourire aux lèvres. Tu n'aurais jamais du faire ça mec ! J'entre dans une trans que je n'explique pas, je me sens forte, invincible. Je comprend l'arrogance d'Aaron, cette impression d'avoir le dessus.

- Quand je t'appelle "beauté" ça t'excite, hein ! Il reprend en me voyant me diriger vers lui.

Je tend les bras pour l'attraper par les épaules en souriant.

- NE.ME.TOUCHE.PAS !

Je monte mon genou avec force vers son entrejambe, il hurle de douleur avant que j'attrape ses cheveux et tire dessus pour lui faire baisser la tête. 

Je tape mon genou contre son visage encore et encore, il me frappe avec ses poings mais je ne sens rien, je ne pense qu'a une chose : lui faire mal comme ils me font mal avec leurs vengeances, leurs manigances, leurs égoïsme et leurs manipulations.

Quand je le sens vaciller, je lâche ses cheveux et le pousse contre la façade du bâtiment, je le pousse et tape encore. 

- JE SUIS CAPABLE DE ME DEFENDRE TOUTE SEULE ! JE N'AI PAS BESOIN D'UN HOMME PUTAIN !

Quand il tombe a terre, le visage et les mains ensanglanté, je continu de le frapper avec mon pied. C'est peut être exagérer mais il prend pour tous les autres ! 

Et ça me fait du bien !

Lorsque je prend conscience de se que je fait, quelqu'un a enserrer mon ventre de ses bras et me soulève pour m'éloigner de l'homme a terre.

MOON, AIME MOIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant