My First Mistake [ Tome 2 ]

55• En apesanteur

La douche est glaciale pour la totalité du groupe lorsque nous apprenons qu'il n'y aura pas de casinos, l'âge légal étant de 21 ans pour participer. Nous n'avons d'autres choix que de bifurquer vers la piscine. Je passe des heures à barboter dans l'eau au milieu des touristes quand je retrouve mon transat sous le regard agacé de mon frère.

— Ton maillot ne cache vraiment rien.
— Ne commence pas sinon j'appelle Solar. 

Ma menace fonctionne puisqu'il renonce à poursuivre ses reproches. Mais je ne trouve pas l'envie de le taquiner plus longtemps avec cette migraine pointe le bout de son nez.

— Je vais prendre un cachet, j'ai mal à la tête.
— Tu es restée trop longtemps au soleil, réplique Minho. Je peux t'accompagner si tu veux.
— Je vous suis, ajoute Chris avec un certain enthousiasme.

Aucun autre ne se porte volontaire. Les garçons fuient le soleil mais ce lieu reste stratégique pour eux puisqu'il leur permet d'observer les corps parfaits des Américaines qui semblent toutes être mannequins.
Notre hôtel est un véritable labyrinthe. Connaissant mon aptitude à me perdre, je laisse les garçons me conduire jusqu'aux ascenseurs. Je me console en sachant que j'ai au moins retenu le numéro de la chambre. 

La petite robe que je porte se lève au gré du vent, pour le plus grand agacement de Minho qui tente de cacher la vue aux touristes qui nous croisent.

— Felix avait l'air déjà bourré. Il ne faudrait pas que la sécurité s'en rende compte, grommelle Chris.

Même si nous n'avons pas l'âge de boire, l'alcool a quand même trouvé le chemin de notre petite table grâce à Hyunjin qui a tapé dans l'oeil de la serveuse. Cette vérité m'agace mais je préfère ne rien dire car je ne suis pas en position de sainteté.
La queue est conséquente pour entrer dans cet espace réduit. Nous nous engouffrons à la première possibilité mais nous retrouvons séparés. Minho est poussé vers l'entrée de la cage en fer tandis que je suis recluse à l'arrière, au milieu de silhouettes plus grandes que moi. Soudainement, deux mains m'attirent en arrière. Dans la panique, je me prépare à placer un coup de coude mais une voix familière calme mes ardeurs.

— On en était où, alors?

Chris rallume les frissons par sa seule voix. Mon esprit se replonge dans notre proximité aux toilettes et se rappelle à quel point mon intimité avait aimé ce début d'excitation. Je sens ses doigts descendre vers le bord de ma robe et en faire le tour. Instinctivement, mon corps cambre de plaisir et se laisse frotter par le bassin du bel Australien.

— Il y a du monde, tu es fou, lui dis-je prudemment.

Mais cela ne l'empêche pas de poursuivre son exploration. Je sais pertinemment qu'il y a peu de chance pour qu'un touriste parle notre langue mais j'ai toujours l'impression d'attirer les regards.

— Ils sont trop occupés à vivre leur vie. Personne ne nous remarque, me répond celui qui a maintenant son bras contre mon ventre pour faire croire à un câlin innocent.

A l'abri des regards, Chris a maintenant trouvé la bordure de mon maillot et tente de se faufiler au-delà du tissu. Mon intimité se contracte sous l'excitation et meurt d'envie d'être exploré.

— Chris...
— Ne dis rien. Sauf si c'est pour m'arrêter. 

Je ne sais pas d'où me vient cette audace mais j'écarte légèrement les jambes pour lui offrir plus d'espace. Mes yeux font un aller prolongé vers le plafond lorsqu'il enfonce deux doigts en moi. Si je ne m'étais pas mordue les lèvres, mon cri aurait été entendu. Un petit mouvement de poignet s'accorde avec mon bassin qui glisse contre la raideur sous son short. Ce que nous faisons est impudique et sûrement répréhensible par la loi américaine mais l'envie surpasse la raison.

Le balai incessant de touristes qui circulent dans l'ascenseur permet de nous faire oublier. Chris rapproche son visage pour le poser contre mon épaule et décide que le moment est opportun pour une discussion alors que je sens des spasmes contracter mes cuisses.

— Il faut qu'on sème Minho.

A ce moment-là, le concerné nous fait signe pour indiquer une sortie imminente mais il est hors de question que je coupe cette montée en puissance alors que je suis proche de la jouissance.

— Ne t'arrête pas. Pitié.

Ses lèvres fraîches embrasent mon cou et donnent l'assaut final à ma résistance.

— Hey! C'est notre étage. Le 20.

Je vois à peine Minho quitter l'ascenseur et nous faire signe de le suivre mais aucun de nous ne fait le moindre pas en sa direction. Chris bande à outrance contre mon cul et moi car je commence à jouir au milieu de cette foule bruyante. Les portes se referment sur le visage paniqué de Minho qui n'a aucune idée de ce que nous vivons. Son absence me permet de céder et de me laisser aller, la tête contre le torse du meilleur ami de mon frère.
Cela faisait des mois que je n'avais pas vécu un moment aussi intense, sexuellement parlant. Je ne suis pas étonnée que l'exhibitionnisme fasse partie de mes fantasmes, ne faisant pas comme tout le monde.

Heureusement que mon partenaire me retient car mon corps est vidé de toute énergie. Aucun mot ne sort de ma bouche, mon esprit étant encore troublé par ce tourbillon de plaisir.

— Viens, on n'a pas fini.

Chris se charge de me sortir de l'ascenseur et nous fait tomber sur une exposition mêlée à un superbe panorama de la ville. Il n'y a quasiment aucun touriste dans cet espace culturel, ce qui lui permet d'éviter une gêne liée à son érection flagrante.

— Je crois que l'excuse du mal de tête va devenir ma préférée.
— J'avais oublié qu'on devait récupérer un médicament. C'est dire l'efficacité de tes doigts.
— Et encore, tu n'as pas vu ma bouche.

Je me mets à rêver d'un cunnilingus dans cet espace peu fréquenté mais les caméras de sécurité calment mes ardeurs. On va éviter de terminer au poste de police.
Mais mon partenaire de délit me fait pivoter pour que je croise son regard. Je n'y trouve pas d'excitation sexuelle. Juste de la passion. Et c'est ainsi qu'il pose ses lèvres sur ma bouche pour m'offrir un baiser.

Notre premier.