56• Montagnes russes

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Les secondes s'écoulent, pourtant le temps semble s'être figé me permettant de dévorer des yeux le bel Australien. Mon coeur, quant à lui, n'est plus qu'un fond sonore qui m'étourdit.
J'approche de nouveau mes lèvres pour recouvrir les siennes et m'y attarder plus longtemps. Je veux me persuader que rien de tout cela n'aura de conséquence sur nos vies pour pouvoir le savourer sans modération.

Mes mains parcourent ses épaules pour s'ancrer à son cou et je soupire de bonheur lorsqu'il prend la suite de notre étreinte. Mon corps est plaqué contre le sien et se laisse manipuler afin que je prenne conscience qu'il aime ce qu'il touche. Je ressens une certaine possessivité ou une envie de marquer la propriété de ce qui lui file entre les doigts.

— Je pense qu'on a besoin d'une chambre, souffle-t-il sur le bout des lèvres. Il y a un mec de la sécurité qui nous regarde.

J'écarte aussitôt mon corps du sien et rougis à l'idée qu'un intrus ait assisté à cet échange passionné. Chris pose tout de même un dernier baiser dans mes cheveux et nous entraîne vers les escaliers.

— Allons dans ta chambre continuer ce que l'on a commencé.

Ces mots pourraient paraître dénués de romantisme mais dans la bouche de Chris, ils restent sexy à souhait.
Main dans la main, nous traversons les couloirs luxueux sur deux étages jusqu'à rejoindre le vingtième. C'est à ce moment que nous réalisons avoir oublié un petit détail.

— Ah ben, quand même! Je commençais à m'inquiéter, hurle Minho devant la porte de ma chambre.

Étant gênée par la proximité avec Chris, je retire mes doigts des siens et déverrouille la porte avec la carte magnétique.

— Vous n'êtes jamais attentifs! Faut que je fasse tout ici. Pourtant j'ai hurlé qu'on était arrivés mais vous étiez comme constipés, coincés au fond de l'ascenseur.

Je préfère baisser la tête pour éviter de croiser son regard et qu'il se rende compte du mensonge qui se glisse sous son nez.

— Je l'assomme et on va dans la chambre ?  Me susurre Chris.

Je l'arrête dans sa lancée réalisant que le nuage s'évapore peu à peu. Le rêve dans lequel je flottais me ramène à la réalité. Et celle-ci est plus que troublante. Je viens de jouir sous les mains de Chris Bang dans un ascenseur, comme si c'était normal. Mais surtout, je crains au fond de moi que ce fait ne finisse par s'ébruiter.
Je dois donc peut-être éviter de me lancer à tout bout de champ dans des combats que je ne suis pas prête à assumer. A croire que mon esprit est encore troublé.

— Non. On arrête de jouer avec le feu.

L'excuse semble crédible mais cela me donne surtout du temps pour réfléchir. Il faut que je me confie à Solar pour avoir son avis. 

— Je vais me branler dans la salle de bain. Ne bouge pas, je n'en ai pas pour longtemps.

L'information a le mérite de figer mon regard sur la zone où il se rend. Au fur et à mesure que les secondes passent, mon esprit se met à imaginer ce qu'il y fait. Et Minho installé à mes côtés dans le canapé, ne parvient pas à me troubler.

— Vous êtes sortis à quel étage?
— Le 22.
— Je le savais. De toute façon, tu n'as jamais été bonne en orientation. Au collège, tu arrivais à te perdre dans notre résidence...
— J'avais juste confondu les bâtiments après une grosse journée de sport sous le soleil.
— Je vais bien m'occuper de toi quand on sera mariés. On jouera à cache-cache dans la maison pour que tu apprivoises le territoire et au cas où je te laisserai des bouteilles d'eau et des petits gâteaux un peu partout.
— Ah ah. Tu joues avec ta vie, Minho. Continue.
— Je ferai comme le petit Poucet. Je mettrai des fraises Tagada sur le chemin jusqu'à notre lit pour que je te retrouve tous les soirs.

Il est temps que je l'étouffe pour toutes les bêtises prononcées. J'attrape l'un des dix mille coussins qui décorent le salon et le plaque sur son visage mais mon fiancé attaque par des chatouilles. Il prend finalement le dessus en me surplombant avec malice.

— Je gagnerai toujours, joli p'tit monstre. Et tu vois, heureusement que je suis là. Il faut que tu prennes ton cachet.
— La trousse à pharmacie est dans la salle de bain.
— Alors, vas-y. Dépêche-toi.

J'envisage de lui dire qu'il y a un petit souci puisqu'une autre personne est occupée dans ce même lieu mais cela engendrerait de nombreuses questions. Je me lève donc, mal à l'aise et avance vers l'espace lié au bien-être en priant pour que le verrou soit posé. Malheureusement pour moi, la porte s'ouvre et je suis contrainte d'entrer avec angoisse. La lumière n'a pas été enclenchée, comme si l'univers se doutait de la chose salace qui s'y faisait.

Assis sur le rebord de la baignoire, Chris me lance un regard étonné puis satisfait tandis qu'il enchaîne le mouvement régulier de son bras droit.
C'est la première fois que je vois la partie inférieure de son corps. Celle-ci est en harmonie avec sa carrure rassurante et se dresse fièrement vers le ciel.

— Tu veux participer?

Je ne sais quoi répondre. J'ai assez fait de bêtises pour la journée mais la curiosité m'empêche de quitter les lieux.

— Je préfère te regarder.

Le voyeurisme.
Décidément, je pense cumuler les goûts particuliers en matière de sexe.

Chris semble apprécier mon choix et grogne d'excitation lorsque ses mouvements s'accélèrent. J'arrive donc à la fin de sa masturbation. Poussant les hanches en avant, il fait en sorte que j'admire les jets qui sortent de son gland et recouvrent sa main. Je sens une fierté silencieuse, celle de passer pour un mâle compétent par ce geste. Sûrement un truc de garçons...

Tandis qu'il entreprend de se laver les parties maculées, je récupère un cachet qui est finalement nécessaire vu la complexité de ma vie.
Chris m'empêche d'ouvrir le porte pour m'embrasser une dernière fois puis nous accompagne dans le salon.

— Tu étais dans la salle de bain, GangBang ?
— Ouai. Je l'ai aidée à trouver son médicament.
— Il faut que je te prépare une carte pour ça aussi, ma fiancée. Je note.
— Minho, je te promets que mon pied va trouver le chemin de ton cul sans difficulté.
— Voyons cela comme un progrès. Je suis fier de toi.

Il vaut mieux que j'abandonne avant qu'il ne me tue de fatigue. Ou de rire, si j'en crois mes joues qui étirent mon sourire.

My First Mistake [ Tome 2 ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant