My First Mistake [ Tome 2 ]

67• Epilogue

Nous avons atterri en Corée, quelques jours après le mariage. Mon père a failli tourner de l'oeil en apprenant la nouvelle. Du côté de la famille de Hyunjin, sa mère a imposé d'organiser une cérémonie dans les cinq ans à venir pour palier l'absence de nos proches à cette cérémonie.

La nouvelle a également fait le tour du lycée. Les rumeurs prétextaient que j'avais fait ce choix pour couvrir une grossesse non désirée mais les mois passent et mon ventre reste plat, pour le plus grand désarroi de mes détracteurs. Je ne vise certainement pas trois filles...

Une fois les examens terminés, j'ai demandé à Solar d'être ma cavalière pour le bal, puisque de nouvelles règles provenant de l'organisatrice Joy prétextait qu'il était interdit aux personnes extérieures du lycée d'être invitées par mesure de sécurité. Je n'ai pas renoncé à cette fête et me suis amusée comme jamais.

Mais il est maintenant l'heure de déposer le dernier carton dans le coffre et de me ruer dans les bras de ma mère.

— Il n'y aura pas assez de glace dans le monde pour combler ma peine avec ton départ, Yeri.
— Je t'aime, maman. Ne t'en fais pas, je ne suis qu'à quinze minutes d'ici.
— Quinze quand tu roules cinq kilomètres heures au dessus de la vitesse, sinon vingt. Et trente en cas d'embouteillage!
— Allez, laisse-moi serrer dans mes bras ma petite tête de mule, réplique mon père.

Celui qui a toujours été le pilier de ma vie tente de dissimuler sa peine en se mordant les lèvres. 

— Tu feras attention, n'est ce pas?
— Oui, papa.
— Tu ne laisseras personne te marcher dessus ou te dicter ta conduite?
— Oui, papa.
— Et si y en a un qui te manque de respect, tu appelles Hyunjin pour qu'il s'en charge.
— Ou tu le défonces toi-même s'il n'est pas trop costaud! Ajoute ma mère.

Je monte dans la Suzuki grise offerte par mon père pour ce nouveau départ et commence à rouler vers la liberté.
Cependant, j'ai un pincement au cœur en tournant cette page de ma vie. J'ai grandi dans un appartement rempli de sept jeunes, pour apprendre à vivre sans eux et me faire mes propres amis. Je pense être prête à affronter ce que l'avenir me réserve.

Je roule à travers la ville de Séoul pour rejoindre l'université. Grâce aux contacts de Jeongin, et sûrement de quelques billets glissés au passage, Solar, Seulgi, lui-même et moi avons pu obtenir une chambre dans la résidence élitiste à proximité des logements du campus. Nous évitons donc les chambres universitaires où sont entassés les étudiants.

Mes acolytes sont évidemment au rendez-vous pour m'aider à décharger, sous les regards haineux de Wendy et Joy, elles aussi présentes dans cette villa.  Pour ma plus grande indifférence, Irène a accepté de suivre notre professeur d'histoire muté à Busan pour mesure disciplinaire. Que l'avenir leur réserve ce qu'ils méritent.

— Voilà la clocharde, soupire Wendy.
— Quel plaisir de retrouver mes morpions préférés. Je sens qu'on va bien s'amuser les filles!

Malheureusement pour ma bonne humeur, elles s'en vont dans leur chambre respective et n'attendent même pas que je leur transmette tout mon désamour.
Je monte donc les marches du premier étage de la maison et pousse la porte de ma chambre avant de déposer le carton au sol.
Lorsque je regarde l'espace, je n'ai pas à me plaindre. Je vais vivre dans un vingt mètres carrés avec un espace douche de huit mètres carrés. C'est plus que ce que rêverait tout étudiant. Mon père est persuadé faire bonne affaire en payant un loyer ridicule et ignore que Jeongin prend en charge la quasi-totalité de la somme. Mon ami ressent le besoin de nous garder près de lui depuis notre colocation à Vegas. Peut-être fuit-il la solitude de son immense demeure?

Je m'apprête à fouiller la boîte à la recherche d'un short pour être plus à l'aise quand ça frappe à ma porte avant d'ouvrir le battant.

— Bonjour, c'est le livreur.