Retrouvailles du Passé

Chapitre 28:

Deux jours plus tard:

J'ignore totalement depuis combien de jours je suis enfermée sur cette plateforme volante. La notion du temps m'est complètement inconnue depuis qu'ils m'ont sortis des décombres. Je ne vois plus le jour. Je ne voit plus la nuit. Je ne dors quasiment plus... J'ai l'impression de vivre tel un animal en cage. Une bête que l'on enferme dans l'unique but de vider son corps de son sang. Une bête que l'on maintient en vie seulement par pur sadisme...

J'ai l'impression de ne plus avoir une seule goutte de sang dans les veines. Je me surprend moi-même à pouvoir encore penser des choses rationnelles. Mon corps s'affaiblît de jour en jour. J'économise un maximum mon énergie pour le moment où je sortirai d'ici, même si je dois avouer que je commence un peu à perdre espoir.

J'observe chaque jour les scientifiques faire des aller-retours afin de me retirer à chaque fois un peu plus de fluide vital. Ils en profitent également pour faire une quantité astronomique d'expériences douloureuses dont je ne comprends toujours pas l'utilité. Ils m'injectent constamment des produits qui me sont inconnus et, cerise sur le gâteau...c'est Warren qui s'occupe de tout ça. Mes pensées sont d'ailleurs interrompues par son visage qui m'apparaît dans l'ouverture de la porte. Il entre et referme à clé derrière lui.

Aliana: Tiens Warren... de quoi tu as besoin aujourd'hui? Je crois qu'il me reste un peu d'hémoglobine en stock. Tu viens chercher ta dose quotidienne ?

Warren: Entre autre chose, oui.*Il s'approche de moi jusqu'à ce que nos corps ne soit séparés que par quelques centimètres. Il me provoque.* On en a bientôt fini avec toi. Nous sommes à deux doigts d'isoler ta mutation, ce qui veut dire que nous n'allons plus avoir besoin de toi.

Ma mâchoire se contracte automatiquement. Je vois exactement où il veut en venir. En d'autres termes, ce qu'il veut dire, c'est que je vais mourrir. Génial.

Aliana: Cool...

Je tourne ma tête sur le côté pour éviter de faire face au regard de Warren. J'ai du mal à cacher l'effet que cela me procure. La nostalgie, la tristesse... un ensemble de plusieurs émotion qui, ensemble forment un sentiment totalement nouveau. Pourtant, tout au long de ma vie, je me suis toujours préparée à mourir d'un instant à l'autre. Avec mon métier, ce genre de risques arrivait quotidiennement. Seulement, j'espérai vraiment pouvoir revoir Nat, Bucky et les autres avant.

Warren: Le problème Aliana, c'est que je t'aime bien. Et je suis sûr que toi aussi tu m'aimes bien. En tout cas, ça déjà été le cas.

Aliana: Tu te mets le doigt dans l'œil Warren... vraiment.

Warren: C'est ça.*Warren s'occupe d'aller chercher les affaires nécessaires pour extraire mon sang et met tout en place. Il se rapproche ensuite une nouvelle fois de mon visage avant de poser une main sous mon menton et de reprendre.* Quoiqu'il en soit, j'ai bien l'intention de profiter un peu plus de toi avant que tu ne disparaisse à jamais...

Je comprend immédiatement à quoi fait allusion l'homme en face de moi. Dans un premier temps, je sens de la peur monter en moi, de la crainte. Mais rapidement, je saisis que je vais me retrouver dans une situation que je peux facilement retourner en ma faveur. Il va juste falloir que j'use de mon don pour jouer la comédie.

Je dirige alors mon regard vers le sol et m'arme de mon air ainsi que de ma voix de victime. J'expire bruyamment.

Aliana: Tu as raison Warren... j'ai essayé de le nier depuis que nous nous sommes rencontrés mais... tu me plais. Et sans te le cacher, je m'en veux terriblement de ressentir ce genre de sentiment envers toi. *Je me force à laisser couler quelques larmes sur mon visage pour paraître plus crédible.* Mais c'est tellement dur de mettre de côté ce que l'on ressent. Et maintenant que j'approche de la fin...je n'ai plus envie des me cacher de toi et je veux profiter de mes derniers instants... à tes côtés, ma peau contre la tienne.