La lumière dorée du crépuscule donnait un nouvel éclat à Angelina. A mesure qu'ils avançaient, Henry sentait une douce chaleur l'envahir. Il la guidait, certes mais était incapable de décrocher son regard des lourdes boucles brunes plus de quelques secondes.
— Angelina, je ne sais pas ce qu'il m'arrive, commença-t-il. J'ai l'impression que tu as changé depuis qu'on est sur l'île.
La pirate leva un sourcil.
— Qu'est-ce qu'il te prend ? Le soleil cogne pas si fort pourtant.
Il s'arrêta subitement devant elle.
— Ca n'a rien à voir avec le soleil. Quand je te regarde, j'ai envie de te prendre par la main, de te donner le meilleur, de tout faire pour que tu souris. Je...
A mesure qu'il parlait, il voyait le masque implacable que la jeune femme portait depuis le Triangle des Bermudes se fissurer.
— Henry... Je ressens tout ça moi aussi, murmura-t-elle. Mais honnêtement, d'apprendre que ce n'était pas réciproque et que tu ne pouvais pas aimer... Ça m'a vraiment blessée...
Les grands yeux noirs de la Moinelle étaient devenus humides.
— Des fois je me dis que j'aurais dû accepter la proposition de Poséidon, conclut-elle avant de se remettre en route.
Elle s'arrêta quelques mètres plus loin.
— On doit aller de quel côté pour ton cœur ?
Henry la rejoignit. Il avait l'impression que son cœur allait provoquer des tremblements de terre tant il battait fort. Le jeune homme attrapa sa partenaire par les épaules. Le satin pourpre sous ses doigts se terminait en un élégant décolleté laissant apparaitre le haut de la poitrine de la pirate. Il sentait une bouffée de désir naitre en lui. Les lèvres charnues qui se trouvaient devant lui, agissaient comme un aimant qu'il mourrait d'envie de goûter.
— Angelina, reprit-il aussi calmement qu'il pouvait. Depuis tout petit, j'étais persuadé que jamais je ne pourrais aimer. Je me suis toujours plus ou moins vu comme un monstre sans cœur. Et là, je ressens tout ça ! J'ai du mal à y croire moi-même. Toutes ces sensations et cette attraction c'est nouveau pour moi !
Elle se dégagea rageusement.
— Mais pour moi aussi c'était nouveau ! Jamais tu ne pourras imaginer ce que ça fait de se faire briser le cœur !
— Honnêtement, là, tout de suite j'imagine très bi... Attends, tu veux dire que tu n'avais jamais ressenti ça avant ?
La Moinelle baissa les yeux, un peu gênée de s'être dévoilée de cette manière.
— Quand tu grandis dans un repaire de brigands, tu n'as pas vraiment le temps ni l'envie pour les histoires à l'eau de rose. Bon maintenant, on y va sinon on y arrivera jamais avant la nuit.
Ils se remirent en route sans un mot, marchant sur les vastes étendues de sable tandis que le soleil continuait sa lente descension. Ce ne fut que lorsque la végétation foisonnante avait pris la place de la plage qu'Henry rompit le silence.
— Je peux te poser un question indiscrète ?
— Vas-y, au point où on en est, grommela-telle.
— Tu es vierge ?
— Mais t'as pas honte de poser des questions pareilles ?!
— C'est toi qui...
— Oui je suis vierge ! Et alors ? J'allais pas échanger des fluides intimes avec des vérolés pleins de syphilis !
Le marin acquiesça sans oser répliquer. Il était bien trop bousculé par ses sentiments.
— On est arrivé, dit-il en désignant un village fantôme où seule l'église avait encore des murs et un toit. Bienvenue chez moi !
La jeune femme le remercia brièvement.
— Ton cœur est où ?
— Je me suis installé dans l'église, c'est le seul bâtiment qui tient encore la route.
Les deux jeunes gens se dirigèrent la bâtisse. Henry l'arrêta avant que la moinelle n'aie posé un pied à l'intérieur.
— Angelina, je peux t'embrasser ?
— Quoi ? Non ! Répliqua-t-elle un peu décontenancée.
— Ecoute, je comprends que tu trouves cela étrange mais j'ai vraiment besoin qu'on essaie.
L'expression de la jeune femme était assez perturbante. Entre désir et colère elle ne savait que répondre.
— Si tu veux, reprit-il. Je t'embrasse, et si tu ne ressens rien ou si ça te dégoute, tu me repousses et on en reste là. Ça te convient ?
Elle accepta en levant les yeux aux ciel. Henry s'approcha doucement d'elle, le cœur battant. Il ferma ses paupières, incapable de visualiser la scène. Leur lèvres se rencontrèrent, il sentit un million de frissons le parcourir. La bouche qu'il découvrait semblait la chose la plus douce et la plus gourmande que tout ce qu'il avait connu jusqu'à présent. Angelina répondit immédiatement à son baiser, se collant contre lui. Les effluves de musc et de sel envahirent ses narines l'enivrant d'amour et de désir. Il enlaça ce corps musclé et charnu, savourant chaque décharge électrique sous ses doigts. Elle emmêla ses mains dans les mèches du jeune homme le serrant un peu plus comme pour que leurs corps ne fassent plus qu'un. Henry fit descendre ses paumes sous les fesses de la moinelle, la souleva et ensemble, ils pénétrèrent à l'intérieur.
Quand leurs lèvres se détachèrent, à bout de souffle, ils ne purent s'empêcher de rire, chamboulés par l'expérience fulgurante qu'ils avaient vécue. Angelina fut la première à reprendre ses esprits, les yeux encore pétillants.
— C'est donc là que tu as vécu ?
La chapelle pouvait s'analyser en un coup d'œil. Quelques malles conservaient des livres et des parchemins, un gros tas de foin servait de lit et henry semblait avoir construit du petit mobilier en bois qui avait un peu mal vieilli hélas. Au cœur de la bâtisse trônait toujours l'autel, aussi désuet que majestueux. Henry acquiesça.
— Viens, murmura-t-il en l'entrainant vers l'autel par la main.
Ensemble, ils s'assirent sur les marches, au pied de l'autel. Le jeune homme dégagea et retira une dalle laissant apparaitre son cœur, enveloppé dans un linge blanc, battant la chamade.
— Angelina, reprit-il. Avec ce qu'il vient de se passer c'est assez évident, mais je t'aime. Je suis prêt à te le confier pour que tu veilles dessus. Si tu le veux bien, évidemment.
La moinelle accueillit le palpitant entre ses mains, pantoise.
— Henry, je... Merci.
Le muscle accéléra, elle leva son regard charbonneux vers lui et s'approcha pour l'embrasser.
— Moi aussi je t'aime, conclut-elle en l'embrassant langoureusement.
Elle déposa le cœur sur l'autel et poussa le jeune homme vers le lit. Le couple se laissa tomber sur le tas de paille, se caressant et s'embrassant. La moinelle défit sa robe et retira la chemise du jeune homme pour embrasser chaque parcelle de son corps.
Le soleil s'était couché depuis un moment mais eux ne s'endormirent que bien plus tard dans la nuit.
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Pirates des Caraïbes : Dead Men Tell No Tales
Fiksi PenggemarLe troisième tome de ma trilogie Pirates des Caraïbes. Ma version du cinquième film qui se passe après les quatre premiers. Elle contient cependant quelques éléments du 3 et du 4. Tout semblait rentré dans l'ordre pour les plus grands...