Chapitre 123

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Je rends à Lincoln le flacon qui contenait le méchant médicament. Il l'a pris avec un sourire d'excuse et de connaissance. Je suppose que cela signifie qu'il sait quel goût ça a. Je passe ma langue sur le dos de mes dents, en grimaçant et en essayant de me débarrasser de l'arrière-goût persistant qui est presque aussi terrible que le goût.

Octavia me tend quelques feuilles et je gémis presque de bonheur.

"Merci." Je dis avant de mettre les feuilles dans ma bouche et de les mâcher.

"Qu'est-ce que c'est ?" demande Raven avec curiosité.

"Des feuilles de menthe. Lincoln m'a fait boire ça une fois quand je me suis fait battre particulièrement fort par un Grounder lors d'un de mes premiers jours d'entraînement. Donc je sais à quel point ça a mauvais goût."

"Oh. Et hum," Raven hésite maladroitement pendant une seconde. "Clarke ? Tu sais que tu est toujours torse nu, non ? Parce que autant j'aime regarder tes abdos parce que wow, mais ta petite amie me regarde maintenant comme si elle allait me tuer."

"Lexa." Je dis et ses yeux reviennent vers moi.

Je ne dis rien de plus, je lève juste un sourcil et je tends ma main gauche. Lexa souffle mais me fait un doux sourire et la prend dans sa main droite. C'est bizarre de tenir sa main avec cette main au lieu de la droite. Mais elle est aussi parfaite que d'habitude. Je serre doucement sa main et elle acquiesce avant de lâcher la mienne.

Elle m'aide à remettre mon armure, se figeant à chaque fois que je sursaute ou que j'émets un son discret et douloureux. Cela prend un peu plus de temps que d'habitude, car j'essaie de bouger mon bras droit le moins possible.

Lexa tire sur la dernière sangle et me regarde à nouveau dans les yeux. "Es-tu prête à partir ou veux-tu te reposer ici un peu plus longtemps ?"

"Je suis prête à partir tant que tout le monde l'est". Je dis.

Les autres font un signe d'assentiment à Lexa. Enfin, Lincoln et Octavia le font. Raven lui fait ce qui doit être un pouce levé délibérément stupide.

Nous nous remettons en marche après que Lexa ait ramassé la dague qui m'a poignardé et l'ait mise dans un de ses étuis de rechange. A en juger par le regard orageux dans ses yeux, elle a un plan pour ça. Je ne demande pas ce que c'est, sachant qu'elle voudra probablement le garder pour elle, du moins pour le moment.

Dans le reste des tunnels, nous ne rencontrons heureusement pas d'autres faucheur. Il ne nous faut pas longtemps pour atteindre une porte en fer avec des taches de rouille. Raven tend la main pour la toucher et un grincement d'oreille déchirant sort d'un haut-parleur à proximité, ce qui nous fait tous mettre nos mains sur nos oreilles. Lorsque Raven retire sa main de la porte, le son s'arrête une seconde plus tard.

"Dang", murmure Raven. "Alors qu'est-ce qu'on fait ?"

Je regarde autour de moi et remarque un étrange morceau de roche. Il se fond dans le décor, à moins que vous ne cherchiez quelque chose qui sorte de l'ordinaire, comme si c'était quelque chose de peint pour ressembler au mur. Je m'en approche et j'appuie ma main dessus. Il n'y a pas de bruit de grincement, donc je considère que c'est une victoire.

Je passe mes doigts dessus et je suis surprise de constater que ce n'est pas de la roche ou du métal comme je m'y attendais, mais un tissu peint attaché à ce qui semble être un cadre en bois. Je le soulève avec précaution et on dirait qu'il est sur une charnière car quelque chose grince. Des particules de poussière et de roche en tombent alors que je le soulève lentement. Je lâche le cadre avec précaution mais il ne tombe pas. En dessous, il y a ce qui ressemble à un clavier. Je louche dessus, essayant de distinguer les touches, mais il ne semble pas être allumé. Il n'y a pas de lumière émanant de ses touches en caoutchouc.

"Rae, viens par ici." Je dis.

"Qu'est-ce que tu as trouvé ?" Elle demande en marchant à côté de moi. Les yeux de Ravens s'illuminent quand elle le voit. "Tu as trouvé un clavier ! C'est génial ! Je peux le pirater, facilement. C'est moins avancé que ce que nous avions sur l'Arche et j'avais l'habitude de pirater tout le temps pour entrer et sortir de certains endroits."

"C'est comme ça que toi et maman ne vous êtes jamais faite prendre ?" Je demande curieusement.

"Ouaip. Ils n'avaient aucune preuve. Mon intelligence était inégalée pour ces idiots." Raven marmonne presque distraitement en étudiant attentivement le clavier. Raven appuie sur quelques boutons et le clavier s'allume. Elle sourit en se frottant les mains. "Oh, comme ça m'a manqué."

Ses doigts volent sur le clavier, appuyant sur les boutons plus rapidement que je ne peux dire quel numéro elle a touché. Après quelques secondes, elle retire sa main et appuie dramatiquement sur la touche "dièse". La porte clique.

"Veuillez patienter un moment." Une voix automatisée, sans émotion, sort du haut-parleur. Elle joue une musique d'ascenseur ennuyeuse pendant quelques secondes. "Merci d'avoir attendu. Votre groupe peut maintenant entrer dans la chambre de décontamination." Lincoln et Lexa n'ont pas l'air très heureux.

Raven, par contre, semble excitée. Elle frappe dans ses mains et rayonne. "Génial."

Elle tourne la poignée de la porte et la porte gémit encore plus que lorsque Anya m'a fait m'entraîner pour la première fois.

J'entre en première malgré les protestations silencieuses de Lexa. La pièce est petite et est couverte de carreaux blancs sur le sol et les murs comme une cabine de douche géante. Les carreaux blancs ne sont plus blancs. La plupart d'entre eux sont tachés de gris à cause des dégâts causés par l'eau qui provient de l'étanchéité. L'unique lumière au centre du plafond clignote sinistrement, mais à part ce sentiment de peur, l'endroit semble assez sûr. Je fais signe aux autres d'entrer. Une fois que tout le monde est entré, la porte se ferme derrière nous et s'enclenche. Nous sursautons tous et nous nous retournons.

"Lincoln !" Octavia lui tape sur le bras. "Tu es le dernier à être entré ! Pourquoi tu l'as fermée ? Elle doit être fermée maintenant."

"Je ne l'ai pas fermée !"

On échange des regards inquiets, et c'est là que l'eau froide commence à tomber du plafond.

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