The One Who's Fallen

Chapitre 84

POV Raven

Bellamy prend le relais avec les garçons, traînant Tweedledee, inconscient, vers le vaisseau avec Tweedledum, pâle, derrière lui. Il jette un regard nostalgique à mon atelier et je lui fais un signe d'adieu joyeux. Il va leur faire vivre l'enfer. J'ai hâte d'entendre ce qu'il va leur faire subir.

Je travaille sur les radios pour Clarke jusqu'à ce que je réalise qu'il se fait tard. Je redresse ma veste d'un air gêné et j'essaie d'ignorer le paquet de nerfs dans mon estomac. Je sors de ma tente pour aller chercher Luna et Anya. Je n'entends aucun mouvement en provenance de leur tente, alors je décide de faire le tour du camp.

Il me faut plus de temps que prévu pour les trouver ; elles sont en train de parler à Lexa dans sa tente. Je suis à l'extérieur de la tente et je peux entendre leurs voix. J'essaie de respecter leur intimité et de ne pas écouter ce qu'elles disent. De qui je me moque ? Je suis totalement en train d'écouter aux portes.

"Pourquoi ne pas simplement lui parler ?" Lexa demande. Je m'appuie nonchalamment contre le mur extérieur, en essayant de passer inaperçu.

"On va le faire." Anya dit. "Bientôt, en fait. On devrait y aller bientôt."

J'écarquille les yeux. Ils parlent forcément de moi. Je devrais vraiment m'enfuir et faire semblant de n'avoir rien entendu, mais (je maudis ma nature curieuse) je reste où je suis.

"Anya, il est presque l'heure." Luna dit avant que quelqu'un d'autre puisse dire quelque chose. "Nous devrions commencer à tout préparer et ensuite aller chercher Raven."

Je me redresse et commence à retourner vers ma tente, en espérant qu'ils ne me voient pas en partant. Malheureusement, ma veste en cuir est à la fois géniale et très évidente dans la foule. Je me fonds dans la foule du mieux que je peux et je laisse échapper un souffle de soulagement quand elles passent devant moi.

"Salut Reyes." dit Murphy.

Je me contente de lui adresser un regard noir. Bien sûr, l'endroit où j'ai décidé de me cacher est avec lui. Son sourire en coin et son insolence m'ont toujours déstabilisée pour une raison ou une autre.

Je retourne à ma tente et tombe la tête la première sur mon lit de fortune en gémissant. Ma jambe fait encore des siennes. J'ai vraiment besoin que Clarke y jette un coup d'oeil. Je déteste l'admettre, mais ce n'est pas quelque chose que je peux faire tout seul. J'enlève mon attelle et je la bricole. Ce n'est pas exactement une chose de la beauté, mais elle fait son travail. La plupart du temps, du moins. Je suis en train de remettre mon appareil quand Luna et Anya entrent. Contrairement à certains idiots ici, elles ne fixent pas ma jambe ou ne me regardent pas avec pitié. Elles ont juste l'air contentes de me voir, ce qui est un concept tellement bizarre. D'habitude, quand les gens sont heureux de me voir, c'est parce que je peux faire des choses pour eux, comme leur construire quelque chose. Je me laisse aller à espérer qu'ils sont heureuse de me voir non pas parce qu'ils veulent quelque chose, mais parce qu'ils m'apprécient.

Je leur souris et remarque qu'ils portent leurs vêtements de guerriers. Ce qui n'est pas rare pour eux, ils portent ça principalement quand ils veulent intimider ou combattre quelqu'un, ou quand ils sortent des murs.

"Où allons-nous ?" Je demande curieusement, en me levant et en essayant de tester subtilement ma jambe pour être sûr qu'elle supportera mon poids. Il semble que ça ira pour l'instant.

"Tu verras ", répond Luna de façon énigmatique avec un clin d'œil.

Anya tient les volets de ma tente ouverts et laisse Luna et moi sortir en premier. "Je n'aurais jamais deviné que tu étais une gentlewoman." Je taquine Anya, appréciant le fait que je puisse voir une légère rougeur colorer ses joues.

"Je ne suis pas douce. Tu m'as vu me battre ?" Anya proteste.

"Ce n'est pas ce que je voulais dire, mais je suis presque sûr que tout le monde a de la douceur, même vous et les Heda."

"Tu le saurais si tu passais la nuit dans une tente près d'eux." Anya grommelle.

Je m'ébroue avant d'éclater de rire. "Quoi ? Le Commandant est une...?" J'arrête de rire et j'y réfléchis. "Flotte-moi, c'est logique. Pas étonnant que j'aie vu autant de suçons dans son cou !"

Je dois passer les quelques minutes suivantes où ils me conduisent dans un endroit inconnu à leur apprendre ce que sont les gentlewomen, les suçons et ce que sont un haut et un bas. Je suis ravi de voir à quel point je peux les faire rougir.

"Nous sommes arrivés." Anya dit peu après que j'ai fini de tout expliquer.

Je prends un moment pour regarder autour de moi. Nous devons être près du ruisseau où Octavia a été attaquée par un serpent d'eau géant. Je fais confiance à Anya et Luna pour ne pas me laisser dévorer. Par quelqu'un d'autre qu'elles, je veux dire. Mais c'est le sujet d'une autre conversation.

Quoi qu'il en soit, nous sommes près d'un bassin d'eau qui n'est pas trop grand, mais qui a l'air juste assez grand pour que nous puissions nous y installer confortablement. C'est alors que je remarque qu'à quelques mètres du bord de l'eau, il y a une couverture tissée avec un panier de nourriture dessus.

"Vous avez prévu un pique-nique ?" Je demande.

"Oui. Il est tard et nous savons que tu n'avais probablement pas mangé depuis le déjeuner..." Luna se perd dans ses pensées.

Ils ont fait tout ça pour moi. C'est tellement gentil et inattendu que je dois faire couler les larmes de mes yeux. Incapable de trouver les mots justes, je prends leurs mains et les serre doucement pour les remercier. Je me recueille un instant avant de les tirer vers la nourriture.

"Je suis affamée !" Je dis, ignorant le fait que ma voix semble plus rude que d'habitude avec les émotions. "Mangeons d'abord et ensuite nous pourrons nager."

Je me bourre la gueule en faisant des bruits appréciatifs. "Il faudra que vous m'appreniez le langage des Fondateurs un jour, ça sonne bien quand vous le parlez."

"Trigedasleng." fournit Luna. " Ce n'est pas très différent de votre propre langue. Anya serait plus à même de te l'enseigner, cependant. Elle a aidé Clarke à l'apprendre."

"C'est génial ! A-t-elle déjà fait des erreurs embarrassantes ?"

"Souvent." Anya sourit. "Au début, je lui apprenais à dire ai laik, ce qui signifie 'je suis'. Mais elle disait 'J'aime Clarke' à la place. Une autre fois..."