The One Who's Fallen

Chapitre 135

*** Note : il y a des bâillons dans ce chapitre (pas le genre pervers, le genre nauséeux), du sang et de la torture.

Lexa, Raven, Octavia et moi nous dirigeons vers la grande salle à manger qui est devenue un spectacle d'horreur. L'odeur devient de plus en plus forte à mesure que nous nous approchons et nous devons faire une pause une ou deux fois quand Octavia manque de vomir à nouveau. Je ne la blâme pas, nous sommes tous un peu nauséeux. Même Lexa.

Elle marche à côté de moi, s'accrochant à ma main comme à une bouée de sauvetage tandis que je fais de même avec elle.

Raven doit franchir quelques portes pour nous amener là, mais cela nous ralentit à peine. Elle les franchit mécaniquement, les yeux légèrement vitreux. J'espère que revoir Luna et Anya lui fera du bien.

Voir tous ces gens nous a tous affectés, mais Raven... Elle n'est pas exposée à ce genre de choses. Non pas que voir quelque chose comme ça souvent l'aiderait.

La dernière porte s'ouvre avec un souffle et les bâillements d'Octavia s'intensifient en même temps que l'odeur. La porte blanche et stérile s'ouvre pour révéler un bain de sang. Il y a du sang partout, des furoncles qui éclatent et des corps qui jonchent le sol, certains affalés contre des tables, d'autres encore assis sur les chaises où ils sont morts.

Les Terriens et les Skaikru sont debout dans la pièce, regardant les corps avec une horreur débridée. Ils lèvent les yeux vers nous lorsque nous entrons.

La main de Lexa se resserre autour de la mienne et je la serre, espérant que le rappel de ma présence sera au moins un peu réconfortant.

Deux personnes se frayent un chemin dans la foule et Anya et Luna se précipitent, courant pratiquement vers Raven. Le corps entier de Raven se détend à leur seule vue et je fais semblant de ne pas remarquer qu'elle étouffe ses larmes lorsqu'elles la serrent dans leurs bras.

Lincoln arrive quelques instants plus tard, poussant Cage à l'intérieur de la pièce. Cage trébuche sous la force du choc et tombe à genoux. Ses yeux s'écarquillent à la vue de quelques éclaboussures de sang sur le sol, dans son champ de vision. Il lève la tête et regarde les gens qui sont tombés.

Il s'étouffe en ne disant rien, les yeux vitreux. "Pourquoi m'avez-vous amené ici, sauvages ?" demande Cage. Malgré tout, son ton est encore plein de venin.

"Comme tu l'as peut-être deviné," commence Lexa. "Nous ne te laisserons pas vivre. T'es actions étaient stupides et égoïstes et ont coûté la vie à beaucoup. J'attendrais que ton peuple puisse venir ici pour voir la justice rendue mais cela ne sera pas possible avant quelques heures. Et toi, Cage, tu ne mérites pas de vivre aussi longtemps."

"La vie ne serait-elle pas une punition pire que la mort ?" Cage demande, sa voix quelques octaves plus haut que la normale.

"Non." Lexa le fait taire immédiatement. "Dans notre culture, ceux qui ont tenté ou commis un génocide souffrent sous la douleur d'une mort lente. Peut-être en avez-vous entendu parler lorsque vous avez demandé à votre peuple de nous espionner. Nous l'appelons 'la mort par mille coupures'. "

Les yeux de Cage s'écarquillent encore plus et le peu de couleur qui restait sur son visage se vide rapidement.

"Ici ?" Je demande, en gardant ma voix calme pour que ce soit principalement Lexa et Cage qui puissent m'entendre. "Et si les gens que nous avons réussi à sauver veulent vivre dans cet endroit ? C'est beaucoup de sang qui doit être nettoyé."

Cage pâlit encore plus, ce que je ne pensais pas être possible.

"Clarke, il y a déjà beaucoup de sang sur le sol. On peut nettoyer un autre gallon et demi."

Je regarde Cage, puis je me retourne vers Lexa. "Tu réalises que c'est tout le sang qu'il a dans tout son corps, n'est-ce pas ? Si mon estimation de poids et mes calculs sont corrects, du moins."

"Je suis sûr qu'ils le sont. Et oui, je suis au courant. La plupart n'ont plus beaucoup de sang dans les veines après que nous en ayons fini avec eux." Les lèvres de Lexa se retroussent en un sourire lorsque Cage laisse échapper un couinement.

"C'est juste." Je hausse les épaules. "S'ils veulent que ça dure plus longtemps, ils devraient éviter de couper les endroits où la peau est la plus fine et la plus proche des veines, comme les poignets."

Je glousse doucement lorsque Cage s'affaisse sur le sol, ses genoux ne le soutenant plus. Lexa me sourit pendant un moment avant de réécrire son expression et de faire signe à deux guerriers de venir.

"Tai em op (liez-le/attachez-le)." Lexa ordonne.

Les guerriers s'empressent d'obtempérer, l'un d'eux sort une corde. Ils l'emmènent vers la colonne la plus proche qui me rappelle l'architecture romaine des livres d'histoire et l'attachent à elle.

Ils le font pour qu'il puisse s'asseoir s'il est trop faible, mais Cage reste debout, ses mains attachées autour de l'autre côté de la colonne. Les personnes rassemblées sortent des poignards et des épées, et jettent un regard furieux à l'homme maintenant recroquevillé.

Lexa s'avance et fait signe aux guerriers, qui comprennent immédiatement ce qu'elle veut. Ils lui coupent sa chemise et son pantalon au-dessus du genou pour maximiser la peau visible.

"Yo na jomp in (vous pouvez commencer)". dit Lexa.

La première personne s'avance et commence le processus. Bien que cela semble presque barbare, tout le monde attend son tour patiemment. Il serre les dents au début mais finit par céder en laissant échapper des grognements douloureux et des gémissements qui se transforment en cris d'agonie.

Cela continue ainsi jusqu'à ce que j'aperçoive une tête blonde familière dans la foule, menant un groupe de personnes vers nous. Maman se fraye un chemin, en murmurant des excuses en cours de route. Elle me serre dans ses bras lorsqu'elle arrive à ma hauteur et serre le bras de Lexa au lieu de la serrer elle aussi, ce que ma petite amie apprécie visiblement.

"Maman." Je dis avec surprise quand elle s'éloigne. "Je pensais que toi, les guérisseurs et les volontaires étaient déjà en bas avec les gens que nous avons réussi à sauver."

"Nous étions derrière tous les guerriers, à prendre soin des malades et des blessés. Dès que nous les avons vus se diriger vers l'intérieur, nous avons commencé à venir aussi. Où allons-nous ?" Maman demande.

Je regarde Lexa, qui répond à la fois à ma mère et à ma question non posée. "Clarke et moi allons vous y emmener. Ce ne sera pas fait de sitôt, nous pouvons nous permettre d'y aller. Anya, tu es responsable pendant mon absence."

Anya acquiesce sérieusement avant de presser un baiser sur le sommet de la tête de Raven, qui semble beaucoup plus calme maintenant qu'elle se tient entre ses amies.

"Je demanderai à Raven de vous informer si quelque chose se passe." Anya dit.

"Bien. Mochof (merci)." Lexa lui fait un signe de tête, puis commence à conduire tout le monde dans les couloirs, avec moi à ses côtés.