The One Who's Fallen

Chapitre 126

Nous ne rencontrons pas de gardes le long du couloir principal où nous étions. Alors au lieu de continuer tout droit, nous décidons de zigzaguer pour espérer que les Maunons ne puissent pas savoir d'où nous venons. C'est comme une couche supplémentaire de protection pour la localisation de Lincoln, Octavia et Raven.

Lexa et moi gardons une trace de notre position, en utilisant le fait que nous avons mémorisé la carte de cet endroit à notre avantage. Nous vérifions tous les deux tours pour nous assurer qu'aucun de nous n'est perdu et que nous savons toute les deux où nous sommes au cas où nous serions séparés ou autre.

Ce n'est qu'environ dix minutes après avoir quitté les autres que nous rencontrons notre premier garde. Raven avait raison, leur sécurité est nulle. Mais je parie qu'ils ne sont pas habitués à voir des "sauvages" en liberté dans leurs couloirs.

Le garde est un jeune homme, ses vêtements informes sont assez grands pour être amples et il s'affale contre le mur, semblant s'ennuyer dans son travail de vigile. Eh bien, c'est sur le point de devenir beaucoup plus intéressant.

Lexa et moi nous faufilons derrière lui, nos épées dégainées. Nous échangeons un regard et avons une rapide conversation silencieuse avant de nous faire un signe de tête. Nous allons essayer de l'assommer et si ça ne marche pas, nous allons le combattre. Lexa le frappe à l'arrière de la tête avec la poignée de son épée. Il s'écroule sur le sol, inconscient.

Nous rengainons nos épées afin de pouvoir le traîner. Nous le tirons sur le côté du couloir en donnant l'illusion d'essayer de le "cacher" mais nous ne le faisons pas vraiment. Si nous le faisions, le Maunon ne le trouverait jamais. Ce jeune garde est un appât. Lexa ne bouge pas pour s'éloigner, le regardant d'un air pensif.

"Je déteste quand les enfants sont pris dans la guerre." Elle murmure.

Je me déplace pour être à côté d'elle et pose une main sur son épaule. Elle se penche sur le contact.

"Il a à peu près le même âge que toi, Lexa." Je lui fais remarquer doucement.

Lexa pince les lèvres, ses yeux sont tristes. "Peut-être, mais je suis née pour ça. Il ne l'était pas."

Je ne sais pas vraiment comment répondre à ça, alors je ne le fais pas. Je fais glisser ma main le long de son bras jusqu'à ce que je puisse tenir sa main. Je pose ma tête sur son épaule et elle se détend légèrement. Nous sursautons toute les deux lorsque la radio du garde crépite. Lexa et moi nous séparons et rengainons nos épées alors que la voix de quelqu'un retentit.

"Hey pipsqueak, entrez." Il y a un silence pendant un moment. "Pipsqueak. Allez, mec. Je ne veux pas avoir affaire à ça encore une fois. Entre, pipsqueak." Une autre pause. "Mec, t'as pas intérêt à t'endormir au travail encore une fois. J'ai couvert ton cul pour qu'il ne soit pas botté par Cage mais je ne le referai pas. Pipsqueak, allez réveille-toi." Une pause. "Merde. Tu ne dors pas, hein ? Il y a eu une émeute ? Est-ce qu'un de ces sympathisants sauvages t'a embêté ? Ok, je t'envoie des gardes. Tiens bon, mon pote."

"Allons-y." Je chuchote à Lexa. "Ce serait suspect si nous traînions juste ici, en attendant d'être attrapés."

Lexa acquiesce et nous trottinons dans quelques couloirs, en restant proches mais pas trop. Nous entendons des bottes qui frappent le sol, assez rapidement pour que les gens soient en train de courir ou de faire du jogging.

"Ouais, c'est Smitty au commandement." Une femme dit. "Pipsqueak est inconscient, mais je ne pense pas que ce soit l'un des sympathisants. Ils ne sont pas vraiment du genre violent. Et la précision indique une formation médicale ou militaire. Mon instinct me dit que ce n'était pas l'un d'entre nous ?"

"Vous pensez qu'il y a des sauvages en liberté ?" La voix tremblante du gars du contrôle se fait entendre.

"Oui, mais ne donnez pas l'alerte avant d'avoir trouvé d'autres preuves." La radio clique. "Soyez sur vos gardes, les gars."

"Oui madame." Un homme dit, l'air sarcastique.

On dirait que le sexisme a survécu à l'apocalypse ici. Ça explique pourquoi leur chef est un homme et pourquoi le grand chef est un vieux Blanc. J'ai hâte de faire tomber ces idiots d'un ou deux rangs.

Les pas de bottes se rapprochent et nous nous retournons comme si nous nous dirigions vers le couloir, loin d'eux. On commence à marcher lentement, nos épées dégainées.

"Hey !" Un homme crie derrière nous, nous faisant figer. Il parle plus doucement aux autres à côté de lui. "Du calme, c'est juste deux nanas. Pas d'inquiétude."

Lexa et moi échangeons un regard et nous retournons pour leur faire face.

La femme halète. "Merde. Oh merde. Ce sont..." Elle prend son talkie-walkie. "Houston, nous avons un problème. Un très gros problème. Le chef des sauvages est ici avec sa petite amie."

"Elles sont quoi ?" Le gars a lâché. "Mec, t'as pas intérêt à te foutre de moi."

"Je ne plaisante pas avec ce genre de choses." La femme grogne. "Sonnez l'alarme. Maintenant !"

La femme rattache son talkie-walkie à son uniforme et lève son arme pour la pointer sur nous.

"Elles sont vraiment... ?" Le gars sexiste demande.

"Oui, ellesle sont. Imbécile. Tu n'as pas regardé les photos que Cage a distribué ?"

"... Non."

La femme murmure des mots explicites sur "les hommes trop sûrs d'eux qui se croient au-dessus de tout".

Elle fait un geste avec son arme vers nous. "Lâchez vos armes !"

"Lâchez les vôtres." Je réponds en faisant tournoyer mes épées.

La femme déglutit et cligne rapidement des yeux mais tient bon. L'homme sexiste à côté d'elle, en revanche, tremble littéralement dans ses bottes.

"Lâchez ça ou je tire !" Elle menace, sa voix tremblant légèrement de peur.

Je rengaine mes épées mais Lexa garde la sienne. La femme me regarde avec méfiance alors que j'attrape ma ceinture. Ses yeux s'écarquillent mais il est trop tard pour qu'elle puisse faire quoi que ce soit. J'utilise l'arme de poing que Raven a trouvé pour moi et je tire sur l'arme de ses mains.

La femme glapit et lâche l'arme, serrant sa main maintenant blessée. La secousse de l'arme au moment du tir a probablement cassé certains de ses doigts.

"Joli tir", murmure Lexa à côté de moi.

"N'est-ce pas ?" Je dis fièrement, en sortant à nouveau mes épées.

Nous avançons sur nos ennemis terrifiés juste au moment où l'alarme se met à retentir.