The One Who's Fallen

Chapitre 109

"C'était le Maunon. Et ils ont laissé un mot."

Je cligne des yeux de surprise, je ne m'attendais pas à ça. "Qu'est-ce que ça dit ?"

Raven sort quelques morceaux de papier qui ont été agrafés ensemble. "Les deux premiers paragraphes ne sont que des fanfaronnades sur la façon dont ils ont pris le sentinelle sans que personne ne le remarque, surtout depuis que nous avons augmenté le nombre de gardes en patrouille. Cocky nomon jokas (fils de pute)."

"Qu'est-ce que ça dit après ça ?" demande Lexa, en se penchant en avant sur la table.

Raven tourne la page. "Bon, d'accord. Ensuite, ils disent à quel point ils sont géniaux et ils sont du genre 'Hé, les Grounders, vous vous souvenez de nous ? Nous avons kidnappé votre peuple pendant un certain temps'. Puis ils entrent dans des détails explicites sur ce qu'ils font à votre peuple et laissez-moi vous dire que ce n'est pas joli. Mais ils laissent échapper deux ou trois choses sur les faucheurs et leur fonctionnement, donc c'est un bonus."

"Rae, passe à la mauvaise partie." Murmure Luna.

"Ce n'est pas la mauvaise partie ?" Je demande.

"Euh. Malheureusement, non." Raven tourne la page jusqu'à ce qu'elle atteigne l'avant-dernière page. "La dernière partie est une proposition qu'ils font. Ils veulent trente personnes d'ArkK ou de Skaikru. En retour, ils relâcheront les gens de Lexa et ne prendront plus jamais de Grounder."

"Qu'arriverait-il aux Skaikru et aux ArkKru ?" Je demande.

Raven grimace en réponse. "Ils prendront leur moelle osseuse, quelque chose qu'ils ne mentionnent pas est extrêmement douloureux. Nous avons demandé à Abby ce qu'elle en pensait en venant ici. Ils vont prendre toute la moelle qu'ils peuvent, ce qui signifie qu'ils vont tuer les gens. Douloureusement. Et ensuite, nos ennemis pourront être dehors sans s'inquiéter d'un empoisonnement par radiation."

"Nous n'acceptons pas ce marché", dit Lexa. Elle échange un regard avec moi. "Anya, Luna. Rassemblez tout le monde au camp ArkKru. Skaikru, ArkKru, tout le monde. Il y aura plus de place dans leur camp que dans celui de Skaikru."

"De quoi va parler la réunion, Heda ?" Anya demande avec curiosité. "Et veux-tu que je mentionne la raison ?"

"Il s'agira de déclarer la guerre aux Maunons." Les mots de Lexa ont provoqué un silence de mort dans la tente de planification. "Notre plan a été mis en œuvre. Ne leur dites pas encore mais assurez-vous que le cercle intérieur soit présent."

Le cercle intérieur est ce que nous avons pris l'habitude d'appeler les personnes spécifiques dont nous avons besoin pour notre plan Maunon. Anya et Luna inclinent la tête et sortent de la tente.

Je me tourne vers Raven. "La plate-forme est prête ?"

"Oui. Je suis contente que vous deux ayez insisté pour qu'elle soit terminée, sinon je ne l'aurais construite que plus tard." dit Raven.

La plate-forme est exactement ce à quoi elle ressemble. Nous la plaçons contre l'un des côtés de la station, ainsi nous pourrons regarder tout le monde.

"Aurez-vous besoin d'un mégaphone ou autre chose ?" demande Raven.

Je secoue la tête. "Nos voix devraient suffire mais gardez-en un près de toi juste au cas où."

Raven acquiesce et sort pour tout mettre en place. Je regarde Lexa, dont l'expression est grave mais déterminée.

"Nous devrions mettre nos armures." Lexa dit.

"D'accord, allons-y."

Nous allons dans notre tente et nous nous habillons tranquillement, en nous aidant mutuellement pour les boucles et les boutons délicats. Je sors un bol du khôl (charbon/peinture de guerre) de Lexa. Je l'applique doucement sur son visage, mes doigts traçant les lignes facilement de mémoire.

"Mochof (merci), Clarke." Lexa dit doucement. "Je peux appliquer le tien ?"

"Le mien ?" Je demande, semblant aussi choquée que je le suis. Je me suis imaginé porter du khôl mais je ne l'ai jamais fait.

"Sha (oui)." Lexa murmure avec une expression douce et continue presque timidement. "Tu peux bien sur dire non, Clarke. Mais cela montrera ton autorité et comment tu es un 'Grounder'."

"J'étais juste surpris, Lexa." Je dis, en tendant le bras pour la réconforter. "Oui, j'aimerais que tu fasses mon khôl."

La façon dont Lexa me sourit joyeusement me dit que j'ai définitivement pris la bonne décision. Elle trempe deux doigts dans le khôl et brosse les mèches de cheveux de mon visage avec son autre main. Elle étudie mon visage avec des yeux sérieux et calculateurs.

"Ferme les yeux, hodnes (amour)." Elle murmure.

J'obtempère et elle appuie doucement ses doigts sur mes yeux fermés et les fait glisser lentement vers l'extérieur. Elle les retire à plusieurs reprises pour obtenir plus de khôl.

"Pourquoi ce dessin ?" Je lui chuchote, en essayant de bouger ma bouche et ma tête le moins possible.

"C'est simple et net." Lexa commence, en retirant ses doigts de mon visage pour les tremper à nouveau. "Comme toi. Clarke, tu es si complexe que c'en est presque simple et que cela semble être le cas pour les autres qui ne te connaissent pas. Tu es sage et intelligente d'une manière qui continue à m'impressionner. Ce dessin fera aussi ressortir tes yeux. Nous pourrons peut-être en ajouter d'autres, discuter des alternatives. Mais pour l'instant, c'est parfait pour moi."

"Je suis sûr que ça sera très beau."

Il y a encore quelques moments où les doigts de Lexa sont contre mon visage avant qu'ils ne se retirent.

"J'ai fini, Clarke. Attends un moment pendant que j'essaie de trouver le miroir."

Je reste immobile avec mes yeux toujours fermés, écoutant le bruissement du tissu comme elle se déplace dans la pièce. Je souris au "aha !" silencieux mais adorablement victorieux que Lexa laisse échapper quand elle le trouve.

Elle revient en face de moi et s'arrête. "Ouvre les yeux, Clarke."

Je ne me reconnais presque pas dans le miroir. Mes yeux sont perçants et encore plus bleus que d'habitude et, à en juger par la forte inspiration de Lexa, elle le pense aussi. La ligne sur les joues fait ressortir les traits de mon visage, les rendant plus proéminents. Je ressemble à une déesse guerrière redoutable. Génial.

"Magnifique", murmure Lexa.

Je regarde dans ses magnifiques yeux verts alors qu'elle pose le miroir, me souriant fièrement. Je me penche et la tire plus près de moi.

"Clarke, on pourrait abîmer notre khôl." Lexa prévient à demi-mot.

"Nous ne le ferons pas. Mais si nous le faisons, ça en vaudra la peine." Je murmure en retour.

Je me penche et l'embrasse, en évitant d'aller trop loin. Nous n'arrêtons pas jusqu'à ce que nous devions aller parler à notre peuple et leur dire que nous partons en guerre.