Chapitre 9

1.4K 66 2
                                    

"Un ensemble de vêtements devrait être prêt demain matin." Anya remarque alors qu'elle me guide à travers la ville. "Pour que tu n'ai pas à porter tes vieux vêtements qui sentent." Je peux pratiquement entendre son sourire narquois dans sa voix, "Tu devrais sûrement prendre un bain ou je vais continuer à te réveiller avec de l'eau froide."

C'est une bonne motivation. Je n'ai pas pu trouver le temps de me laver depuis que j'ai levé le camp. Si j'ai du temps plus tard je le ferais.

Anya me mène vers une large tente, j'hésite avant de la suivre. Cette tente est plus large et plus luxueuse que la mienne, elle doit appartenir à quelqu'un de haut rang.

"Est-ce que la personne qui vit dans cette tente serait d'accord qu'on soit là?"

"Oui, je le suis."

Je réalise ce qu'elle veut dire, "Tu aurais juste pu me dire que tu m'emmenais à ta tente."

Le sourire narquois d'Anya est de retour, mais elle ne fait pas de commentaire. "Il est l'heure pour toi d'apprendre le Trigedasleng. C'est le langage principal de clans et des personnes qui le parle. Heda peut décider de t'apprendre elle même, ou elle peut me laisser moi et Artigas continuer de t'apprendre."

Je jette un œil derrière moi pour voir Artigas, debout à l'entrée de la tente, ayant oublié qu'il était derrière moi.

"On commencera par t'apprendre les bases, Prisa." Artigas dit d'une voix rassurante. "Certaines sont similaires au Gonasleng, mais prononcées et écrites différemment. Par exemple, Je est juste ai. Tu est yu. Mais la plupart sont différentes du Gonasleng. Le mot pour « nous » qui exclut la personne à laquelle tu parles est osir, alors que le mot pour « nous » qui inclut la personne à qui tu parles est oso."

J'essaie de me souvenir de ça, en sachant que je vais sûrement devoir écrire tout ça plus tard.

"Pour faire un pronom possessif, il faut la plupart du temps rajouter -on ou -n." Anya dit.
"Le mien est ain et le tien est yun. Pour l'utiliser dans le contexte, ça se trouve avant le nom. Ain java, ou ma lance. Yun swis, ou ton couteau. Il y des fois où tu devras dire ton prénom, alors tu devras dire ai laik Clarke, ou je suis clarke. Si tu décides d'être considérée comme faisant partie du clan, tu seras Clarke kom Trigeda. Si tu veux que les autres sachent que tu es celle qui est tombée du ciel, dis leur que tu es Clarke kom Skaikru."

Je réfléchis à ça pendant un moment avant de hausser des épaules. "Je ne sais pas lequel je veux utiliser pour l'instant."

Anya acquiesce en comprenant. "Ce n'est pas un problème. Tu peux être seulement Clarke jusqu'à ce que tu décides."

"Nous n'avons pas commencé par le plus simple comme je pensais faire. Mes excuses, Prisa." Artigas m'offre un sourire hésitant. "Non est la même chose dans notre langage, mais oui est différent. En Trigedasleng c'est sha. Merci est mochof et de rien est pro. S'il te plaît est beja, et une façon typique de dire bonjour est heya ou hei, alors que qu'aurevoir est leidon ou leida."

Ils continuent de m'apprendre le Trigedasleng jusqu'à ce que je puisse faire quelques phrases, avec des commentaires d'Anya qui sont d'une manière ou d'une autre toujours utiles mais insultant ("non, imbécile. Ne le prononce pas pas comme I Like Clarke, prononce le comme ai laik Clarke. Je sais que tu t'aimes mais ce n'est pas comme ça qu'on se présente").

Quand Anya me laisse partir pour manger, elle me dit que j'ai le reste de la journée pour faire ce que je veux. Artigas est de nouveau derrière moi, à me suivre partout, ce qui ne me dérange pas, mais je suppose qu'il prend vraiment son travail de rester près de moi et me protéger à coeur.

Je retourne à ma tente après avoir mangé. Je fouille dans mon panier que j'amène partout avec moi. Je sors un "ah-ha!" quand je trouve un de mes cahiers. Je suis le long du fond du sac et me rend compte qu'il n'y a pas de crayons ou quoi que ce soit pour écrire. Je grogne, sachant que je les ai oublié à la capsule. Je mets le cahier dans ma poche arrière et sors de ma tente. On dirait que je vais faire un voyage à ma capsule aujourd'hui.

Je prends un bâton à proximité et sors mon couteau, je taille le bout en une pointe. Je m'approche du feu le plus près, qui s'avère être une torche sur le côté d'un bâtiment. Je brûle le bout du bâton et le retire avant qu'il ne prenne feu.

Sachant que je vais me souvenir encore moins de ce qu'Artigas et Anya m'ont appris si je n'ai pas mes stylos, je commence à écrire tout ce dont je peux me souvenir de la leçon dans mon cahier. Artigas regarde au dessus de mon épaule et corrige mon écriture de certains mots, en me rappelant aussi des mots que j'avais oublié d'écrire.

Une fois que j'ai terminé, je regarde le ciel pour voir si j'ai assez de temps pour aller à la capsule et revenir avant qu'il fasse nuit. Ce n'est pas très loin du centre du ciel, donc je devrais pouvoir le faire.

Je mets mon cahier dans ma poche et commence à marcher vers là où je sais se trouve la sortie du village.

Artigas m'arrête avec une main sur mon bras. "Où vas-tu?"

"J'ai oublié quelque chose dans ma capsule. Je reviens."

"Je vais venir avec toi."

"D'accord."

Si c'était quelqu'un d'autre, je saurais qu'il venait uniquement pour savoir où je suis et s'assurer que je reviens. Mais le silence d'Artigas est devenu un confort et je sais qu'il est soucieux de ma sécurité et de la sienne (si Anya devait découvrir qu'il m'avait laissé partir seule, il ne vivrait sûrement pas pour voir la lumière d'un autre jour. D'accord, ça ne serait pas aussi drastique mais c'est quand même Anya. Elle lui botterait les fesses).

Nous sortons du village, les gardes à la barrière nous font un signe de la tête lorsque nous passons.

The One Who's Fallen Où les histoires vivent. Découvrez maintenant