Chapitre 15.5

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D'un mouvement las, Soren serra la main du dernier villageois qui était venu le remercier en lui offrant un énième cadeau. Il était reconnaissant de leur gentillesse, évidemment, mais devoir répéter les mêmes gestes et les mêmes phrases des centaines de fois alors qu'il revenait tout juste d'un combat contre plusieurs pirates qui avait duré une nuit entière avait le don de drainer toute sa force vitale.

Il salua le maire de la ville une dernière fois avant de remonter sur le navire de la Marine avec un sac rempli de différents paquets sur le dos.

- Quelqu'un est populaire à ce que je vois, dit une voix tranquille à sa droite.

Il tourna la tête pour voir Yahzu attablée à côté de Flint et Osias, deux hommes qui étaient également sous ses ordres depuis qu'il était passé commandant et qui l'avaient suivi lorsqu'il avait gravi les échelons. À l'heure actuelle, ce trio était ce qui se rapprocherait le plus de ce que l'on aurait pu appeler les « amis » de Soren.

- Ce n'est pas pour moi, dit-il en posant le sac au sol et en donnant un paquet à chacune des personnes autour de la table. C'est pour tous ceux qui ont aidé à délivrer l'île.

- C'est pourtant vous qui avez fait tout le travail, rétorqua Osias dont les lunettes tombaient sur le bout de son nez sans qu'il ne prenne la peine de les remonter.

- Ouais, confirma Flint en observant la boite qu'il avait entre les mains comme s'il allait réussir à deviner ce qu'il y avait à l'intérieur, nous de notre côté on a juste servi à évacuer les civils et libérer le terrain pour que tu puisses te défouler.

Flint déchira rapidement le papier cadeau avec un sourire d'anticipation aux lèvres. Lorsqu'il ouvrit la boite pour découvrir une vieille statue de terre vêtue des vêtements traditionnels du village, il s'effondra sur sa chaise et jeta sa tête en arrière.

- C'est pas juste, pourquoi je dois servir d'escorte ? Moi aussi, je veux battre des méchants !

- Ce n'est pas un jeu, Flint, rappela Soren d'un ton autoritaire. Leurs vies étaient en danger, et ces pirates semaient la terreur depuis déjà bien trop longtemps. Et puisque vous avez l'air de vous ennuyer, vous n'avez qu'à aller vous entraîner au lieu de tirer au flanc. Ordre du Commodore.

- Chef, oui, chef, grogna-t-il.

- À moins que tu ne préfères récurer les canons de la cale ? J'ai entendu le Vice-Amiral Momonga dire qu'ils auraient bien besoin d'un coup de neuf...

- N-Non merci, dit-il en se relevant brusquement, je serais heureux de m'entraîner ! Oui, très heureux !

Il s'éloigna la queue entre les jambes avant que Soren n'ait l'occasion de rajouter une autre sanction et Yahzu et Osias le suivirent peu après en essayant de leur mieux de contenir leur fou rire. Soren soupira. Il avait beau lui répéter la même chose tous les jours, le comportement de Flint ne changeait pas d'un poil.

Il reposa son attention sur le sac de cadeaux posé à ses pieds. Il attrapa l'une des lanières et le remit sur son épaule avant de monter les marches qui menaient au deuxième pont. Une fois arrivé devant une grande porte en bois arrondie, il toqua trois fois et n'entra que lorsque le vice-amiral le lui autorisa. Il était déjà venu plusieurs fois dans son bureau et sans aucune surprise, celui-ci était aussi propre et rangé que d'habitude. Pas un seul crayon n'était pas à sa place et chaque feuille sur son bureau était méticuleusement ordonnée. Momonga ne prit pas la peine de lever le regard de ses dossiers, il savait déjà qui venait d'entrer. Soren le salua et le vice-amiral le mit aussitôt au repos. Il posa le sac dans un coin de la pièce et fit un rapport détaillé de la mission à Momonga, qui prenait des notes tout en l'écoutant attentivement. Une fois son rapport terminé, le vice-amiral posa son stylo sur son bureau et soupira en posant son dos contre le fond de son siège.

Uranus || One PieceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant