Chapitre 2 : Deuil obligatoire

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Octobre

Pdv Hinata :

Cette guerre était terminée. Nous l'avons gagné mais c'est la première fois qu'une victoire avait un goût aussi amer. On connaissait tous les risques mais je crois qu'aucun de nous était préparé à ce que l'un d'entre nous partent. Je sais qu'il a eu la plus belle des morts pour un ninja mais j'aurais préféré qu'il meure dans son lit à quatre-vingt-quinze ans, entouré de ses enfants et petits-enfants.

Son enterrement a été une épreuve. Il pleuvait des cordes, comme si le ciel comprenait ma douleur. On avait commencé notre histoire dans la haine mais elle avait évolué vers l'amour d'un frère et d'une sœur et maintenant... elle était terminée. Définitivement.

Je ne sais pas comment faire sans lui... Comment dire au revoir à quelqu'un que l'on aime ? Comment passez outre la douleur que l'on ressent ? Je n'en avais aucune idée. J'ai beaucoup discuté avec Kurenaï senseï. Elle avait vécu le deuil et l'avait surmonté. Elle m'a dit qu'on n'oublie jamais la personne que l'on n'a perdu, on apprend simplement à vivre sans elle. Je sais qu'elle a raison. Je savais que jamais je n'oublierais mon grand-frère mais j'avais tout de même du mal à voir comment je pourrais vivre sans sa présence. Aucun de nous deux n'étais très bavard et exprimer nos sentiments n'étais pas quelques chose que nous savions faire mais nous étions importants l'un pour l'autre.

*Ellipse de deux semaines*

Cela fait deux semaines qu'il n'est plus là. Il manque à tous ceux qui l'ont connu, même au sein de mon clan. Il était LE génie du clan Hyûga pour certain, il inspirait la crainte et la peur pour d'autres mais tous reconnaissaient qu'il avait accompli son devoir et qu'il était un héros désormais. Mais la maison n'était plus la même sans lui. Elle n'était plus que tristesse. Depuis maintenant deux semaines, tout mon quotidien était régi par des réunions et des protocoles incessants. J'avais très peu de temps pour moi mais ce n'est pas pour autant que je ne pensais pas à lui. Je me suis beaucoup rapproché d'Ino. Elle passait souvent me voir. On ne se voyait pas longtemps, elle aussi avait des journées chargées. Après la mort de son père, c'est elle qui est devenue cheffe du clan Yamanaka mais on avait besoin de se voir. Parler nous faisait du bien. Elle ressentait la même douleur que moi. Elle aussi souffrait beaucoup. On nous répétait depuis deux semaines qu'ils seraient toujours là, dans nos cœurs et qu'il était de notre devoir de faire vivre leurs mémoires, mais ce n'est pas ce que l'on voulait. On voulait qu'ils soient là parmi nous. Rien d'autre.

Mais malgré mon chagrin j'étais reconnaissante pour les coéquipiers que j'avais. Tous les jours ils venaient me voir et même si nous ne parlions pas, le simple fait de les voir me faisait chaud au cœur. Ils m'encourageaient à reprendre l'entraînement pour me changer les idées mais je n'en avais pas envie. C'est un peu comme si je me punissais en restant triste. Il n'y avait pas de raison que je vive normalement et que lui ne vive plus. Ce n'était pas juste.

Neji a laissé un grand vide dans nos vies et ce vide nous avait unis Hanabi et moi. On c'était mise à dormir ensemble depuis sa mort et mon retour au village parce que comme moi, elle faisait des cauchemars. Dans les miens je revivais sans cesse sa mort et dans les siens elle y assistait sans rien pouvoir faire. Et comme moi Hanabi culpabilisait. Je m'en voulais de ne rien avoir pu faire et elle s'en voulait d'avoir été trop jeune pour se battre. Ça avait provoqué une profonde dépression chez nous toutes les deux. On ne vivait plus, on survivait. On ne fonctionnait plus que par automatisme. On se forçait à sourire, à garder la tête haute mais ce n'était qu'une façade. Nous avions perdu l'appétit, nos sourires... A tel point que Kurenaï senseï venait me voir régulièrement aussi et la présence de Miraï-San créait une boule de vie dans notre maison.

Chronique d'une Histoire Éternelle (TOME 1) [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant