On ne parle pas aux inconnus

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Wooyoung traversait les couloirs aux couleurs amers. 

Il avançait, peut-être trop lentement. Wooyoung avait l'impression de ne pas aller assez vite. Et pourtant, il continuait à s'en perdre le souffle. Passant devant toutes ces pièces silencieuses. 
Il s'aventurait dans les méandres de ces chemins aux souvenirs inconnus. 

Il se perdait,
puis il retrouvait son chemin, faisant marche arrière dans un souffle désemparé. 

Il y avait ces dessins d'enfants qui décoraient maladroitement les murs blanchâtres de l'hôpital. 

Wooyoung ne prenait pas vraiment le temps de les observer, de les contempler comme des œuvres d'art. 

Il n'avait ni le temps ni l'envie,
car tout ce qui importait....

tout ce qui importait, tout ce qui importait ? 





Il y avait eu cette femme qui été arrivé dans sa chambre. On ne pouvait pas vraiment déterminer de quelle couleur était sa chemise aux manches trop courtes au vu du nombre de lavage qu'elle avait du subir.

Son chignon était mal fait, comme si l'on y avait accordé peu d'importance. 

Elle lui avait dit bonjour. 
Wooyoung n'avait pas vraiment parlé, 
juste un grognement perdu entre la fatigue et l'impatience. 





- Tes parents ne t'ont jamais appris à être polis ? 

- Ils m'ont surtout répété combien je ne devais pas parler aux inconnus. 

- Je suis la mère de San.

San. 

San.



San. San. San. San. San. San. San.

- D'accord. 



C'est toujours plus simple de paraître indifférant.

- Il n'est pas venu te voir depuis longtemps. 

- Oui. 

- Tu parles toujours aussi froidement ? 

- Seulement avec les gens que je ne connais pas. 

- San m'avait prévenu que tu étais un garçon étonnant. Je peux m'asseoir ? 

Elle est déjà assise. 
Elle sourit. Aussi. 

Elle est belle quand elle sourit, comme San. 

- C'est une question rhétorique ? 

- Je ne pense pas avoir besoin de te répondre. 

- San lui ne m'avait pas prévenu que vous étiez une femme étonnante. 

- Il ne parle jamais de moi. 

- C'est vrai.  

Puis elle lui avait dit des mots, des phrases. 

Certaines qui avaient fait du bien au cœur. 
d'autres plus douloureuses. 

Elle était gentille, ça se voyait dans son regard. 
Elle avait du être heureuse un jour. Elle semblait moins l'être aujourd'hui. 

Sûrement l'inquiétude qui avait possédé une partie de son être. 
L'instinct maternelle devait être désemparé de ne rien pouvoir faire pour son fils. 

Et pourtant elle souriait et n'avait pas crié. 

Wooyoung avait faillit tomber de son fauteuil roulant,
ses bras lui faisaient mal, son corps entier hurlait ses criantes. Lui demandant d'arrêter. 

Mais Wooyoung n'écoutait jamais vraiment.

Alors il continuait, se cognant contre infirmiers et médecins qui le soutenaient d'un regard noir. 
La secrétaire lui avait crié dessus,
elle faisait peur la secrétaire.

- On ne court pas dans les couloirs ! Avait-elle hurlé d'une voix cassé sûrement affaibli par une dure journée. 

- Mais madame, il avait souri, je ne cours pas, je ne suis qu'un simple patient dans un fauteuil roulant. Dois-je vous apprendre que je suis dans l'incapacité physique de me lever ? 

Puis, Wooyoung avait continué d'avancer,
car tout ce qui importait, c'était San. 

Et il allait seulement le voir. 

C H A M B R E    348
CHOI SAN 

⊱ ━━━━.⋅ εïз ⋅.━━━━ ⊰

꒰❀꒱

A b y s s

ça faisait longtemps,
désolée 

puis tout s'écroule |ʷᵒᵒˢᵃᶰOù les histoires vivent. Découvrez maintenant