Chambre 348

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- Woo' ! 

- Depuis quand tu m'appelles par un surnom ?

- Je me suis dit qu'un terme affectif rendrait le tableau que tu as face à toi moins pathétique.

San était dans un lit d'hôpital, blessé avec les joues d'habitude rougissantes, d'un bleu qui transmettait les maux du jeune garçon. 

Le tableau n'était pas pathétique mais déchirant, abominable. Il était méconnaissable.

Wooyoung n'aimait pas être dans un lit d'hôpital, mais il détestait encore plus voir San allongé dans un de ces derniers. 

San souriait. San souriait toujours. C'était bien pour cela que Wooyoung l'aimait. Car San était totalement différent du plus jeune. 

San avait un beau sourire, mais il avait perdu de son éclat. San n'avait pas à sourire lorsqu'il souffrait.

Wooyoung n'aimait pas voir San souffrir.

- Salut. Wooyoung ne devait pas s'en être rendu compte, sa voix tremblait.

- Salut.

- Tu n'as pas bonne mine. 

- Tu dois avoir raison. C'est ce que les médecins m'ont dit, apparemment j'ai eu beaucoup de chance.

Les médecins avaient dit la même chose à Wooyoung. Qu'il avait eu beaucoup de chance. Il leurs aurait fait bouffer cette chance s'il l'avait pu.

- J'ai toujours raison.

- Pas vraiment.

- Pas vraiment... 

- C'est ma mère qui t'a dit où j'étais.

- Oui, elle est charmante. 

- Je ne voulais pas qu'elle t'en parle. 

- Je t'aurais donc attendu en pensant égoïstement que tu ne pensais plus à moi ?

- Je pense toujours à toi. 

Wooyoung aurait bien répondu "moi aussi" mais il n'avait rien dit. Wooyoung aimait parfois rester silencieux, c'était la solution la plus simple. Alors il pensait, beaucoup, énormément. 

- A quoi tu penses ? 

- Pourquoi tu es ici ? 

- Tu ne réponds pas à ma question Wooyoung. 

Wooyoung le savait très bien. 

Puis San avait à nouveau sourie. Sa main avait trouvé le petit tiroir de la commode de sa droite. Il y avait parmi ces feuilles de papiers et ces crayons aux couleurs arc-en-ciel. Une petite boîte noire. 

Une simple boîte noir qui n'avait rien de bien particulier. Une boîte noire aux fins liserés noires. Une boîte noire qui n'avait rien de spécial. Avait-elle quelque chose de spécial ? 

- C'est pour toi. 

Leur regard s'était accroché l'un à l'autre. Des regards larmoyants qui trouvaient réconforts dans d'autres. Pour ne pas faire naufrage. 

Wooyoung avait pris la simple boîte noire à la main.

- Toi non plus tu n'as pas répondu à ma question San. 

- Ouvre la boite. 

Et c'est ce que Wooyoung avait fait, d'une main certainement trop tremblante pour ouvrir qu'une simple boîte noire. 

Wooyoung n'avait jamais porté beaucoup de bijoux. Non pas qu'il n'aimait pas cela, ça ne lui était juste jamais venu en tête, souvent en retard. Ce dernier ne prenait jamais réellement le temps de parfaire ses tenus avec des accessoires. 

Mais lorsque son regard avait porté le bracelet en argent si spécial dans cette boîte pourtant si simple. Le jeune garçon s'était répété en boucle "pourquoi ?" et "je le mettrais jusqu'à la fin de mon tout."

- Je ne comprends pas. 

San baissa la tête, Wooyoung ne pouvait plus le voir sourire 

- Des jeunes ados de mon âge m'ont attendu à l'entrée de la bijouterie. Il devait être aussi intéressé par le bijou que moi. 

San était pourtant un garçon rapide, il avait couru. Très vite, ça ne devait pas être assez. Les coups et les colères s'étaient déchaînés comme des orages et des vagues. 

Les maux déferlants  avaient été le poids à porter lors de cette longue soirée. Mais pas une fois San avait lâché cette boîte à l'allure pourtant si simple.

- C'était un cadeau pour toi et rien que pour toi. 

- Pourquoi tu souris San ? Il n'y a pas à sourire. 

- Je n'ai pas lâché cette boîte, je ne l'ai pas laissé tomber. T'as vu ? Je l'ai protégé. 

Wooyoung sanglotait, le dos courbé, subissant le poids de la culpabilité. Comment regarder San dans les yeux ?

- Jamais je n'aurais lâché ce cadeau. Je ne pouvais pas m'y résoudre. 

San était aussi beau lorsque les larmes accompagnaient ces sourires en de belles valses. 

- C'est ton bracelet, je te l'offre. Il est juste pour toi, accepte-le s'il te plaît, je t'en supplie. Et arrête de pleurer Woo'. 

- Tu vas continuer de me surnommer ? 

- J'aime bien "Woo'" moi. 

- Pas moi, ce sont mes parents qui m'appellent comme ça. 

- Tu préfères "mon cœur" ? 

- Va pour "Woo'". 

Silence

- Quand tu m'as embrassé, j'ai eu peur. Avait soufflé le plus jeune.

- Pourquoi, parce que je suis un homme ?

- Non, parce que pour la première fois de ma vie, je suis amoureux. Que tu sois un homme n'était qu'une excuse pour m'interdire de t'aimer.

- Moi aussi j'ai eu peur.

Nouveau silence,
plus chaleureux, moins pesant.
D'un poids moins persistant.

- Regarde ce qu'il est écrit sur le bracelet. 

" F r e e "

Wooyoung n'avait pas embrassé San, mais il en avait rêvé. 

⊱ ━━━━.⋅ εïз ⋅.━━━━ ⊰

꒰❀꒱

A b y s s

alors ? 
San n'avait pas abandonné Wooyoung, jamais il ne l'aurait fait.

puis tout s'écroule |ʷᵒᵒˢᵃᶰOù les histoires vivent. Découvrez maintenant