Un jour, petit orphelin deviendra grand, et ce jour-là, je me tiendrai face à qui osera t'offenser maman ! En attendant, mon cœur saigne de ne pouvoir te défendre !
************************************Pape Djibril encaissait tout ce que lui faisait vivre sa Oumpañe sans broncher en se disant qu'il devait travailler dur à l'école et que bientôt tout ceci ne serait que de lointains mauvais souvenirs. Son éducation religieuse très stricte a été pour beaucoup dans son stoïcisme et être orphelin était déjà une école de la vie. Du haut de ses dix hivernages, la vie lui avait déjà appris à encaisser des coups. Peu de choses pouvaient vraiment le faire sortir de ses gonds mais ce qui se passa à ses 13 ans faisait partie de ce très peu !
Ce jour-là, Pape Djibril FALL venait de rentrer du collège particulièrement remonté. Ses camarades n'avaient cessé de se moquer de lui toute la journée sur ses habits démodés et raccommodés de partout et, sa crise d'adolescence aidant, avec des hormones en ébullition et des nerfs à vif, il lui suffisait d'un peu pour exploser. Et évidemment, sa Oumpañe s'en fut chargé.
Qui d'autre ?Notre jeune héros avait sérieusement entamé ses 13 hivernages, c'était donc peu dire que c'était un âge peu commode et assez propice à la rébellion.
Dès que Pa Djibi franchit le seuil de Fallène ce jour-là, Codou CISSÉ lui ordonna de préparer du *Mbaxalou saloum* = un plat pas simple à cuisiner. Et pire, elle se mit sur son dos, l'intimant d'accélérer la cadence car "l'impératrice Sissi" avait très faim et personne ne devait, bien sûr, faire attendre "sa majesté" !
Pape Djibril FALL l'ignorait à ce moment-là mais sa Oumpañe aussi, était sous l'emprise d'hormones très féroces. Elle venait de retomber enceinte de son second enfant et était de ce fait, d'encore plus mauvais poils que d'habitude avec des hormones décuplées et des envies bizarroïdes de temps à autre.Pressé, stressé, énervé et fatigué, Pa Djibi rata complètement le plat du jour et quand il le servit, Sissi se déchaîna tout naturellement sur lui, pour ne pas changer !
-C'est quoi cette m***e que tu m'as servi ? Tu te fiches de moi ? Gueulait-elle à s'en rompre les cordes vocales.
-Oumpañe je... Tentait Pa Djibi
-Ferme ta grosse gueule puante, j'ai dit... De toute façon, à quoi devais-je m'attendre venant d'un énergumène comme toi hein ? Tu es un incapable, une poisse comme ta satanée mère !
-Je ne te permets pas de parler de ma mère en ces termes ! Réagissait férocement Pa Djibi en s'approchant dangereusement de sa tante, le regard en braise, à deux pouces de l'explosion.
Codou se saisit de la carafe d'eau en verre posée près d'elle et la brandit vers l'adolescent.
-Tu veux jouer au bonhomme avec moi maintenant ? Viens pour voir ! J'ai dit que ta mère était une petite p**e qui avait séduit ton père en le maraboutant pour qu'il l'épouse ! *lothi mën* = que peux-tu y faire ? Déclarait la reine des mythomanes.
Et tout se passa très vite ! À l'insulte, l'adolescent bondit sur sa tante main levée prêt à lui en coller une bonne, jurant qu'il allait la tuer d'avoir osé manquer de respect à sa défunte mère.
Pauvre Djibi, il était cependant très chétif à cet âge là et n'avait pas grande force, en partie dû à une très mauvaise alimentation.
Plus rapide, Codou CISSÉ stoppa net son geste en lui fracassant la carafe de toutes ses forces sur sa pauvre tête. Déboussolé, Djibi tomba de tout son long sur le dur carrelage en saignant légèrement de l'arcade sourcilière.
Oui, très peu de choses pouvaient faire sortir Pape Djibril FALL de ses gonds et celle-ci en était une !
Sacrilège que d'avoir osé s'en prendre à son trésor. Peu de gens peuvent rester indifférents aux offenses faîtes à leurs mères.
Une maman est comme le cœur pour le corps humain, quand on le touche, tous les autres organes réagissent instantanément. Pape Djibril FALL se devait de laver l'honneur de cette femme qu'il n'avait, certes, jamais connu mais qui lui était pourtant bien plus cher que le plus précieux des trésors !
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De Victimes à Bourreaux
Romance[ŒUVRE PROTÉGÉE] Ne dites jamais à propos d'une histoire qu'on vous aura raconté dans ce monde pourri jusqu'à la moelle "cela n'existe pas ! Ce n'est là qu'un ramassis de récits fabriqués" mais dites plutôt "je ne suis pas encore tombé dessus" ! Ou...