Chapitre 15 : Quand l'amour vire à l'obsession !

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L'amour ne se quémande pas !
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L'obsession se définit comme un symptôme se traduisant par une idée ou un sentiment qui monopolise l'attention et la concentration d'un individu qui le ressasse jusqu'à ce qu'il l'ait résolu ou obtenu.
L'on comprendra dès lors que quand l'amour vire à l'obsession, on pourrait s'attendre au pire. Et Codou CISSÉ elle, était littéralement obsédée par Pape Moussa FALL.

La sincérité est la base de toute relation humaine si l'on veut qu'elle perdure dans le temps. Pa Moussa cependant avait, du reste, bafoué les règles de base qui avaient régies sa relation avec Aïta et qu'il avait lui-même initié à savoir une sincérité et une communication à toutes épreuves. Le jeune professeur n'avait jamais raconté "l'épisode Codou" à sa femme, jugeant que c'était un passé sans importance qui n'avait pas besoin d'être évoqué et ce, d'autant plus maintenant que son petit frère était marié à Codou et qu'en parfait gentleman, il se devait de sauvegarder la réputation de sa belle-soeur comme il l'aurait fait avec sa propre femme = *Djiguène dañou koyi soutoural* !

Avait-il tort ? Avait-il raison ? Toujours est-il que s'il s'était confié à sa femme, même en omettant certains détails compromettants pour la réputation de Codou, Aïta aurait pu être sur ses gardes et mieux anticiper la suite des événements mais ça, hélas, notre cher héros n'y avait jamais pensé.

Codou CISSÉ était une jolie petite garce comme elle se définissait elle-même assez souvent avec un petit sourire fière. Elle aimait les coups tordus et faire des plans foireux étaient dans ses méthodes d'action. Après un début de cohabitation très réussie où Sissi s'était surpassée dans le rôle qu'elle s'était imposée, ses instincts de garce se tardèrent pas, cependant, à se réveiller et à prendre le dessus.
Cette maison manque de piquant, elle est beaucoup trop molle à mon goût. Il est véritablement temps que je l'anime un peu. Un petit coup de p**e à ma "rivale" histoire de secouer un peu Fallène, c'est exactement ce qu'il nous faut ! Se disait-elle ce jour-là à son réveil.

En ce beau samedi d'avril, Aïta était de tour pour la cuisine et avait décidé de préparer le plat préféré de son chéri, le *Mafé* qu'elle cuisinait juste comme Pa Moussa l'aimait. Une sauce pas trop pâteuse, à peine fluide avec pas mal de légumes et pas trop de pâte d'arachide. Quand elle eut fini de tout préparer et qu'il ne restait plus qu'à servir, insouciante, Aïta éteignit les feux de sa gazinière, ferma ses deux marmites et se rendit dans sa salle de bain pour prendre une bonne douche et se pomponner un peu avant de servir le repas.
Ah si seulement elle savait, elle n'hésiterait pas à appliquer le conseil de nos aînés de ne jamais quitter sa marmite des yeux quand on cuisine !

Codou CISSÉ décida alors d'entrer en action. Elle s'assura de n'être vue par personne, se faufila dans la cuisine comme une vulgaire voleuse. S'étant munie d'une petite poignée de sable fin, une très petite quantité, non détectable à l'œil nu mais assez suffisante pour causer un dégât irréparable, elle le glissa tranquillement dans la sauce d'Aïta ni vue ni connue.
Elle rebroussa chemin tranquillement, un sourire victorieux sur ses lèvres de vicieuse.

Le repas servi, dès la première cuillère un bruit de grincement se fit entendre. Saër, sans philtre, fut le premier à redéposer sa cuillère en crachant ce qu'il avait dans la bouche avec dégoût, suivi de sa femme qui faisait la moue. Pa Moussa lui, bien que voulant sauver la mise à son épouse, ne réussit pas non plus à faire passer sa première bouchée grinçante.

-*Aïta sa Mafé bi deh da mélni lou xadjam, xamna tiguadégué bi lë* = Aïta, on dirait qu'il y a du sable dans ton Mafé, ça doit être dans la pâte d'arachide ! Compatit hypocritement Sissi.

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