Chapitre 24 : Palabres de Mariage !

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Le cœur d'une mère passe obligatoirement par le chemin de ses enfants !
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Ce fut un dimanche de la mi-novembre. Il faisait beau dans la capitale sénégalaise, un grand soleil radieux sur un air doux, une belle journée en perspective !
Le froid s'annonçait déjà et pour les frileux que nous sommes, c'était la saison propice aux amours. La chaleur sous la couette n'était jamais autant recherchée que durant ces périodes grisantes de l'année.

Mouhamadou Taha KÉBÉ était fin prêt pour la rencontre décisive qui allait sans doute déterminer le futur de sa relation avec Ndèye Farmata NDIAYE.
Habillé sobre mais classe, il renvoyait cet air de l'homme mûr et responsable sur qui l'on pouvait compter.

Pape Djibril FALL passera le chercher tout à l'heure. Ce sera l'occasion pour lui de papoter un peu avec Pa Moussa, fils de tonton Taha et homonyme de son père avec qui il s'était beaucoup rapproché. Sa magnifique épouse, Kouna DIOUF insistera sans doute pour, au moins, leur servir un délicieux café Touba dont elle seule avait le secret.
Après des mois de négociation, Djibril l'avait enfin convaincu de partager sa recette secrète. Pa Djibril se promit ainsi d'épater sa Noora avec ce délice car il la savait follement amoureuse de ce fameux breuvage noir.

Ce fut un dimanche comme on en passait assez souvent chez les NDAO. Un moment convivial en famille où l'on papote, l'on délire, l'on s'ambiance, l'on chahute dans la joie et la bonne humeur mais surtout avec une bonne nourriture. Avec Ndèye Farmata NDIAYE en effet, un bon repas n'était jamais de trop pour ressouder les liens déjà solides de sa petite famille.

Pour ce dimanche un peu particulier, Ndèye Farmata NDIAYE s'était levée aux aurores. En vue de la rencontre cruciale entre ses enfants et son probable futur mari, Ndèye avait opté pour un classique de la gastronomie sénégalaise, revisitée à sa sauce personnelle, bien sûr, pour la grande chef qu'elle était.

-Mah m'a lessivé aujourd'hui avec tout ce qu'elle a préparé... franchement, on dirait qu'elle veut nourrir un régiment... et comme toujours, je suis son commis de cuisine ! Soufflait Noora en se laissant tomber sur le lit face à son grand frère.

-Elle a dit qu'elle souhaitait nous présenter à un ami qu'elle a invité à déjeuner. Tu connais Yaye, elle aime recevoir et mets toujours les petits plats dans les grands et ce, quels que soient les convives ! Répliqua Élimane.

-Cet ami-ci doit être spécial quand même car elle semble presque nerveuse ! C'est bizarre... En plus, depuis quand maman a des amis qu'on ne connaît pas ?

-Maman a plein d'amis qu'on ne connaît pas Noora ! T'as oublié qu'elle gère un restaurant ou quoi ? Avec toutes les rencontres qu'elle y fait et tu sais qu'elle elle est si sociable que...

-En parlant de "l'ami" de Yaye, il vient juste d'arriver ! Réagissait Fat Kiné qui venait de pénétrer dans la chambre. Il est plutôt bel homme avec une craquante petite barbe poivre et sel, *gentle pa guay ame fofou* = il ressemble à un vrai gentleman...

-Kiné, depuis quand te permets-tu de parler ainsi d'un autre homme que moi, fusse-t-il un vieux ? Réprimandait son mari, faussement sévère.

-Ô mon soldat, je l'aurais voulu que mes yeux ne sauraient voir autre que ta beauté sauvage *Ndao counda bëlëp Ndoucoumane sama sangue bopou bi* = amadouait Fat Kiné en chantant les prouesses des aïeux de son chéri.

-Ça se voit que tu fréquentes beaucoup Zahra KASSÉ toi !

-C'est vrai que ma grande sœur m'a donné quelques astuces et je vois que cela ne te déplaît pas mon soldat ! Chuchotait Kiné en promenant sensuellement ses doigts sur les biceps balèzes de son homme.

De Victimes à Bourreaux Où les histoires vivent. Découvrez maintenant