De Victimes à Bourreaux

Chapitre 32 : *Curray ma* = Encense-moi !

L'amour supporte tout... ou presque !
AMK_Rassoul
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Tout le charme de ce bas monde réside, sans doute, en la somme de sa multitude de différences. Nous ne rentrons pas tous dans des cases et fort heureusement, diront certains.
Le bon conjoint, le bon boulot, la bonne fortune, le bon enfant, la bonne maison, bref tout une multitude "d'idéal" que les codes sociaux nous imposent ou que l'on s'impose à soi-même. Toujours est-il qu'on ne peut pas tous nous "mouler" dans un certain archétype. Il y aura toujours des "brebis galeuses" comme Maryam Noora NDAO qui s'échapperont du lot et virevolteront au gré de leur envie, qu'importe si elles ne rentrent pas dans le "moule" préfabriqué par la société et au diable le qu'en-dira-t-on.

Ndèye Farmata NDIAYE avait, bien sûr, convié son fils adoptif aux festivités de mariage de son aîné mais Djibril se trouvait alors être en voyage d'affaires et n'avait pu ainsi se joindre à la fête, à son plus grand regret. Ce fut donc quelques petites semaines après le mariage de Fat Kiné et Élimane que notre "cœur rebelle" national fit la rencontre de Pape Djibril FALL. Ensemble, ils menèrent leur petite barque un peu à leur façon jusqu'à cette demande en mariage insolite à Colobane.

Après des noces plutôt à leur image, entre petites prises de têtes et grosses disputes, entre petites bouderies et grandes chamailleries, entre petits train-train quotidiens et grandes évasions coquines, notre jeune couple "atypique" évoluait ainsi lentement et un peu laborieusement.

L'amour supporte tout... ou presque ! C'était de cette belle et romantique philosophie de vie dont s'armait notre très cher orphelin, Pape Djibril FALL pour tenter de faire fonctionner son jeune couple.
Il va sans dire que depuis le tout début, ce fut Pa Djibi qui se fut engagé à faire vivre sa relation d'avec sa rebelle. Il portait donc ainsi à bout de bras leur mariage, tout en espérant avoir les bras assez solides pour en toujours supporter le poids, assez lourd, il faut l'avouer.

Dans les conseils d'avant noces, son tonton Taha, avec cette grande sagesse qu'offrait l'expérience de vie, lui avait tenu un discours sur lequel notre comptable méditait assez souvent.

-Mon fils, le mariage est beau mais il est loin d'être facile et ce, même quand on est lié avec quelqu'un qu'on aime plus que tout au monde. Un mariage réussi est, avant tout, un combat de tous les jours pour qu'il puisse perdurer dans l'harmonie et la stabilité....

-J'en ai conscience tonton surtout avec une personne assez "spéciale" comme ma Noora... Je l'aime certes mais je prends pleinement conscience de son caractère plutôt difficile... Notre relation n'a pas été simple jusque-là et je sais que notre mariage ne le sera pas non plus...

-C'est bien que tu gardes cela à l'esprit mon garçon... Tu sais Djibril, pour qu'une relation fonctionne, il est vrai qu'il doit y avoir des concessions des deux côtés. Mon expérience, cependant, me fait te dire qu'en réalité, il faut toujours qu'il y en ait un qui soit beaucoup plus conciliant que l'autre et... avec le peu de ce que je connais de Noora jusque-là... accepte d'être cette personne là dans votre couple, dans la mesure du possible bien sûr... Cela vous aidera beaucoup... Je sais, d'ailleurs que tu l'es déjà beaucoup mais redouble d'efforts car je sais combien tu tiens à elle ! Disait sagement Mouhamadou Taha KÉBÉ.

Et Pape Djibril s'évertua à suivre ce sage conseil.
La vie avait très tôt appris à Djibril à être endurant et ce trait de caractère lui fut particulièrement bénéfique au cours de ces trois années de cohabitation avec cette "rebelle" que lui avait imposé son cœur.

Dans ce coin du monde, c'est à la femme qu'on conseille habituellement d'endurer pour la réussite de son ménage. Pour ce couple-ci cependant, ce fut à l'homme que ce "rôle" fut dévolu.
Djibi endurait parce qu'il aimait sa femme.
Djibi endurait parce qu'il savait qu'il le fallait pour que son mariage réussisse.
Djibi endurait parce qu'il l'avait promis avant de s'unir à sa rebelle.
Djibi endurait également parce qu'il s'y était déjà préparé psychologiquement.