Quand tout vacille.

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Un instant, une simple seconde et tout avait subitement changé. Il avait disparu sous ses yeux en un minuscule claquement de doigt, comme s'il n'était rien, qu'une marchandise ou même un vulgaire objet. Il y avait encore de cela trois heures ils étaient tout deux ensemble et tout allait encore bien. Ni lui ni elle ni qui que ce soit d'autre d'ailleurs ne se doutait une seule seconde de tout ce qui allait se produire. Qui l'aurait pu ? Tous ici présent pensaient être en parfaite sécurité.

Les classes de secondes avaient toutes deux eu droit à une pause d'une heure avant le repas afin de les récompenser d'une rude journée de travail où beaucoup faillirent tourner de l'œil à plusieurs reprises. Ayant conscience qu'ils ne les avaient pas ménagés, les professeurs avaient accordé un temps libre aux élèves, ces derniers, pouvaient faire ce que bon leur semblaient dans les limites du raisonnable. Kana avait feint une migraine tandis que Katsuki, lui, avait seulement signifié à Kirishima qu'il allait se promener et qu'il voulait être seul, sans personne pour le déranger ce qui n'avait ni surpris son ami aux cheveux roux ni qui que ce soit d'autre, c'était typique chez lui. Évidemment, la vérité était tout autre, ils étaient ensemble, au même endroit où la veille ils s'étaient secrètement retrouvés. Rien de spécial n'avait été fait ou dit, un moment normal, tout à fait simple. Ils avaient parlé de leur journées et de la soirée qui les attendait, chacun en connaissait le programme, ce soir les professeurs avaient prévus un ridicule test de courage dans la forêt, un simple jeu visant à faire décompresser les élèves, à s'amuser tout simplement. Ce jeu, il avait tourné d'une des manières les plus tragiques possibles. Une attaque de vilains, les professeurs débordés, les élèves dispersés et voici comment un tel chaos a pu survenir par cette belle nuit d'été. Les vilains avaient emmené Katsuki avec eux, il avait été enlevé sous une paire d'yeux impuissants, ceux de Kana. Ni Todoroki, ni Midoriya, ni même elle n'avaient pu faire quoi que ce soit. Elle se disait, la culpabilité l'assaillant que tous le trois les avaient bêtement regardé faire, sous le choc. Elle était dévastée, en véritable état de choc. Voilà cinq minutes que c'était arrivé et elle ne bougeait pas, parvenant à peine à respirer et tremblant comme si la température était celle d'un féroce hiver sauf que nous étions bel et bien au mois de juillet et que même à cette heure ci, il faisait toujours chaud. Elle ne reprit contenance que lorsque Todoroki la secoua.

-Tanaka, faut qu'on aille retrouver le prof, viens.

Sans un mot ou ne serait ce même qu'un son, elle le suivit lui, Midoriya ainsi que Tokoyami. Un silence de mort s'était installé de temps à autre coupé par les sanglots de Midoriya. Chacun d'entre eux réalisait petit à petit ce qui venait d'arriver, plus rien n'allait être comme avant désormais. La dernière fois, tout le monde s'en était sortis mais cette fois ci, l'un d'entre eux avait été enlevé et pas par n'importe qui, par une organisation criminelle ayant en leur possession des monstres surpuissants.

Ce trajet jusqu'au camp n'était que d'une dizaine de minutes mais il paraissait durer des heures, la culpabilité, le choc, la peur, toutes ces émotions lui pesaient au point qu'il lui était difficile de marcher. Après ce qui lui parut presque des siècles de marche, ils arrivèrent tous les quatre vivants auprès de tous leurs camarades - enfin tous leurs camarades sauf un évidemment - pour constater l'ampleur des dégâts. Certains étaient blessés, d'autres mêmes inconscients quant aux quatre retardataires, ils étaient tout bonnement traumatisés.


-les enfants vous allez bien ?


Une voix allant au delà de l'inquiétude s'était élevée, celle de M. Aizawa. Il avait perdu ce calme légendaire qui le caractérisait. Cela dit, la situation ne permettait en aucun cas de garder son sang froid pas même pour un homme tel que lui. À la suite de sa question, Midoriya s'effondra au sol sûrement à cause de la fatigue, de la douleur et du choc mais aussi la chute d'adrénaline, Tokoyami et Todoroki gardèrent constance et hochèrent simplement la tête tandis que du côté de la brune, aucun son ni aucun mouvement ne furent entendus ou vus. Elle se contentait de vaguement fixer un point invisible face à elle, les yeux brillants par les larmes qu'elle retenait mais le regard complètement éteint.

Cauchemars | Bakugo x ocOù les histoires vivent. Découvrez maintenant