Cauchemars | Bakugo x oc

Dire la verité.

-tu... tu pleures ? Demanda Kirishima une toute nouvelle pointe d'inquiétude dans la voix.

L'atmosphère semblait presque s'être détendu depuis qu'ils étaient tous les deux sortis prendre l'air. Le poids qui pesait sur leurs épaules depuis l'enlèvement de Katsuki, le poids d'une soirée cauchemardesque diminuait petit à petit grace à la présence réconfortante de Kirishima. Il fallait avouer qu'il avait un don pour remonter le moral de son entourage et aujourd'hui Kana le découvrait à son tour. Cependant, dès l'instant où Kirishima avait sans même s'en rendre compte touché du doigt la vérité en émettant l'hypothèse d'une relation amoureuse entre Kana et Katsuki, le poids de la soirée fut de suite de retour sur leurs jeunes épaules. Kana ne dit rien et ce lourd silence attisa la curiosité de son ami. Ce dernier nagea pendant quelques longs instants dans l'incompréhension la plus totale. Lorsqu'il l'a vit de nouveau pleurer, son cerveau cessa de fonctionner l'espace d'une minute. Il n'avait jamais été de ceux qui aimaient particulièrement les grands instants de réflexion profonde ou encore se torturer l'esprit à propos de détails insignifiants et puis, il la croyait calmée, il pensait être parvenu à la rassurer et à lui faire comprendre qu'elle n'était pas responsable de la situation. Doucement, très doucement même, le nuage de confusion se dissipa. Kirishima repensa aux paroles qu'il venait d'avoir, ces mêmes paroles qui avait fait de nouveau pleurer Kana. Bien que ce ne soit pas sa tasse de thé, il y réfléchit le plus fort possible et petit à petit, il vint à la conclusion qu'une seule raison pouvait la pousser à réagir de cette façon : ce qu'il venait de dire n'était rien d'autre que la stricte réalité. Kana et Katsuki partageait bel et bien une relation. Lorsque cette idée traversa son esprit, il pensa d'abord que cela était tout bonnement impossible, n'importe qui aurait d'ailleurs pensé la même chose, comment pourraient ils s'aimer alors que tout le monde savait bien qu'ils se détestaient au plus haut point. Cela paraissait si insensé, lui même était le premier témoin de leur nombreux conflits, il avait souhaité tant de fois que ces deux amis s'apprécient, il avait même finit par abandonner cette idée, par penser que ça n'arriverait jamais ou du moins pas de son vivant. Il le pensait toujours d'ailleurs, il n'arrivait pas à croire que Kana et Katsuki puissent être amoureux, cela lui semblait beaucoup trop étrange. Rien que de mettre ce mot à côté de leurs deux prénoms paraissait bien trop irréel, comme si Kaminari lui faisait la plus ridicule des blagues. Même s'il avait voulu essayer, il n'aurait pu imaginer ces deux là être proche, rire ensemble, faire des activités typiques de couple tel qu'aller au cinéma ou encore au restaurant, se dire des mots doux ou même pire, s'embrasser. De toute façon, pour rien au monde il n'aurait voulu s'imaginer ce genre de scène, il en aurait sûrement vomis son dîner. Après qu'une pareille information se soit enfin logée dans son cerveau et qu'il s'y soit presque accoutumé, Kirishima se demanda un instant s'il devait faire part de ce qu'il pensait à son amie, lui vint alors à l'esprit qu'aucun autre moment ne serait opportun pour cela alors il lui valait mieux être fixé au plus vite.

-Kana, me dit pas que... attends, tu l'aimes ? Demanda t'il ne sachant pas s'il préférait que son amie acquiesce ou démente.

Le regard toujours embué de larmes, Kana qui jusqu'à lors était plantée sur le sol se tourna subitement vers son ami roux pour s'en détourner seulement quelques secondes plus tard. Elle se rendait bien compte désormais qu'elle l'aimait et que Kirishima ne disait que la stricte vérité mais lui répondre en parlant à voix haute de ses sentiments pour Katsuki était bien trop compliqué, elle était bien trop fière pour le reconnaître devant qui que ce soit et même devant quelqu'un d'aussi bienveillant que Kirishima. Elle hésita sur la réponse qu'elle était censé donner, la première qui lui vint à l'esprit fut le légendaire et classique « ce n'est pas ce que tu crois » mais elle se rendit bien vite compte que lorsque quelqu'un utilisait cette phrase, cela voulait dire que la situation était exactement celle à laquelle on croyait. Elle tâcha alors de trouver une autre réponse, une meilleure réponse.