Chase le savait, quand on joue avec le feu, on finit par se brûler. Il a atteint sa cible et entre eux, les étincelles ont déclenché un brasier dont les flammes ont tout ravagé sur leur passage. Le désir les a consumés et lorsque la combustion est a...
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Cela fait plus d'une heure que je tourne en rond au travail, que je regarde sans cesse ma montre dans l'espoir que le temps passe un peu plus vite. Puis j'ai couru dans les rues plongées dans le noir de New Paltz pour retrouver Chase, parce que j'étais morte de trouille à l'idée qu'il lui soit encore arrivé quelque chose. J'ai imaginé les pires scénarios, je m'étais préparée à le découvrir roué de coups, taché de sang et pire encore. J'étais prête à tout, mais pas à ça.
Il veut se dénoncer.
La nouvelle est si loin de ce à quoi je m'attendais que je me fige sur place. J'ai la désagréable sensation que mon sang se glace avant de quitter mon corps. Comment peut-il envisager d'aller voir le FBI ?
- Harmonie ? Ça va ? On dirait que tu as vu un fantôme.
Chase pose une main rassurante sur mon épaule, ce qui a pour seul effet de me faire sortir de ma léthargie.
C'est impossible.
Je n'ai pas l'intention de le laisser gâcher sa vie de cette façon, pas après tout ce qu'il a fait pour la maintenir à flot. Je refuse de le laisser sombrer ainsi.
- Tu plaisantes, n'est-ce pas ? Tu ne vas pas réellement faire ça ?
Il se mure dans le silence et pour toute réponse, j'obtiens un furtif mouvement de tête. Passé le moment de choc, je sens la colère pointer le bout de son nez. Je ne peux pas le laisser faire quand même, si ?
- Prends ton manteau et tes clés, on sort, annoncé-je plus froidement que je ne l'aurais voulu. - Pourquoi ?
Je me tourne vers lui et plante mon regard dans ses prunelles si sombres. Pourquoi ? Il se demande pourquoi ? Sérieusement ?
- Rassure-toi, je ne t'accompagne pas jusqu'au poste de police le plus proche. Je crois qu'il faut que je te remette les idées en place et je n'ai aucune envie de réveiller ta mère et Jenny quand je crierai à quel point ton idée est merdique, grogné-je, la mâchoire serrée.
Je récupère mon manteau et retourne dans le hall de la maison mais Chase m'arrête dans mon élan. Ses doigts s'enroulent délicatement autour de mon poignet et lorsque je lui fais face, je suis surprise de voir ses yeux pétiller d'amusement et un sourire étirer le coin de ses lèvres.
- Je peux savoir ce qui t'amuse ? - Toi. Nous n'allons pas sortir et tu ne vas pas crier, ma belle. Peu importe ce que tu diras, ma décision est prise et je ne changerai pas d'avis. J'ai juste pensé que tu devais être au courant. - Évidemment que je devais être au courant ! Je ne te laisserai pas faire ça, Chase. Je te séquestrerai dans cette maison s'il le faut mais jamais tu n'iras balancer ce qui s'est passé, tu m'entends ? Jamais. Il faudra me passer dessus avant ! - Pas de problème, je te passe dessus quand tu veux.
Et il sourit de plus belle, fier de sa blague plus lourde qu'un paquebot. Je retire vivement mon poignet de sa prise et m'éloigne de lui. Je ne peux pas croire que rien ne le fera changer d'avis. Comment en est-il arrivé à cette conclusion ? N'y a-t-il pas des dizaines d'autres solutions à envisager avant ?
