Chapitre 17

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J'entends Valerio ricaner à travers la cloison.

Quelques minutes après qu'il est sorti de la douche, j'entends la porte de la salle d'eau s'ouvrir. Un sourire amusé aux lèvres, je lève les yeux vers celle de la chambre qui s'ouvre à son tour.

— Y a zéro pression dans votre douche, me dit-il en réponse à mon texto.

— Ouais, je sais. Pourquoi tu crois que je vais tout le temps aux sanitaires ?

— Ah bah je comprends mieux, maintenant.

Il sort une paire de tongs de sa valise, et je descends de mon lit pour le précéder sur la terrasse où ma mère est en train de couper du melon. Valerio accroche sa serviette à côté de la mienne, et l'embrasse sur la joue pour la saluer.

— Comment vas-tu, mon petit Valerio ?

— Bien, et toi ?

— Ça va, ça va. Tu as fait bon voyage ? Valentin n'a pas embouti la voiture ?

— Maman !

Elle me fait un clin d'œil, et je me laisse tomber sur la chaise face à elle en soupirant. Valerio pouffe de rire en s'asseyant à ma gauche. J'ai reculé une fois dans un poteau. Je fais attention, maintenant.

— Tu manges bien du melon ? s'assure-t-elle en jetant un coup d'œil à mon ami.

Il acquiesce tandis que je fronce le nez. Je déteste l'odeur. Enfin, c'est assez paradoxal parce que ça me fait autant penser aux vacances que ça me donne envie de gerber.

— Tu sais pas ce qui est bon, me dénigre Valerio.

— Mmpf.

Je fourre une poignée de cacahuètes dans ma bouche, et obéis quand ma mère me demande de préparer la vinaigrette pour la salade.

Après le dîner, une fois la vaisselle faite et la nuit tombée, nous partons tous les deux faire un tour dans le camping. Mes parents regardent la télévision dans le bungalow, et on n'a pas encore sommeil.

Le silence de nos retrouvailles est ponctué par le chant des grillons, les rires lointains des vacanciers et le frottement de nos chaussures sur le sol terreux. Je ferme les yeux.

— Ça fait drôle d'être ici sans mes parents, me dit alors Valerio.

— Ouais, j'imagine. Moi ça me fait drôle de me dire que c'est fini de lambiner...

Il se marre, et pose brièvement sa main sur mon épaule.

— C'est clair ! Tu sais nos horaires, à peu près ?

— Pas du tout. On verra demain, du coup.

— J'espère qu'on aura les mêmes. Sinon c'est la loose.

— Grave.

Arrivés devant le panneau des activités, on s'arrête et je fourre les mains dans mes poches.

— Ce serait dommage de rater le bingo du lundi, n'empêche.

— L'avantage c'est qu'on nous soulera plus pour venir au club ado.

— Ohhh ouais ! m'exclamé-je.

Je balaie des yeux les animations prévues la semaine prochaine, et Valerio s'adosse au tableau en se tournant vers moi.

— T'es pas trop triste de quitter tes potes et tout à la rentrée ?

Je hausse les épaules. Bien sûr que ça me fait un truc de partir loin de tout le monde, mais on pourra toujours s'écrire et s'appeler, et honnêtement je suis plus heureux de me rapprocher de Valerio que malheureux de quitter mes amis. Je n'ai jamais lié d'amitié aussi forte avec personne d'autre, et je crois que ça me ferait plus mal de lui dire adieu à lui.

W [EN PAUSE] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant