Chapitre 55

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Laura décroche dès la première sonnerie. Je décide de ne pas trop me presser pour rentrer au bungalow, ayant moyennement envie que cette conversation soit entendue par mes parents, ou pire... par Valerio.

— Alors, dis-moi tout !

— Bonjour à toi aussi, rigolé-je en traînant des pieds à la sortie du minigolf.

— Oh, ça va, on s'est dit bonjour par texto, déjà. Alors comme ça, tu l'as embrassé ?

— Ouais... Enfin, c'était pas vraiment ce genre de baiser.

Je baisse le ton sur ce dernier mot, comme si on pouvait m'entendre et comprendre instantanément que je parle d'un garçon.

— Quoi, tu l'as embrassé sur la joue ? J'espère bien que je n'ai pas attendu toute l'après-midi pour un pauvre smack, hein...

Je lève les yeux au ciel.

— Mais nan. En plus...

Les images de la soirée mousse défilent dans ma tête.

— En plus ?

— C'était assez intense, dis-je en toussotant.

— Mais nan ?! Allez, raconte, là !

— Ok, alors...

Je murmure presque, longeant le mur du restaurant.

— Ben, en fait il était en train de se faire draguer par une meuf, et... Il était grave en galère, du coup je suis venu et...

— Et tu lui as roulé une grosse galoche pour faire le show.

Je reste silencieux. Oui, c'est ça.

— J'étais bourré, me défends-je.

Elle explose de rire au bout de la ligne et reprend :

— Valentin, Valentin, Valentin... Qui aurait cru que ta vie amoureuse deviendrait d'un coup si palpitante.

— Hé !

— Il a réagi comment ? Et elle, d'ailleurs ? Mon dieu, j'imagine tellement.

— Elle a mal réagi, il a bien réagi.

Elle ricane comme une hyène, et ça me fait rire aussi.

— Bien réagi comment ? Ça y est, vous avez causé, c'est ton mec ?

— N... Non.

— C'était quand ?

— Dimanche soir.

— Pardon ?! Mais on est mercredi, vous foutez quoi ?

— Bah, justement... Hier matin... (je baisse encore d'un ton) C'est lui qui m'a embrassé...

Oh my god. Dis-moi qu'il t'a plaqué contre la paroi de la douche en te disant « ça suffit de tourner autour du pot, maintenant ! »

Des images du rêve que j'ai fait il y a deux semaines me traversent rapidement l'esprit.

— Mais n'importe quoi, gloussé-je. Il m'a plaqué contre une paroi, mais c'était pas sous la douche...

Un bruit de choc se fait entendre.

— Laura ?

— T'es sérieux ?

— Oui. T'es tombée ?

— Nan, c'est ma tasse qui a failli. Et donc ?

— Euh... En fait c'était genre, marrant.

— Hein ?

W [EN PAUSE] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant