W [EN PAUSE]

Chapitre 27

— Hééé, salut les gars !

Valerio et moi levons le nez de mon vélo, dont le pneu avant a crevé en revenant du lac. Une fille sautille vers le mobil home, et je me souviens qu'elle était là l'année dernière mais impossible de me rappeler son prénom.

— Oh, salut Nadia !

Heureusement, Valerio a une meilleure mémoire que moi.

— C'est trop cool que vous soyez là, dit-elle.

— C'est le bungalow des parents de Valentin alors il est là tous les ans, explique mon ami pendant que j'essaye de démonter la roue.

— Vous êtes là tout l'été ?

— Yep. On travaille ici jusqu'à fin aout. Et toi, t'es en vacances jusqu'à quand ?

— Pendant trois semaines.

Je me crispe.

— Vous travaillez où ? C'est stylé.

— Valentin est au snack du minigolf et moi à la paillotte du lac. On travaille les après-midi.

— Trop bien, je viendrai vous voir !

Plus loin sur le chemin, ses parents l'appellent et elle nous laisse en nous promettant qu'on se reverra plus tard. Miséricorde, et elle est là pendant trois semaines.

— Pourquoi tu fais la gueule ? demande Valerio une fois Nadia partie.

— Je sens qu'elle va pas arrêter de nous coller.

Il rit doucement, et me prend le pneu des mains pour l'examiner.

— Ça va, elle est gentille.

— J'ai pas dit le contraire.

— De toute façon on ne traînait même pas ensemble l'année dernière, il n'y a pas de raison que ce soit le cas cette année.

Vu l'enthousiasme de la demoiselle, je n'en serais pas si certain. Enfin, on verra bien.

***

— Non mais les sujets du bac français, cette année, ils sont horribles ! Franchement, l'année dernière ça avait l'air beaucoup plus simple. Genre vous, vous avez eu quelle note ?

— Douze.

— Et moi quinze, répond Valerio en bombant le torse.

— Voilà, qu'est-ce que j'ai disais ! Et moi je me tape un vieux sept.

Je secoue la tête en souriant ; ça n'a vraiment rien à voir.

Nadia nous a invité à boire un Coca à son bungalow pendant que ses parents sont partis faire les courses. Comme je m'en doutais, ça ne fait pas deux heures qu'elle est là et elle nous prend déjà pour ses meilleurs potes de la Terre.

— Mais Valerio c'est un vrai littéraire, objecté-je. C'est normal, aussi.

— Vous faites quoi l'année prochaine ?

— Licence de sociologie. Je vais étudier les comportements humains, en gros, schématise-t-il devant sa mine perplexe.

— Stylé. Et toi ?

— Licence STAPS : Sciences et techniques des activités physiques et sportives.

— Il va faire du foot, en gros, résume Valerio.

— Mais non, t'as rien compris ! rigolé-je en lui donnant un coup de poing dans le bras.

— Il va étudier le foot.