Kaéla était restée allongée dans les bas-fonds pendant longtemps.
Très longtemps.
Elle n'avait plus aucune notion du temps. La seule chose sur laquelle sa tête se concentrait était les deux cylindre qu'elle serrait contre son coeur. Elle ne voulait plus les lâcher, elle ne voulait pas les quitter. C'était la seule chose qui importait.
Ces cylindres étaient plus importants que sa vie, à l'instant présent.
Un cri résonna dans les bas fonds, la faisant frissonner. Elle ferma les yeux, forts. Des cliquetis familiers résonnèrent autour d'elle et Kaéla se recroquevilla un peu plus sur elle même. Elle avait peur. Terriblement peur. Mais les cylindres étaient encore plus importants.
Soudainement.... silence. Pendant un long moment.
La coureuse n'osait pas ouvrir les yeux. Elle n'osait pas regarder l'espace sombre autour d'elle, ne voulait plus apercevoir le corps froid de Dan.
Après plusieurs minutes, elle finit par se rendre à l'évidence. Elle devait voir ce qui se passait autour d'elle.
Et en ouvrant les yeux, elle eut la plus grande surprise du monde.
Kaéla était de retour dans la section numéro un. Elle était toujours dans la même position, recroquevillée sur elle même, les deux cylindres plaqués contre sa poitrine. Elle observa l'herbe verte de la section les yeux ronds. C'est comme si... comme si elle s'était téléportée.
Kaéla se leva d'un bond, regarda frénétiquement autour d'elle, incertaine...
Mais tout était réel.
Ses yeux montèrent vers le ciel et elle fut surprise de voir que le soleil venait à peine de se lever. N'était-telle pas dans la cave ? Ou dans les bas-fonds ? Comment était-elle sortie ?
Elle se dit que rester ici à se poser des question ne lui ferait aucun bien. Prenant son courage à deux mains, elle se mit en route, serrant les cylindres contre elle, seule preuve que tout ce qui s'était précédemment passé était réel et non le fruit de son imagination.
Il lui fallut une heure pour revenir à la zone et voir les portes ouvertes fut un soulagement pour le jeune fille. Elle rangea les deux objets dans son sac et se mit à courir vers la zone en souriant...
... s'arrêta net en voyant l'état de la zone. Des bâtiments détruits, la salle du conseil affaissée, les cabanes en feu...
— Mais qu'est-ce qui s'est passé ici..?
— A toi de me le dire.
Elle n'eut pas le temps de tourner la tête, déjà elle était maintenue à genoux, les bras coincés dans son dos par un zonard. Gally avança vers elle, le regard noir, et releva la tête de la fille du bout des doigts pour qu'il puisse l'observer.
— Qu'est-ce que tu fais ?! Tu as perdu la tête ou quoi ?
— J'ai perdu la tête ? Alors que tu es celle qui a trahit les tiens ? Où étais-tu lorsque le bloc s'est fait attaqué ? Où étais-tu lorsqu'Alby s'est fait enlever ? Où étais-tu lorsque de nombreux zonards ont perdus la vie ?! Thomas et toi êtes des nuisances ! Emmenez-la.
Le brocard qui la maintenait prisonnière la tira vers le haut avec violence et elle grimaça face à la position douloureuse de ses bras.
— Tu ne peux pas faire ça !
Gally ricana, méprisant.
— Ah bon ? Et pourquoi ça ?
— Les zonards ne vont pas te laisser faire, tu désobéis aux lois !
— Oh... Kaéla... Mais ces lois sont déjà transgressées depuis longtemps. Ces mêmes zonards dont tu parles sont ceux qui ont décidés de me suivre, ceux qui ont décidés que tu ne valais rien.
La coureuse lança un regard perdu aux garçons autour d'elle, n'y retrouvant qu'une seule chose commune : du dégoût.
— Tous ces moments passés ensemble... tous ces souvenirs, ces repas, ces fêtes..! Vous allez jeter ça à la poubelle ?
— On ne veut pas d'une fillette ici.
L'annonce jeta un froid. Les yeux ronds, Kaéla observa les zonards acquiescer en silence. Lorsqu'elle fut poussée vers l'avant, elle laissa sa tête tomber vers le sol, se laissa aller vers l'avant.
Tous ses efforts, toutes ses promesses, toutes ses découvertes... réduits à néant par une simple phrase.
Elle avait passé sa vie à la zone a prouver qu'elle pouvait être plus qu'une simple fille.
Jamais elle n'aurait pensé qu'autant de garçon la haïssait.
Elle fut jetée dans la fosse sans aucune résistance. Dos contre le mur face à la porte, elle observait l'argile qui constituait le sol.
A quoi bon essayer ?
— Ka' ! Kaéla ! Hé !
Relevant la tête, elle aperçut Thomas dans la cellule à côté de la sienne.
— Thomas...
— Ça va ?! Ils ne t'ont rien fait ?
Elle observa le garçon, silencieuse et neutre. Elle finit par souffler, lasse.
— Ouais...
Ses yeux s'agrandirent d'un coup et elle se jeta vers les barreaux de bois qui les séparaient.
— Newt et Minho ?! Comment vont-ils ???
— Ils vont bien.
Un immense soulagement s'empara d'elle alors qu'elle se laissa retomber sur le dos, les yeux vers le plafond. Au moins, eux, ils s'en sortaient.
— Qu'est-ce qui s'est passé ?
— Minho et moi n'avons rien trouvé dans la section sept, si ce n'est que des cerbères. On a réussi à s'échapper avant que celle-ci ne se bloque pour de bon. Lorsque nous sommes revenus, Albi était réveillé, mais... il ne semblait pas être dans son état normal. Il était comme en trans comme si... comme si...
— Comme s'il avait retrouvé la mémoire.
— OH BON SANG ! S'écria Thomas. Minho, ne nous fait pas peur comme ça !
Mais Minho ne lui lança aucun regard. Il avait les yeux plants sur la fille, recroquevillée dans le coin de sa cellule. Il savait qu'elle écoutait, mais il l'a savait aussi complètement chamboulée.
— Où étais-tu passée ?! Tu as disparue deux jours !
Les yeux de la coureuse devinrent ronds. Elle était partie deux jours..?
— Je...
Elle voulait parler mais rien ne sortait. Sa tête grouillait d'idées sombres et de souvenirs terrible qu'elle voulait oublier.
— Minho, laisses la respirer. Lança Newt en s'asseyant face aux portes de la cellule. Nous sommes contents que tu ailles bien, Ka'. Nous étions très inquiets.
Elle hocha la tête.
— J'ai... quelque chose à vous montrer. Mais vous devez me promettre de ne pas me demander comment j'ai réussi à avoir... ça. Commença Kaéla, repoussant une mèche qui barrait son visage.
Elle déglutit, observant ses amis pour observer leurs réactions. Les trois garçons s'observèrent avant d'hocher la tête.
— Ok. Qu'as-tu trouvé ?
Après une grande respiration, elle sortit les deux cylindres de son sac.
— Section 1 et 3...
— Comment- non, J'ai rien dit. Les as-Tu regardé ?
Elle secoua la tête, donna un cylindre au maton lorsqu'il tendit la main vers elle. L'asiatique plaça l'objet face à son œil, l'observa pendant quelques secondes et secoua la tête.
— Nope. Ils ne sont pas pareils. Regarde le troisième ?
Kaéla l'observa et secoua la tête à son tour.
— Effectivement, ils ne sont pas pareil.
— Rha ! Mais qu'est-ce qu'on doit faire avec ça ?!
Lasse, Kaéla secoua la tête, let's yeux plantes sur le sol. La phrase jeté par le brocard ne cessait de lui revenir en tête, encore et encore, comme une boucle infernale.
On ne veut pas d'une fillette ici.
— -la.
Pourquoi ? Qu'avait-elle fait de mal ? Depuis le tout premier jour elle s'était forcée pour paraître forte et indépendante, elle s'était-
— Kaéla !
Elle tourna la tête vers Minho en déglutissant.
— Qu'est-ce que Gally t'a dit ?
Elle soupira, détourne les yeux encore une fois.
— Ce n'était pas Gally... c'est juste...
La jeune fille passa une main angoissée sur son visage.
— Ka'... qu'est-ce qu'il t'a dit ?
Les yeux plantés sur ses mains, ses lèvres prirent le relais, lâchant les mots tant attendus.
— On ne veut pas d'une fillette ici.
Les yeux des trois garçons devinrent ronds. Thomas ne connaissait pas Kaela depuis longtemps, mais il savait sa fierté plus forte que tout le reste. Il savait qu'elle ne voulait pas être regardée différemment, qu'elle voulait faire parti de la zone sans être reconnue comme une fille. Et cette phrase remettait tout en question.
— Hé ! Ka' ! Regardes moi. Tonne Minho, la rage au ventre. Ce qu'ils ont dit la bas ne signifie rien. Tu es un zonard. Tu fais parti du groupe. Gally n'est qu'un cinglé et ses bâtisseur n'utilisent pas le cerveau qu'ils ont entre les deux oreilles, ils ne font que suivre leur maton aveuglément. Les efforts que tu as mis pendant ces trois longues et pénibles années n'auront pas servis à rien. Tu es respectée, tu es forte... un véritable chef. Un pilier pour tous les zonards sensé qui vivent au centre du labyrinthe.
Elle ficha ses yeux dans les siens, bu ses paroles comme si elles étaient une bouée de sauvetage.
— Alors garde la tête haute, princesse.
Newt haussa les sourcils en regardant son ami et ne put empêcher un sourire amusé de peindre ses lèvres. Mais aucun des deux ne firent de commentaire. En fait, personne ne le remarqua.
Kaela soupira, hocha la tête. Elle envoya un regard déterminé vers ses amis, agrippant les cylindres juste à côté d'elle.
— J'ai besoin d'un crayon et de papiers. Maintenant.
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Coureuse (Maze Runner)
Fiksi PenggemarKaéla était arrivée dans les premier. Étant la seule fille de la zone, les regards étaient régulièrement portés sur elle... mais elle n'en faisait rien. Jours après jours, elle courait dans le labyrinthe avec vigueur et détermination. Puisque même s...