The death cure : 7

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     Bouger n'était même plus envisageable. Kaéla savait que même en y mettant un effort considérable, il lui serait impossible de faire le moindre pas en avant.
     Elle se laissa donc choir contre le mur, les mains sur la bouche pour s'empêcher de crier.
     Ben n'arrivait même pas à atteindre la porte à cause de la chaîne qui était attachée autour de son cou, mais il continuait cependant ses vaines tentatives, tendant la main vers elle.
     Des pas résonnèrent dans les escaliers au bout du couloir et ça suffit à la réveiller.
     Elle tenta de chasser les larmes qui picotaient le coin de ses yeux, tenta d'oublier le tremblement de ses jambes, et longea le mur vers la sortie opposée.
     Elle ne se ferait pas prendre. Pas maintenant.
     Les pas se firent plus rapide, précipités. Ils venaient maintenant des deux côtés du couloir.
Merde.
     Kaéla grinça des dents, chercha une porte ouverte où tout autre objet qui servirait à se camoufler.
     Rien.
     Au fond du couloir gauche, Gally posa pied au sol, essoufflé. Une vague immense de soulagement l'assailli en voyant que la jeune fille allait bien.
     — Ben... c'est Ben... Gally, Ben est ici !
     Le blond fronça les sourcils, accourut aux côtés de son amie. Son cœur se serra immédiatement en voyant l'état piteux de l'ancien coureur. Il ne ressemblait plus à rien, couvert de marques mauves visqueuses et répugnantes.
     — GROUILLEZ-VOUS, LES TOCARDS !
     La voix de Thomas ramenant les deux rebels à la réalité et, avec un dernier regard vers leur ancien ami, ils se dirigèrent vers Thomas qui les attendait dans la cage d'escalier de droite.
      — Toi. J'aurais deux mots à te dire une fois de retour au terrier. Lança Kaéla en passant à côté du brun.
      Celui-ci déglutit mais ne répondit rien, effrayé de s'attirer encore plus d'ennuis.
     La jeune fille ne demanda pas à ses deux amis comment ils avaient réussis à la rejoindre, ni comment ils avaient semés le gardes. Elle se contenta de marcher en silence jusqu'aux égouts qui les mèneraient directement à leur base, là où leurs amis les attendaient.
     Le retour fut calme, rapide.
     Thomas se dit qu'une tornade se préparait.
     Et il avait raison.
     A peine le pied posé dans la grande salle, Kaéla aggripa le col du garçon et le plaqua sur une table sans aucune retenue. Les autres autour deux allaient intervenir mais Gally leur barra la route.
     — TE RENDS-TU SEULEMENT COMPTE DE CE QUE TU VIENS DE FAIRE ?!
     — Ka... je suis-
     — TAIS TOI, THOMAS ! Le sort du monde t'importe peut-être peu, mais pour nous autre rebels, c'est très important. Il ne s'agit pas seulement de Minho, ni de toi ou de moi, ni des gens dans la ville mais du monde ENTIER. Arrêter le WICKED permettrait de sauver des milliers de gens qui se feront sacrifier sans aucun remord. Et nous ne pouvons pas nous permettre qu'un petit gamin comme toi vienne ruiner tous nos efforts !
     Elle le repoussa contre la table dûrement avant de s'éloigner. Jamais Thomas ne l'avait vue aussi enragée, jamais elle n'avait levé la main sur lui, ou sur personne d'ailleurs.
     Mais aujourd'hui, c'était différent. Il ne savait pas quoi dire, ni quoi faire, et savait déjà que personne autour de lui ne viendrait à son secours. Il était seul dans sa misère.
     — Tu es égoïste, Thomas. Depuis le tout début, tu mets les gens autour de toi en danger sans même t'en rendre compte, sans même penser aux conséquences.
     — Kaéla...
     — Est-ce que je vais devoir commencer à agir comme une mère poule envers toi ? M'assurer que tu ai bien retenues ta leçon ? M'assurer que tu es bien au lit a l'heure donnée ? Mh ?! Est-ce que je vais vraiment devoir m'occuper de te discipliner ?
     — Je suis déso-
     — ÊTRE DÉSOLÉ N'EST PAS SUFFISANT.
     Le silence prit possession de la pièce et ce n'est que maintenant qu'il se rendit compte de l'état de la jeune fille.
     Ses mains tremblaient et ses jambes parvenaient à peine à retenir son poid, s'était à se demander comme elle faisait pour tenir debout. Ses yeux rougeâtre se tenaient au dessus de vicieuses cernes qui trahissaient sa fatigue. Depuis combien de temps n'avait-elle pas dormir ?
     — Je m'éfforce tous les jours de veillez à ce que le plan avance, à ce que tous le monde sache ce qu'ils ont à faire... je veille tard et me réveille tôt, vais m'entraîner pour me garder en forme, vais patrouiller pour connaître les infimes détails de la fille... et toi tu fuis ?
     Jamais les remords ne L'assaillirent aussi fort. La voix craquante de Kaéla lui montra à quel point tout ceci l'affectant, a quel point elle en avait sur les épaules. Il en eut de la difficulté à respiré. Mais Kaéla s'en fichait.
     — Je pensais qu'on était amis. Qu'on était une famille. Mais tu t'en fiche, Thomas .
     — Non, je ne m'en-
     — SI TU EN AVAIS VRAIMENT QUELQUE CHOSE À FAIRE, TU NE NOUS METTRAIS PAS TOUS EN DANGER CONSTAMMENT !
     Il déglutit, se figea en la voyant tanguer.
     Il voulut la rattraper, mais Gally la tira immédiatement vers son torse, glissa une main dans son dos et l'autre sous ses jambes, déposant la tête de la jeune fille sur son épaule alors qu'elle haletait sous la fatigue et la pression.
     — Dors. Je t'amène en haut.
     — Fout lui une raclée pour moi... tu veux ?
     Le blond sourit avant d'hocher la tête, laissant la jeune fille s'endormir, exténuée.
     — Newt, prépare un linge mouillé, son front et bouillant. S'enquit Jorge et passant une mains douce sur le front de la coureuse.
     Tous s'activèrent, montant à l'étage des chambre, laissant Thomas dans la salle, seul et chamboulé.
     C'était de sa faute et il n'arrivait pas à en supporter les conséquences.

Coureuse (Maze Runner)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant