THOMAS OUVRIT DOUCEMENT les yeux. Allongé sur un grand lit, Theresa lui caressait doucement les cheveux. Elle lui sourit en le voyant réveillé.
— Ça va ? Comment tu te sens ?
Newt ricana.
— Ça te va bien de faire la fête.
Le bleu grogna et répondit brièvement à la brune qu'il allait bien. Il observa la chambre dans laquelle il se trouvait. Spacieuse, richement meublée, elle était certainement différente de tout ce qu'il avait vu jusqu'à présent. C'était un lieu zen, agréable... si on en oubliait les grognement de douleurs et les coups qui résonnaient dans la pièce adjacente. Une porte en arche tout simplement cachée d'un rideau de perle le coupait de l'autre pièce et, curieux comme il était, Thomas n'hésita pas une seconde a y entre une fois le pied posé à terre.
Lorsqu'il entra, ses yeux se posèrent d'abord sur Kaéla. Celle-co était assise sur un fauteuils, une jambe au sol, l'autre contre son torse. Elle ne lui jeta pas un seul regard, observant l'action qui se passait au centre de la pièce. Jorge frappait un homme, Marcus. Celui-ci, visage ensanglanté, se mit à ricaner.
— Parles, non de dieu !
L'homme attaché à une chaise ne fit que ricaner encore une fois, méprisant.
— Je sais que tu vois des jeunes du WCKD passer. Où les envois-tu ?!
— Oh... ces jeunes là. Ils viennent faire la fête, boivent à en tomber et, le lendemain matin, je laisses les hommes du WCKD les emmener. Tout simplement.
Un énième rire gras sortit de sa gorge et Kaéla serra les poings, mal à l'aise face aux souvenirs qui refaisaient surface. À ses côtés, Rei et Nero lui lancèrent un mince regard inquiet mais ne daignèrent pas bouger le petit doigt.
— J'ai changé d'avis, hermano. J'adore te taper dessus.
Après quelques coups, Jorge releva la chaise et se pencha vers Marcus, agacé.
— Où se trouve le bras armé ?
Le barman tourna la tête vers la blanche, qui observait la scène sans broncher depuis déjà plusieurs heures, la moitié de son visage caché derrière le genoux qu'elle avait ramené contre elle lorsqu'elle s'était installée.
— C'est moi qui te cause, mon vieux. Pas elle. Et tu devrais parler si tu ne veux pas que je fasses pire que de te foutre une raclée monumentale.
Mais Marcus continuait de regarder la jeune fille.
— Ka... Kaéla... on est amis... pas vrai ..? Et les amis s'entraident... hein ? Hein Kaéla ! Commença Marcus d'une voix tremblante.
La jeune fille l'observa sans broncher, aussi inexpressive qu'une bûche. Elle demeura silencieuse et ceci énerva le petit homme qui lui lança un regard noir.
— Réponds moi, bon dieu ! Aides moi, Kaéla !
Elle lança un profond soupire, se leva doucement de se chaise et s'arrêta en face de l'homme qui s'était mis à sourire, pendant que ses souffrances étaient terminées. Malheureusement pour lui, ce n'était pas vraiment le cas.
D'un geste lent, Kaéla attrapa le masque qui lui appartenait et qui, depuis le début, était resté accroché à la ceinture du propriétaire du bâtiment. Une fois en main, elle le glissa sur son visage.
— Tu ne mérite aucune réponse, Marcus.
Le temps sembla s'arrêter pour celui-ci, si bien qu'il sursauta lorsque son interlocutrice tourna mes talons.
— Kaéla... non..! Attends, reviens !
Elle franchit le rideau, tomba face à face avec ses anciens camarades de la zone. Ceux-ci l'observèrent, plein d'espoir... elle tourna le dos une seconde fois, dévalant les escaliers à toute vitesse.
Elle ne se laisserait pas avoir encore une fois. Kaéla savait qu'elle devait demeurer seule, et c'est ce qu'elle voulait. Qu'on lui foute la paix.
Elle ne remonta qu'une heure plus tard lorsqu'elle fut enfin calmée. En entrant dans la chambre, elle oublia les regards de ses camarades et se dirigea immédiatement dans la salle adjacente. Jorge était appuyé sur le bout d'un bureau, agacé.
— Il n'a rien dit. Commença Rei, répondant à la question silencieuse de la jeune fille.
Minho entra dans la pièce, suivit de Newt. Ils observaient tous les deux Kaéla. Celle-ci regardait la pièce dans toute sa longueur, hauteur et largeur. Elle voulait trouver quelque chose, un point faible, une fissure utilisable, que ce soit dans les objets où même Marcus.
— Quoi, ma baraque te plaît, ma belle ? Si tu reste avec moi, tu pourrais y venir autant que tu ne le voudras...
Elle l'ignora avec une facilité déconcertante et se dirigea vers une étagère. Ses yeux se posèrent immédiatement sur le cadre photo qu'elle avait repéré. On pouvait y voir Marcus, accompagné d'une jolie femme. Il tenait même dans ses bras un enfant, une petite fille à la chevelure châtaine et aux yeux verts, vêtue d'une robe jaune aux fleurs roses. Avec délicatesse, elle saisit le cadre en bois. Elle l'ouvrit, toujours avec finesse, et en sortit la frêle photo. Kaéla se dirigea vers Marcus, se plaça en face de lui en observant la photo un peu plus.
— Qu'est-ce que tu fais, gamine ? Remets ça à sa place !
— Qu'est-ce que ça fait d'avoir une famille ?
La question avait fusée, naturelle, et celle-ci résonna dans les coeurs de chacune des personnes présentes dans la pièce.
— Toi qui a connu amour et joie, peux-tu me dire... nous dire ce que l'on ressent ? À nous, jeunes qui n'ont connus qu'une expérimentation sadique ou désastre mondial secoué entre feux et pandémie. Peux-tu me dire ce que l'on ressent lorsque l'on a une famille, des gens qui nous aime, reliés par le sang.
Marcus eut un léger mouvement de recul sous la surprise avant d'éclater de rire.
— Ce que tu peux être sotte, Kaéla. La famille n'a rien à voir avec la bras armé !
— C'est là que tu te trompe, Marcus. Tous ici veulent rejoindre le bras armé pour pouvoir vivre normalement. Ils veulent fonder des familles, ne plus avoir à se préoccuper de leur survie constamment. Voilà pourquoi ils mettent un effort aussi grand dans cette épreuve. Ils veulent une vraie vie.
L'homme déglutit.
— Si tu pouvais revoir ta femme... ta fille... là, maintenant, tout de suite. Qu'est-ce que tu serais prêt à donner ?
La lèvre inférieur de Marcus se mit légèrement à trembler.
— Je donnerais tout ce que j'ai.
— C'est la même chose pour ces ados. Ils veulent vivre. Ils sont prêt à mourir en essayant un tel exploit. Alors pourquoi ne pas m'aider à les faire traverser.
— Pfft. Je ne suis pas aussi naïf que toi...
Kaéla hocha la tête avec lenteur, plusieurs fois. Elle finit par tourner la tête vers Nero.
— Donnes moi ton briquet.
Le basané sourit immédiatement et lui lança l'objet. Marcus observa la fille les yeux ronds.
— Arrête ! Tu ne peux pas faire ça !
— Techniquement, il n'y a personne pour m'en empêcher. Tu es attaché à une chaise et toutes les autres personnes ici sont dans mon camp. À partir de maintenant, tu choisis ce qui va se passer. Tu nous donne la location des rebelles et ta précieuse et ultime photo de ta famille sera intacte. Mais si tu ne dis rien... tu ne pourrais que pleurer les cendres qui resteront de ce malheureux papier. Et si tu nous mens... je te promet de revenir pour faire de ta vie un enfer. Morte ou vivante je ferais en sorte que la vie soit plus pénible et terrifiante que la mort. Est-ce qu'on s'est bien compris ?
Marcus avait les yeux rivés sur la photo. L'expression sur son visage en disait long sur ce qu'il se passait dans sa tête. Il tait terrifié à l'idée de perdre l'unique et dernière chose qui le reliait à son passé, au temps où tout ce qui l'importait était la bonne croissance de sa fille.
— Je repose donc ma questions. Où se trouve le bras armé ?
— Ils se déplacent tout le temps, vous ne pourrez jamais-
Avec la plus grande froideur du monde, Kaéla fit apparaître la petite flamme du briquet et l'orienta vers le coin de la photo, les yeux braqués son son interlocuteur.
— Je n'ai pas de temps à perdre, Marcus. Parles si tu ne veux pas que cette photo devienne elle aussi un souvenir.
Le bout de la photo commençait déjà à se teinter de noir.
— OK, OK ! Ils sont dans les montagnes ! Mais ils ne vont pas tarder à partir. Comme je vous le disais, ces gens là se déplacent tout le temps... vous n'arriverez jamais à vous y rendre à pied.
Jorge s'avança et prit la place de Kaéla.
— On ira pas à pied. Où est Berta ?
— Non... pas Berta...
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Coureuse (Maze Runner)
FanficKaéla était arrivée dans les premier. Étant la seule fille de la zone, les regards étaient régulièrement portés sur elle... mais elle n'en faisait rien. Jours après jours, elle courait dans le labyrinthe avec vigueur et détermination. Puisque même s...