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Le dos courbaturé, je me relevais. Il est là. C’est un ange. L’Aube se lève, et lui aussi. Je vois, ses doux yeux noisette. La vision était idyllique. Ses pupilles rayonnent, ses yeux encres devenaient aquarelles.

«       - Bonjour mon ange.
         - Bonjour sunshine. »
 
L'on rigolait de nos idioties.

Et on se regardait. Et on  se serrait la main, encore enlacée. Et on sentait notre cœur crépiter, nos respirations se synchroniser. On se souriait. Et on rigolait même. Ses douces joues pouponnières rougissaient.
Et d'un coup, il se redressait.

                              <>

-          Jungkook ? Je l’appelais.

Et sans qu'il puisse répondre, je lui attrape la nuque, et je dépose mes lèvres sur sa joue. Et je sens le sang affluer sur les miennes, et je sens mon cœur s’emballer. Je sens sa douce peau sous mes croissants. Et je ne veux jamais m’arrêter.
Je le vois, fermer les yeux, et me chuchoter, un soupir presque inaudible ;

« Je T’aime ».
 
Moi encore plus.

Et l'on courait dans la rue adjacente. Et on se criait dessus, on se criait un «  Je T’aime » à tout va, à ne plus avoir de voix. Et le tableau, De L’Aube se mêlant au Crépuscule.
 

Le meilleur moment des amours
N'est pas quand on a dit : « Je t'aime. »
Il est dans le silence même
À demi rompu tous les jours ;

Il est dans les intelligences
Promptes et furtives des cœurs ;
Il est dans les feintes rigueurs
Et les secrètes indulgences ;

Il est dans le frisson du bras
Où se pose la main qui tremble,
Dans la page qu'on tourne ensemble
Et que pourtant on ne lit pas.

Heure unique où la bouche close
Par sa pudeur seule en dit tant ;
Où le cœur s'ouvre en éclatant
Tout bas, comme un bouton de rose ;

Où le parfum seul des cheveux
Parait une faveur conquise !
Heure de la tendresse exquise
Où les respects sont des aveux.*

-          Je t’aime.
-          Je t’aime.

 
                                <>
 
Seul, Jungkook est sur un banc. Il a un carnet de feuilles anciennes. Soudain, Jungkook n’est plus seul. Au loin, il voit sa muse. Il attrape une feuille,  dédie un poème à son Aube.
 

La Marguerite est endeuillée, effeuillée,
Mon cœur devra se résigner,
Au Printemps suivant,
Je voudrais,
Arrêter la suite du temps,
 
Aujourd’hui.
 
 
Il écrit la torpeur, la douleur. Il écrit la Rupture, il écrit des mots pour les enfermés. Car avec  lui, il aimerait vivre d’amour et d’eau fraîche.
 
Et les gens penseront, que deux hommes sont fous de s'aimer.
Ils le sont.
Ils sont ivres de l'un, ivre de l’autre.
 

                                  <>

 
«  A quoi pense tu ? »
 
Il fait soleil, Il fait lumière. Ils sont encore dans la faune incertaine, tout est vide, les petites âmes s’instruisent. Mais eux, non. Ils préfèrent apprendre du Savoir de l’autre. Ils veulent s’apprendre, tout connaître et tout oublier pour tout réapprendre.
Ils sont la passion.
Ils sont tout et ils sont rien. Et quand tout est laid, ils se trouvent beaux.
 
Ils sont bercés par l'herbe fraîche, tout est frais, Il est Novembre. Le soleil est froid, mais ils se reflètent , et il chauffe. Ils se tiennent la main. Et sans se l’avouer, ça plaît. Ils parlent de tout, de toi, d'art et d’eux. Ils sont étalés, il sont si loin l’un de l’autre. Mais ils se rapprochent, se réchauffent. Et dans un dernier élan ils se prennent dans les bras.
 
«  Je pense à toi. »
Ils sourient. Ils respirent.

« J’aime les garçons, Le Crépuscule, la poésie, l'odeur du tabac, mais je crois que je t’aime encore plus toi. »
 
«  J’aime les garçons, L’Aube, les poètes, l'odeur de toi, mais seulement, je crois t’aimer encore plus toi. »

Et ils rigolent. Et c’est bien mieux ainsi. 
 
«  Taehyung, Quel Est Ton rêve ? » chuchote Crépuscule, en allumant une cigarette.
«  Jungkook, Je Rêve De Toi. » chuchote Aube, en inspirant la cigarette.  
 
Tout est nocif, Mais tu es là.
Je ne serai jamais ton poison.
On devrait s’aimer.
Et on va s’aimer.
C’est simple.
C’est beau.
Tu es encore plus beau.
 
 
Taehyung, porte encore un gros pull en laine.
Jungkook, porte encore son Jean noir.
Taehyung, porte encore ses bottines.
Jungkook, porte encore son amour pour Taehyung.
 

 
Main dans la main, ils vont chez lui, car la peur d'autrui ressurgie à 4h.
 
Ils sont sur son lit, Et ils ne parlent pas. Car le plus beau moment est le silence des mots. Quelqu’un brise ce silence, c’est la nuit qui tombe.
« Dort ici ce soir , Jungkook. Enfin, Vivons ce soir, Jungkook. »

Et il souriait de bonheur pur. Car il l'a trouvée, son âme sœur.
 
Alors, comme pour dire oui, il déposa ses douces lèvres sur les pouponnes de Taehyung. Et il s'envole. Et il maintient cette pression, il ouvre les yeux  il voit Taehyung pleurer. Il embrasse sa pluie salée, il dépose ses croissant sur ses douces paupières, il arrête les larmes. Il le parsème d’amour, de son amour.

Je veux passer le reste de ma vie avec toi.
À 30 ans, marions nous, peu importe la pluie et les crevasses qui voudront nous faire ombre, je volerai encore plus haut pour toi. C’est toi, je n’ai pas peur. Parcourons le monde, allons à Paris, visitons toutes les capitales. On vibre, tel des basses, ‘ amour et eau fraîche ,

Et on rigole, et c’est bien ainsi. On est ensembles, les jambes nues pour mieux sentir notre chaleur. On se fractionné, on se frictionne, on se multiple et on s’additionne. On inspire la  nouveauté, on expire le sens et on avale la fumée. On est vivants, et on est heureux comme ça, à deux.
La nuit tombée, on enfile nos bas, et on part en voiture, on roule à 160 sur les autoroutes vides. On ouvre les fenêtres, on est rien , on est tout. Nous sommes un poète et une muse.
 
C’est l’histoire de deux âmes retrouvées, qui aiment un peu trop les astres, qui s’aiment un peu trop. C’est l’histoire de La Lune et Du Soleil, qui font L’éclipse. C’est l’histoire du Crépuscule et de L'aube , qui se croisent à 4h.

« J’aime t’entendre me réciter ta poésie , j’aime entendre ta présence. »

« J’aime ta voix, aussi profonde que l’Océan. Avec toi, je sombre dans l'Abysse, et j’aime tout de cette dernière. »




    



«  Je T’aime toi. »



                                  -
*Sully Prudhomme, Le meilleur moment des amours.

𝐒𝐇𝐀𝐃𝐎𝐖 [ᴋᴛʜ+ᴊᴊᴋ] RÉÉCRITUREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant