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Taehyung ne dort plus seul.

Il est sur le dos, une main sur la nuque et l’autre sur le ventre. Mais il ne dort plus seul.
A côté, Jungkook est sur le ventre, une main sur celle de Taehyung, se soulevant au rythme de sa respiration, l’autre le long de son corps.
Il fait tamisé, la seule lumière est celle du Clair De Lune.

Car lorsque 4h est passé, le Crépuscule et L’Aube laissent place à La Lune.

Et ils se répondent silencieusement. Car le silence est le plus beau des instruments. Taehyung à les yeux grands ouverts, il est à l’affût. Jungkook prétend le sommeil. Quand sa muse détourne ses douces pupilles, il soulève délicatement sa paupière, appréciant la beauté de L’Aube.

Il se crispe. Car à nouveau, il est 4h, et la peur d’autrui ressurgie à pas d’heure.

-          « Je ne suis pas eux, Jungkook. »
Et il prouve ses paroles, lui aussi, se met sur le ventre, il esquisse un sourire, et lui chuchote, tout près de l’oreille, comme le plus grand des secrets :

-          « Tu existes. »
Car Taehyung sait. Que Jungkook s’est oublié. Il prend une grande inspiration, et expire ses sentiments ;

-          « Je T’aime. »
Et encore, bercés par le Clair de Lune, ils fondent en larmes. Ils savent, que le contact mêle la torpeur. Et la torpeur, ils en ont que faire. Ils se serrent la main, leurs os craquent sous la pression, tout comme leurs cœurs. Ils font une longue pluie, le genre de pluie à Paris.
Tout est salé, tout est sucré, tout est acide, rien n'est amer.

Tout serait bien sans amertume.

Mais Jungkook n’a pas oublié, la douleur. La torpeur.
Jungkook souhaite devenir poète, Pour écrire son mal être.
Taehyung est sa muse.
Jungkook n’écrit que des jolis poèmes, désormais.
Jungkook se sent sale, Taehyung le fait sentir plus brillant que jamais.
 

Taehyung repasse sur tout les endroits brûlés de son corps, il y laisse son épiderme tout parcourir.

Ils sont l'un en face de l’autre. Le silence est Roi. Ils se regardent dans les yeux, ils s’embrassent les pouponnes. Ils veulent se sentir, se toucher.
 
Mais il est toujours 4h, et la peur d’autrui ne  disparaît qu’à 5h.
 
Alors il attend. Il se berce dans ses fins bras. Et les rôles s'inversent un instant.
Taehyung, l’écrivain de soie, cajole les brûlures du Crépuscule.
Jungkook, la muse de flamme, oublie le touché nocif, il laisse place à la soie.
Et le Clair de Lune observe, et fait tourner la Terre jusqu’à 5h.
Et Jungkook n’a plus peur.
Et Taehyung, voit ses muscles détendus. Il comprend, que Jungkook n’a plus peur.
Alors, dans un consentement silencieux, mutuel, ils enlèvent leurs bas. Ils laissent leurs épidermes se mêlées. Et Taehyung, sait que Jungkook à besoin d’un magnétiseur. Alors. Il présente sa main à Jungkook. Il attrape cette dernière, il dépose un baiser sur sa paume. Taehyung fait glisser sa main sur le genoux nu de Jungkook.

Il sent un éclair.

Il lui demande si tout va bien, Crépuscule dit en un sanglot : Oui. Alors Aube, il sait qu’il soigne la brûlure. Et il poursuit son ascension, il cajole sa cuisse, il dépasse sur ses hanches, il redescend sur le genoux, descendant sur le mollet. Il passe sa main frêle sous son pull en laine, il pose cette dernière sur ton dos brûlant. Il lui demande son accord. Il s'assure que tout aille bien. Oui. Crépuscule tombe, il  tombe amoureux. Il laisse son front luisant d’inquiétude sur la fragile épaule de Aube. Il respire, Il est vivant. Aube soigne, calme le feu. Il lève les bras.
Il enlève son propre pull. Il est à égal, Crépuscule et Aube sont à découvert. Le cœur de Crépuscule souffre, en voyant le torse fin de L’aube, Nu et Blessé. Aube l’enlace. Ils sont fiévreux d’amour. Dehors , il fait froid, Chez eux, il fait doux, il fait bon.
Et rien ne brûle.
Et Aube respire. Mais aujourd’hui, c’est Crépuscule. Et Crépuscule se laisse cajoler, toute la brûlure est soignée. Et, corps à corps, ils s'assoupissent sous l’œil ému de Clair de Lune.
 

Il n’était pas 5h, il était 4h45. Et la peur d’autrui disparaît qu’avec l’Amour.
 
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Nos yeux se sont croisés et nous nous sommes plu.
Née au siècle où je vis et passant où je passe,
Dans le double infini du temps et de l’espace
Tu ne me cherchais point, tu ne m’as point élu ;
Moi, pour te joindre ici le jour qu’il a fallu,
Dans le monde éternel je n’avais point ta trace,
J’ignorais ta naissance et le lieu de ta race :
Le sort a donc tout fait, nous n’avons rien voulu.
Les terrestres amours ne sont qu’une aventure :
Ton époux à venir et ma femme future
Soupirent vainement, et nous pleurons loin d’eux :
C’est lui que tu pressens en moi, qui lui ressemble,
Ce qui m’attire en toi, c’est elle, et tous les deux
Nous croyons nous aimer en les cherchant ensemble.*

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C’est l’histoire de L’Aube, Du Crépuscule et du Clair De Lune. Ils se regardent. Et ils se remercient, s’aiment silencieusement.

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Dans un soupir ,
«- Je T’aime.
-Je T'aime. »
 
 
                                   -
*Sully Prudhomme.

𝐒𝐇𝐀𝐃𝐎𝐖 [ᴋᴛʜ+ᴊᴊᴋ] RÉÉCRITUREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant