Été.
La chaleur estivale sillonnait la ville de lumière, flambant l'air d'une traite. Il était chaud, lourd, étouffant.
La fenêtre grande ouverte laissait la fine brise matinale caresser l'appartement familial du Crépuscule brûlant. La fièvre poussait, la douleur brûlait, les larmes coulaient.Et pour la première fois depuis longtemps, Jungkook se détestait. L'horloge déréglée, les yeux embués, la tristesse coulait dans son cœur. Jungkook ne se voyait pas, ne se voyait plus, la vue troublée par une Aube assombrie. Jungkook aimait Taehyung. Sincèrement, purement, infiniment, douloureusement. Jungkook voulait être heureux, rendre Taehyung heureux, ensembles, assez pour eux.
Taehyung possédait Jungkook. Il occupait son cœur, son âme, ses larmes et son corps.Le Crépuscule n'était pas qu'un corps pour l'Aube.
Ce n'était pas la luxure qui coulait dans ses veines, c'était la finesse de ces doux mots chuchotés dans une eau à vingt quatre degrés.
Et Jungkook, c'était ce corps abîmé, fauché par le temps, c'était ces cuisses mielleuses aux chaires tendres, contraste de l'Aube amaigri.
Jungkook c'était l'Or qui scintillait sur sa peau de velours, satinant même dans la nuit poussée par la lumière argentée.Jungkook , c'était l'immensité de la perfection brisée.
Jungkook, c'était l'immensité de sa perfection comblée. Jungkook, c'était le Crépuscule qui luisait dans un ciel timidement bleu poudré. C'était cette fièvre qui frôlait les vingt-neuf degrés. C'était beau, c'est beau, malheureux d'Être mais heureux d'être Imparfait.
Jungkook, c'était ses cheveux abîmés par la décoloration dorée qui flambait ses cheveux mielleux aux racines noiraudes, c'était ses mains rêches qui contrastaient avec son visage androgyne.C'était la mer qui combattait le feu brûlant l'éthanol, embrassant le soleil.
Jungkook était si loin, si moindre.
Il était lui et lui. Il était sien mais aussi sien, cœur dévoué à cet amour enroué, enrobé dans un cœur noircit par le monoxyde de carbone fumé.
Jungkook , c'était ce prénom écorchant la langue et celui qui le prononçait, c'était ces syllabes qui roulaient sur la langue, c'était ce prénom répété bien trop de fois, mais jamais assez, pas assez. Jungkook, c'était ce garçon amoureux qui ne demandait que quelques mots, c'était ce bout de vie qui ne réclamait pas de belles métaphores ni de jolies rimes.Jungkook, c'était un morceau de Crépuscule tombé qui ne demandait que l'immensité de la simplicité.
C'est ses yeux constamment écarquillés qui s'embuaient un peu trop souvent, cause de sincérité. C'était son amour pour le chocolat blanc, les fruits rouges et l'odeur de la cigarette entre les dents de Taehyung, humidifiant sans cesse le filtre jaunit. C'est son amour pour Taehyung.Et son menton doux de duvet que Taehyung aimait caresser en l'embrassant, cette petite partie de lui qui avait toujours été plus moelleuse que le reste de son corps, plus sensible.
Et ce ventre, dénué de muscles, sa chaire tendre et chaude que Taehyung aimait malaxer, ce même ventre qui n'avait jamais été plat, sur ce même corps qu'il avait tant détesté, maltraité, cisailler par la lame argentée qui griffait sa peau dorée.Ce corps, corps étranger, muet même lorsqu'il l'entendait crié.
Jungkook, c'était le miel, la chaleur et la sincérité, c'était la fragilité et les larmes qui coulaient pour un rien, la façon dont il se sentait toujours trop trop, plus que le reste de son monde.
Jungkook c'est la façon dont il se sent petit à côté de Taehyung, tant son amour été grand.
C'était son odeur sucrée qui attirait les abeilles en été, contraste avec son amour senteur musc.C'était Jungkook, parfaitement Imparfait.
Et il s'en voulait terriblement. La douleur l'aveuglait bien trop fort, bien trop abîmé pour ne pas céder à la tentation de s'en aller. Car Jungkook choisissait la facilité , pas prêt à clôturer cette histoire d'amour Imparfait.
Alors, le jour arriva.
C'était un juillet calme, Taehyung sillonnait les rues désertes de la soirée Crépusculaire, son chandail blanc aux longues manches volant sous la chaude brise de vingt trois degrés.
C'était un juillet calme, quand Jungkook croisa le regard vide de celui qu'il avait abandonné.
Et cette même ruelle qu'ils longeaient ensembles au printemps, sous la Lune attendrie par l'amour naissant sous la chaleur rosée.
Ils s'arrêtèrent, se fixaient, et Jungkook pleura.
Si fort, si fort, qu'il tomba à genoux, recroquevillé sous les yeux de son aîné qui courut l'enlacer.Il l'enlaça fort, si fort, caressant sa nuque, ses lèvres gercées papillonnantes sur son cou doré.
Et même sous ses larmes, Jungkook souriait. La tête fourrée dans la maigre épaule de Taehyung, bras ballants retombant sur ses cuisses. Et Taehyung lui chuchotait de jolis mots, chassait ses maux, coiffant ses cheveux emmêlés de ses longs doigts abîmés.
Joue contre Joue, l'une était humide, l'autre étirée en un fin sourire.
Ils étaient la, amoureux, l'herbe sèche sous leurs jambes. La route campagnarde inhabitée abritait alors deux âmes complémentaires, retrouvées.
Jungkook serra fort Taehyung, humait son odeur familière, oubliée. S'excusant maladroitement, sincèrement, serrant encore plus son corps contre le sien, lèvres posées à plat sur sa joue creuse.
Ce soir là, Taehyung et Jungkook savaient que le destin tentera encore de barrer cet amour.
Mais ce soir là, Taehyung comme Jungkook savaient que malgré la force, elle ne sera pas assez, pas assez pour combler leur infinité.« - Je t'aime
-Je t'aime »Sourires.
C'est l'histoire de Taehyung et Jungkook, de Jungkook et Taehyung. C'est une histoire d'amour qui finira bien, c'est une histoire de douleur qui ne partira peut-être pas. C'est l'histoire d'un amour combattant dans une société où il est interdit d'aimer, mais ils s'aiment , et c'est comme ça, et c'est très bien comme ça.
C'est l'histoire de Taehyung qui capture la lumière dans sa noirceur pour la rendre plus brillante encore.
Et dans une dimension seule à eux, Jungkook est La Lumière, Taehyung L'Ombre.
_____
On connaît toujours trop les causes de sa peine,
Mais on cherche parfois celles de son plaisir ;
Je m'éveille parfois l'âme toute sereine,
Sous un charme étranger que je ne peux saisir.Un ciel rose envahit mon être et ma demeure,
J'aime tout l'univers, et, sans savoir pourquoi,
Je rayonne. Cela ne dure pas une heure,
Et je sens refluer les ténèbres en moi.D'où viennent ces lueurs de joie instantanées,
Ces paradis ouverts qu'on ne fait qu'entrevoir,
Ces étoiles sans noms dans la nuit des années,
Qui filent en laissant le fond du coeur plus noir ?Est-ce un avril ancien dont l'azur se rallume,
Printemps qui renaîtrait de la cendre des jours
Comme un feu mort jetant une clarté posthume ?
Est-ce un présage heureux des futures amours ?Non. Ce mystérieux et rapide sillage
N'a rien du souvenir ni du pressentiment ;
C'est peut-être un bonheur égaré qui voyage
Et, se trompant de coeur, ne nous luit qu'un moment.*_________________________
*Sully PrudhommePassage en coup de vent pour annoncer la sortie de 2 OS au cours du mois d'avril :
Should Have Know Better (taekook)
&
Sunkissed ( yoonmin )
L'histoire touche à sa fin, doucement mais sûrement.<3
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𝐒𝐇𝐀𝐃𝐎𝐖 [ᴋᴛʜ+ᴊᴊᴋ] RÉÉCRITURE
FanfictionRÉÉCRITURE " même dans l'euphonie de mes mots, tu es ma mélodie " •kv'story •soft and sad •happy end f.