Fucking Butterflies 2

C H A P I T R E . 21

Point de vue de Sarah

En sortant des cours je me précipite vers Louise, je n'ai pas pu lui parler aujourd'hui.

— Tu as cinq minutes ? lance-je en arrivant devant elle.

Elle me fait signe que oui, mais je sens qu'elle reste sur la défensive.

— Je suis désolée pour l'autre soir, j'ai trop bu, je n'avais pas le droit d'être en colère contre toi. J'ai laissé ma colère prendre le dessus et dans ce genre de moment...

— Tu deviens incontrôlable ? Ça me semble familier, tu n'as pas encore rencontré Clem.

— Et je ne pense pas que ça arrivera, rit-elle nerveusement, qu'est-ce que tu voulais ?

— En fait rien de précis, je t'avais juste dit qu'on en reparlerait. Je suis désolée de t'avoir lâchée d'un coup. J'ai complètement paniqué.

— Ouais, c'est bizarre, surtout que le hasard a bien fait les choses, ajoute-t-elle.

— Fallait s'y attendre, le même lycée dans le même niveau, on allait forcément se rencontrer un jour.

— Tu en a parlé à papa ?

Je ne suis pas habituée à entendre quelqu'un appeler Chris comme ça, c'est tellement étrange. Je secoue simplement ma tête pour lui dire que non.

— Il ne voulait pas que je te l'avoue pour l'instant, reprend-elle, ça ne te dérange pas de me laisser le temps de lui dire ? Enfin, si je le vois bientôt.

— Bien sûr. Je sais que tu imagines que puisqu'il passe son temps chez nous on est proches, mais absolument pas. Il est souvent avec ma mère, et c'est vrai que je m'entends bien avec lui ces derniers temps, mais pas comme si c'était mon père.

— ¨Pourtant c'est toi qu'il aime le plus, répond-elle cynique.

— Je ne pense pas que ce soit une question de préférences, il doit juste comprendre que toi aussi t'as besoin de son attention, il le prend pour acquis. Dis-lui que ce n'est pas parce que tu l'as eu à tes cotés toute ces années que tu n'as plus besoin de lui. Je lui reconnais beaucoup de défaut, mais il est à l'écoute.

Elle hoche la tête et me dit qu'elle doit s'en aller, elle a un bus à prendre. J'allais la saluer mais elle pose une dernière question:

— Tu penses que ça va donner quoi ? Nos familles vont se rapprocher ou on va rester comme ça toute notre vie ?

— J'en ai aucune idée, mais peu importe ce qu'ils font de leur côté, rien ne nous empêche de faire comme on veut toutes les deux.

— C'est ce que tu veux toi ?

— J'ai une famille catastrophique et personne sur qui compter à ce niveau là, même si avec Clem ça pourrait s'arranger. Je ne veux pas avoir une mauvaise relation avec toi en plus, on est sœurs, tu te rends compte à quel point c'est énorme ?

— Je le sais depuis toujours, alors ça ne me choque pas vraiment, désolée.

— Et tu n'as jamais eu envie de me connaitre ?

— Pas vraiment, je vous ai toujours détestés et enviés alors...

— Je vois, et maintenant ?

Elle hausse les épaules. Je suis vraiment la seule qui trouve ça dingue et qui veut tenter d'améliorer les choses. Elle s'en va pour de bon cette fois. Je regarde autour pour voir si Raph est arrivé, mais il n'est pas dans le coin. Il finissait les cours plus tôt que moi et est rentré chez lui, il a dit qu'il viendrait me prendre en voiture mais je l'attends encore.