Fucking Butterflies 2

~ E P I L O G U E ~

Point de vue de Sarah

Deux mois plus tard...

Nous y voilà : c'est la fin de l'été, du moins pour Raph et moi. Il reste quelques jours encore mais il doit s'en aller. Je ne voulais pas croire que ce moment arriverait réellement, mais l'angoisse de son départ est restée encrée en moi toutes les vacances. Au début nous espérions qu'il ait une réponse positive d'une ville plus proche, seulement ça n'a pas été le cas.

Finalement ce sont 500 kilomètres, donc quasiment cinq heures de trajet voire plus, qui vont nous séparer. D'un côté, Lyon semble lui plaire. J'ai du mal à comprendre, cette ville n'a rien à voir avec la beauté du sud. C'est loin de la mer et je ne vois pas ce qui peut l'intéresser en dehors du niveau de l'université là-bas. Je suis peut-être un peu dure, ce n'est pas si mal comme ville, mais je ne veux pas qu'il soit loin alors j'ai rejeté toute ma haine sur Lyon. Il a déjà déménagé ses affaires et a laissé sa voiture là-bas. Il est revenu en train la dernière fois et c'est comme ça qu'il repart aujourd'hui.

Hier, j'ai passé une dernière soirée avec lui. Il est venu à la maison et c'est fou de voir à quel point il s'entend avec mes parents. C'était pourtant mal parti. J'ai vraiment mal dormi ensuite, je n'ai pas arrêté de penser à son départ, comme si le fait de ne pas profiter de mon sommeil allait retarder ce moment. Seulement nous sommes à la gare maintenant, son train va arriver et il faut qu'on se dise au revoir.

— Si tu es sage, déclare-je, on se reverra en novembre.

— Tu viendras découvrir mon super appartement, rit-il un peu nerveusement.

J'ai extrêmement envie de pleurer et je pourrais craquer à tout moment, mais je me retiens. Ça ne doit pas être un moment triste, on va bientôt se revoir.

— C'est seulement quelques semaines, lance-je pour me rassurer.

— Une éternité quoi.

C'est sûr qu'après avoir passé un été sans se séparer plus de 24 heures, ça va être long. Il s'approche pour me prendre dans ses bras. Je le serre de toutes mes forces comme si ça allait laisser une empreinte sur mon corps, j'ai envie de garder une partie de lui avec moi mais c'est impossible. Tout ce que j'ai c'est un sweat avec son odeur dessus, mais elle va disparaitre rapidement et je le sais.

Le quai sur lequel va arriver son train s'affiche enfin à l'écran et nous partons en sa direction. Ce sont les minutes les plus longues et plus courtes de ma vie à la fois. Il ne nous reste pas beaucoup de temps, pourtant j'ai l'impression que ce train ne va jamais arriver et que la torture va se prolonger. Finalement le voilà, ma respiration accélère, il va vraiment partir.

— On s'appelle ce soir, déclare-t-il rapidement. Dès que tu sors des cours après ta rentrée tu me racontes tout, s'il y a le moindre problème tu me le dis...

— Je sais, le coupe-je, ça va bien se passer.

Il hoche la tête et m'embrasse lentement, je n'ai pas envie que ça s'arrête, mais il s'éloigne et je lui tends le sac que je portais. Il monte ensuite rapidement dans le train, je le suis en même temps qu'il traverse le couloir pour trouver sa place. Il s'assoit finalement et nous attendons le départ en se regardant. On ne peut même pas parler car nous sommes séparés par cette vitre.

Je vois qu'il se penche sur son téléphone et je reçois un message. Il est simplement écrit "Je t'aime plutôt pas mal Lebon". Je laisse échapper un rire léger accompagné d'un demi sanglot. Je répond directement "Je t'aime un peu aussi, mais prend pas la confiance pour autant" avant de relever la tête pour voir sa réaction.

Son sourire me donne envie de monter le rejoindre et de m'en aller d'ici, tout laisser tomber et faire ma vie à Lyon avec lui. Mon visage s'assombri quand les portes se ferment, et les larmes embuent ma vue avant de rouler sur mes joues. Il garde un regard bienveillant comme pour me rassurer, mais j'ai l'impression que mon cœur ne bat plus. Le train commence à partir et je réalise que c'est vraiment fini. Ces vacances étaient un rêve, et maintenant je dois replonger dans la réalité.