Fucking Butterflies 2

C H A P I T R E . 31

Point de vue de Sarah

— Quel est l'intérêt des vacances si je ne peux même pas en profiter ? m'exclame-je face à ma mère.

— Tu peux en profiter, mais depuis la maison.

— Et tu veux que je fasse quoi ici ?

— Travailler, cuisiner, ranger...

— Je ne t'ai pas demandé de décliner les fonctions d'une femme de ménage.

Elle ne répond même pas. J'ai passé ma première semaine à uniquement dessiner et j'ai beau aimer ça, je rêve de voir des gens.

— J'ai besoin de contact, d'interactions sociales, de voir le monde extérieur. Je vais devenir folle sinon !

— Il fallait y penser avant de désobéir.

— J'ai une idée, je suis dé-punie pendant ces derniers jours de vacances et à la rentrée ça recommence. Je demande juste une trêve de quatre jours.

— Je suis en train de préparer le déjeuner Sarah. Soit tu m'aides, soit tu sors, mais arrête d'essayer de négocier.

— Je peux t'aider maman d'amour que j'aime énormément et qui, j'espère, va accepter la trêve.

Elle soupire et me demande de faire une sauce pour la salade. Chris entre et je me tourne vers lui.

— Tu as vu comme je suis incroyablement serviable ? Maman devrait vraiment signer la trêve, tu ne penses pas ?

— Qu'est-ce qu'elle raconte ? demande-t-il en regardant ma mère.

— N'importe quoi.

— Je disais qu'il était temps que je sois dé-punie.

— C'est vrai que ça fait longtemps que tu n'es pas sortie.

Ma mère lui lance un regard noir, alors que je lève les sourcils pour confirmer.

— Tu vois, dis-je à ma mère, tu devrais te remettre en question. Tu es tellement énervée que tu as perdu la notion du temps. Par chance nous avons un point de vue neutre, Chris, qui pense que ma sanction devrait être abolie.

— Tu me casses les pieds.

— Je ne pourrais pas t'embêter si j'étais dehors

Elle laisse échapper un soupire. Au moins j'ai Chris de mon côté, c'est un début. Pendant tout le repas je tente de négocier, mais elle est coriace désormais. J'ai vu Jadde et Clément de manière non-officielle au début des vacances, mais c'est tout. J'ai l'impression de mourir d'ennui. J'appelle Raph sans arrêt, j'aimerais au moins profiter du fait qu'il est dans la même ville, mais je ne peux même pas.

La seule chose que je peux faire c'est travailler. Moi, faire mes devoirs en avance ? C'est inimaginable, je fais tout à la dernière seconde, je ne peux pas travailler sans la pression. Alors après le repas je m'allonge sur mon lit et met un message à Raph en croisant les doigts pour qu'il réponde vite. C'est le cas, mais en plus il ajoute :

"Et joyeux un mois au passage ;)"

J'avais totalement oublié ! On en a parlé il y a quelques jours et j'allais rater la date, ça fait un mois pile qu'on est ensemble. En tous cas si l'on part du jour où l'on en a parlé dans sa voiture, pas celui où j'ai failli attraper une pneumonie pour lui avouer mes sentiments. Je répond directement en lui souhaitant aussi, puis j'attend patiemment qu'il l'ouvre. En attendant, je pars dans ma galerie et observe toutes les photos que nous avons prises en seulement un mois.

Je suis une collectionneuse de souvenirs depuis toute petite, je décore ma chambre de tout et n'importe quoi tant que ça a une signification à mes yeux. Un jour on était allés au cinéma avec ma mère et Clem et on a passé un super moment. Sur le chemin du retour j'ai ramassé un caillou pour me souvenir de ce jour et je l'ai encore. Je n'ai jamais réussi à le jeter parce que pour moi il vaut de l'or. C'est pareil pour les photos, peu importe leur beauté, ce qui compte c'est le souvenir derrière.