C H A P I T R E . 35

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Point de vue de Sarah

Ce dernier mois est passé extrêmement vite, le bac de français est demain et le stress ne fait qu'augmenter. Je n'ai vraiment pas vu le temps filer, j'ai essayé de profiter de Raphaël un maximum, même s'il révisait lui aussi.

Pour l'oral, j'ai encore quelques jours, mais de toutes façons même si je le passais tout de suite je connais mes textes. Il suffit qu'on en parle une fois en classe pour que je retienne. Notre professeur était incroyable cette année, je ne sais pas si je serais aussi confiante sans lui. Soudainement ma mère entre dans ma chambre, elle semble surprise et ne dit rien pendant un long moment.

— Tu ne révises pas ? demande-t-elle finalement.

C'est vrai que je suis étalée par terre pour dessiner, j'ai eu une nouvelle idée tout à l'heure et je n'arrivais pas à me concentrer sur mes révisions. Et puis ça m'aide à me détendre un peu, j'ai l'impression de repousser le bac.

— Ce n'est peut-être pas très intelligent, ajoute-t-elle, tu devrais relire tes cours ou faire quelque chose.

— Je connais tout, je ne vais pas réviser non-stop.

— Tu auras 20 dans ce cas ?

— Connaître ça suffit pas, il faut être inspiré par le sujet et réussir à organiser ses idées, c'est aussi de la réflexion et de la méthodologie.

— Et bien je te laisse stresser à ta façon, déclare-t-elle en fermant la porte, ne te couche pas trop tard.

Je hoche la tête et continue mon dessin, j'aimerais ne pas m'arrêter de la nuit dans l'espoir que le soleil ne se lève jamais. Mais malheureusement je sais que je vais devoir affronter la réalité demain, je ne peux pas fuir plus longtemps. J'ai tellement remis les choses au lendemain qu'aujourd'hui je suis littéralement dans la merde.

Je décide tout de même d'aller dans mon lit une heure plus tard. J'allume ma musique et met le volume au plus bas pour me bercer.

Demain je vais passer une épreuve du bac. J'ai l'impression qu'hier je rentrais en sixième, et aujourd'hui je suis dans la période du bac. C'est difficile de réaliser qu'on grandi si vite, les choses ont tellement changé, j'ai changé. J'espère que la terminale passera tout aussi vite, comme ça je retrouverais rapidement Raph et fuirait cette atmosphère pesante.

Mais d'un autre côté j'aimerais juste arrêter le temps quelques heures pour respirer, ne plus avoir à penser à tout. J'ai peur de tout ça, du futur et des responsabilités que je vais devoir assumer. J'ai déjà du mal alors que c'est seulement le début.

À mon réveil, je découvre un message de Raphaël qui me souhaite bonne chance. Il a passé son épreuve de philosophie hier et apparemment il s'en est sorti, même s'il aurait pu faire mieux selon lui.

J'ai encore la matinée devant moi avant mon épreuve. Je me sens vraiment mal, la boule que j'ai au ventre est bien plus douloureuse que d'habitude. Je descends et me sers un café, j'ai encore moins envie de manger qu'en temps normal, mais à chaque fois que je passe devant un miroir ça me rappelle que je n'ai pas le choix.

La nourriture ne me dégoûte pas tout le temps, c'est le cas uniquement quand je suis stressée, mais souvent je n'ai simplement pas faim et je dois me forcer. Je suis quand même fière du chemin que j'ai accompli depuis mon premier rendez-vous chez le médecin, je dois juste faire attention à mon poids maintenant et manger régulièrement.

Il m'a expliqué que les cas comme moi sont rares, en règle générale les gens restent dans le déni et refusent de faire des efforts, ou bien ils n'y arrivent pas. Dès le deuxième rendez-vous il faut souvent surveiller le patient de plus près, mais pour moi ça n'a pas été le cas et j'en suis très reconnaissante.

Fucking Butterflies 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant