Fiction OrelxGringe - Apprends-moi.

Partie 20 - L'homme.

Aurélien rouvrit les yeux pour regarder d'un air absent le mur en face de lui. Il sentait comme une caresse les lèvres de Guillaume déposer des petits baisers sur son dos, à l'endroit où il savait que Guillaume avait compris qu'il avait mal. Tout à l'heure en chutant du lit, il était tombé violemment sur le sol et l'arrière de son crâne ainsi que le haut de son dos lui faisait mal à présent. Aurélien sentit son cœur accélérer ses battements dans sa cage thoracique en repensant à l'homme de ses cauchemars. Cette nuit aussi, il en avait rêvé. Il revit ce dernier s'approcher dangereusement de lui, l'obligeant à reculer sur le matelas souillé sur lequel il avait été en train de se reposer. Il avait senti ses mains se poser sur son corps, comme si ce qui s'était passé avait été réel. Celui-ci avait agrippé fortement ses cheveux de ses doigts, paraissant faire cela uniquement pour lui faire du mal et pour aucun autre motif. Il avait essayé de le repousser, en vain, et celui-ci avait pris ce qu'il voulait de lui. Il l'avait forcé. Et quand il avait fini, il l'avait senti glisser ses doigts dans ses cheveux pour appuyer sur son bouton, le forçant à s'éteindre. Un petit sanglot passa alors le seuil de ses lèvres en pensant à ça et quand il sentit les lèvres de Guillaume se figer sur son dos, il se tourna vers ce dernier. Guillaume lui lança un regard hésitant de là où il se tenait à ses côtés sur le matelas et il le dévisagea, le cœur au bord des lèvres, avant de décider qu'il lui devait la vérité :

« La personne de mes rêves... C'est quelqu'un de l'institut, avoua-t-il sans jamais lâcher le regard du plus grand et il vit celui-ci écarquiller les yeux à cette révélation.

— De... De l'institut...? Qui ça, Aurél ?

— Un... Un docteur...? Je ne sais pas... Je sais qu'il portait une blouse blanche. Je le revois avec dans mes rêves... murmura-t-il en baissant les yeux, embarrassé.

— C'est un de ceux qui t'ont créé, c'est ça ? Qu'est-ce qu'il t'a fait, Aurél ? lui demanda Guillaume en portant une main à sa joue gauche et il se perdit un instant dans ses souvenirs, les larmes aux yeux.

— Je... Quand tu m'utilises... Ça fait plusieurs fois que je l'imagine à ta place...

— Tu veux dire qu'il a déjà...? Avec toi...? balbutia Guillaume et il replongea son regard dans le sien avant de hocher la tête, regardant le plus grand d'un air inquiet.

— J-Je crois, oui. Je suis désolé...

— Désolé ? Attends, pourquoi tu t'excuses, Aurél ?

— Parce qu'il est... Il m'a... Quelqu'un d'autre que toi m'a utilisé avant que tu le fasses... J'imagine que ça ne doit pas beaucoup te plaire... Vu que je suis... Que je t'appartiens... bafouilla-t-il en regardant d'un air suppliant le plus grand, effrayé de sa réaction.

— Aurél... Tu n'as pas à t'excuser pour ça, lui répondit Guillaume et il le sentit caresser sa joue de son pouce alors qu'il sentait des larmes s'échapper de ses paupières trop pleines. Tu n'y es absolument pour rien. Il a abusé de son autorité sur toi, c'est lui le fautif. Est-ce que tu sais qui c'est ?

— Non... sanglota-t-il avant de rouvrir les yeux, voulant aller jusqu'au bout de cette conversation avec Guillaume. Je sais juste... qu'il voulait à tout prix inventer quelque chose de révolutionnaire. Enfin... De ce que j'ai compris de ce qu'il disait... Parce qu'à chaque fois... À chaque fois, il me forçait à m'éteindre en appuyant sur mon bouton. Et le lendemain, je ne me rappelais plus de rien. Je ne comprends pas pourquoi je me souviens de tout à présent, Guillaume...

— Attends, Aurél... Tu veux bien m'expliquer plus clairement, s'il te plaît ? Je veux comprendre, vraiment. Mais pour ça, il faut que tu m'expliques clairement, ok ? »