Partie 4 - Le nom.

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Quand il rouvrit les yeux, il se rendit compte qu'il était dans la pénombre. Il sentit alors son palpitant s'emballer dans sa poitrine et il se redressa précipitamment sur le matelas. Il était encore dans le lit, objet qu'il avait finalement reconnu lorsque ce garçon l'avait amené à s'allonger dessus un peu plus tôt. Il se rendit compte aussi qu'il était nu et il frissonna en se rappelant des doigts du garçon se baladant sur son corps sans qu'il ne sache comment réagir. Il avait été créé pour ça, se rappela-t-il. Pour une seule et bonne raison : assouvir les envies sexuelles des autres. Il n'avait pas son mot à dire là-dessus. Il remonta le drap sur sa poitrine avant de se tourner vers l'endroit où se trouvait le garçon quand il s'était endormi près de lui après l'avoir utilisé. Il l'avait observé respirer fortement, semblant essayer de reprendre sa respiration sans jamais le regarder, et il avait alors senti ses paupières se faire lourdes malgré toute sa bonne volonté pour rester éveillé. Une seconde plus tard, ses yeux s'étaient fermés et il était retombé dans ses songes sans réussir à s'en empêcher. Le garçon n'était plus là et il sentit un frisson le parcourir en se demandant où c'est qu'il pouvait bien être. C'est alors qu'il remarqua qu'une faible lumière éclairait la petite pièce malgré le fait que cette dernière était plongée dans la pénombre et il se tourna vers celle-ci, se rendant compte qu'elle semblait provenir d'une autre pièce. Il hésita un moment, se mordillant fébrilement la lèvre inférieure, avant de se lever lentement du lit sur lequel il était assis. Il jeta un regard au sol afin de trouver ses vêtements, mais ceux-ci avaient disparu et il jeta un regard inquiet en direction de la lumière avant de se diriger vers celle-ci d'un pas hésitant, complètement nu. Il la suivit jusqu'à ce qu'il arrive dans une pièce totalement éclairée et il sursauta en apercevant le garçon assis sur un canapé, semblant observer avec attention quelque chose dans sa main. Quand il entra dans la pièce, le garçon se tourna vers lui, l'ayant de toute évidence entendu, et il frissonna en sentant son regard se poser sur lui.

« Ah, t'es réveillé ? Viens-là un peu, tu veux ? » lui dit doucement le garçon et il hocha la tête avant de s'exécuter.

Il s'approcha du canapé et, quand il s'immobilisa devant ce dernier, le garçon enleva ses jambes de la table basse devant lui en soupirant avant de le tirer doucement par le bras pour le faire s'asseoir à ses côtés.

« Allez viens, il faut que je te montre quelque chose. C'est à toi ça, non ? Je l'ai trouvé dans la poche de ton pantalon en le mettant au sale. »

Il jeta un regard confus au garçon en l'entendant parler de son pantalon et il revit en un flash ce dernier le lui déboutonner avant de le lui descendre sur les cuisses. Le garçon l'avait ensuite débarrassé de son pantalon, emportant son boxer dans le même mouvement, et il s'était alors retrouvé complètement nu devant lui. À sa merci.

« Oh, tu m'écoutes ? l'entendit-il lui dire soudain et il sursauta, sortant de ses pensées. C'est à toi, non ? »

Il baissa la tête pour regarder ce qu'il lui montrait et il fronça les sourcils en apercevant un petit bracelet argenté dans la paume de sa main. Il n'osa cependant pas le toucher et le garçon le tourna dans sa main pour lui montrer une inscription.

« Il est écrit Aurélien. Et c'était dans ton pantalon. Donc je suppose que ça doit être ton nom. N'est-ce pas ?

— Je... O-Oui, peut-être...

— Comment ça Peut-être ? Tu ne sais même pas comment tu t'appelles ? C'est une blague ?

— N-Non, je te jure, dit-il précipitamment en relevant la tête à cette accusation. Je ne le fais pas exprès... Je ne me souviens vraiment pas. Il faut que tu me croies... »

Le garçon le regarda d'un air méfiant quelques secondes qui lui parurent interminables avant de soupirer.

« Ok, je te crois. Mais dorénavant, tu t'appelles Aurélien. Parce que je pense que c'est ton prénom. Donne-moi ton poignet. »

Il s'exécuta et le garçon entoura ce dernier du bracelet pour le lui attacher autour. Quand ce fut fait, il le vit caresser doucement le creux de son poignet de son pouce et il ne dit rien, se perdant dans la sensation, avant de penser à quelque chose.

« Et... Et toi ? balbutia-t-il, butant sur ses mots, et il releva la tête pour voir le garçon lui lancer un petit regard confus.

— Moi ? Moi quoi ?

— T-Ton nom ? Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-il et il sentit le rouge lui monter aux joues sans pouvoir s'en empêcher. Comment tu t'appelles ?

— Ah, mon nom ! s'exclama le garçon en face de lui. Bien sûr, c'est vrai que je ne te l'ai pas encore dit. Je m'appelle Guillaume. Guillaume Tranchant. »

Il hocha la tête tout en observant silencieusement le garçon à ses côtés. Il avait l'air un peu plus vieux que lui, bien qu'il ne savait pas quel âge il était censé avoir. Il était un robot, alors il ne grandissait pas, non ? Le garçon avait – comme il s'en était déjà rendu compte auparavant – de beaux yeux marron clair qui tiraient étrangement sur le vert. Il se fit la réflexion que cette couleur lui plaisait tellement qu'il pourrait se noyer des jours entiers dedans. Il avait aussi des traits réguliers et une petite barbe bien entretenue, ce qui le rendait encore plus beau, et il pouvait voir avec surprise des gouttes d'eau dégouliner de ses cheveux châtains. Pourquoi avait-il les cheveux mouillés ? Est-ce qu'il était sorti et il pleuvait ? Le garçon sembla se rendre compte qu'il regardait ses cheveux humides car il le vit soudain se lever, le sortant brusquement de ses réflexions, et en remontant son regard de son tee-shirt rouge à son visage, il le vit lui lancer un regard soucieux :

« Est-ce que tu as besoin de te laver ? Tu te laves au moins ?

— Euh, je... Je crois, oui, balbutia-t-il, surpris par cette question, et le garçon fronça les sourcils avant de se pencher vers la table basse à ses pieds pour y prendre un petit fascicule.

— Laisse-moi vérifier avant. Que j'aille pas te casser dès le premier jour, hein. »

Il resta silencieux, observant le garçon lire quelque chose dans son manuel, avant que celui-ci ne relève la tête. Son regard croisa le sien à ce moment-là et il sursauta sur le canapé, pris en flagrant délit. Le garçon lui lança un regard confus, haussant un sourcil, avant de lui sourire doucement, ce qui fit naître une étrange chaleur à l'intérieur de lui.

« Ok, c'est bon tu peux. Tu viens avec moi, Aurélien ? »

Il le vit lui tendre la main et il attrapa cette dernière après un court instant d'hésitation. Quand il fut debout, il vit le regard du garçon se poser sur son torse et il se rappela alors qu'il était nu, ce qui le fit instantanément rougir de gêne. Ce dernier ne dit rien – bien qu'il le sentit balader son regard sur son corps – et il le sentit ensuite poser avec douceur une main sur le haut de son dos, entre ses omoplates, afin de le guider jusqu'à une autre pièce. Il sentait son cœur battre à toute vitesse dans sa poitrine à ce contact si léger et il ferma les yeux, se laissant guider par l'autre garçon. Guillaume. Il devait lui faire confiance.

Fiction OrelxGringe - Apprends-moi. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant