Fiction OrelxGringe - Apprends-moi.

Partie 25 - La chute.

Guillaume se réveilla avec le sourire ce matin-là. Comme tous les autres depuis l'arrivée d'Aurélien dans sa vie, se fit-il la réflexion soudaine. Il pouvait sentir la chaleur du plus jeune dans son dos et il se retourna pour le regarder dormir. Aurélien était encore profondément endormi et il approcha une main de sa frange noire pour y glisser ses doigts, un fin sourire sur les lèvres.

« Bonjour, Aurél... » murmura-t-il avant de se pencher vers lui pour déposer un baiser sur sa tempe mise à nue.

Le plus jeune poussa un petit soupir de frustration et quand il se recula, il le vit froncer légèrement les sourcils, ce qui le fit rire doucement :

« Je sais que c'est compliqué de se réveiller, mon chat... Je vais préparer le petit déjeuner, tu peux encore rester un instant sous la couette. »

Il caressa une dernière fois ses cheveux avant de se lever. Il voyait bien qu'Aurélien était encore fatigué, mais il avait déjà si peu de temps à la maison avec lui qu'il voulait profiter de ses matinées en sa compagnie à fond. Au risque d'avoir à le réveiller alors qu'il dormait encore... Le plus jeune pouvait dormir l'après-midi si vraiment il avait besoin de plus de sommeil.

***

« Guillaume...? »

Il se tourna vers Aurélien en l'entendant l'appeler à côté de lui. Ils étaient en train de marcher en silence dans une forêt, ayant décrété que ça ferait du bien à Aurélien de prendre l'air et que ça l'aiderait à mettre ses idées au clair. En effet, il n'arrivait pas à arrêter de penser à la veille quand Aurélien lui était tombé dessus dans sa chambre. Aurélien avait balayé ça d'un revers de la main, lui assurant que ce n'était rien, mais c'était la première fois qu'il le voyait dans cet état et du coup, ça l'inquiétait grandement. Il se tourna donc vers le plus jeune et en le voyant immobile, une main devant son torse comme s'il cherchait à toucher quelque chose dans le noir à tâtons, son sang ne fit qu'un tour dans son corps.

« Aurél, qu'est-ce qui t'arrive ? Je suis là, à côté de toi. »

Le plus jeune se tourna dans sa direction et il le vit froncer légèrement les sourcils, ce qui le rendit encore plus confus :

« Je... Je sais, oui. Je sais que t'es là, Guillaume. Bien sûr... »

Il fronça les sourcils à son tour, voyant bien qu'Aurélien ne semblait pas dans son état normal, et quand ce dernier fit un pas en avant dans sa direction, il le vit buter contre un caillou et chuter. Il le rattrapa heureusement au dernier moment et en essayant de voir son visage derrière ses cheveux longs, il se rendit compte qu'Aurélien avait perdu connaissance.

« Aurél ?! Aurél !! »

Il se laissa tomber à genoux sur le sol, le plus jeune dans les bras, et le serra fort contre son cœur.

« Aurél, réveille-toi, mon chat. Qu'est-ce qu'il t'arrive ? Pourquoi tu t'es éteint encore...? »

Il frôla son bouton de ses doigts sous ses longs cheveux noirs, mais les recula précipita. Non, il ne devait jamais toucher à ce bouton. Si c'était pour qu'il n'ait plus aucun souvenir de lui en rouvrant les yeux, plutôt mourir. Il enfouit alors son visage dans ses cheveux et se mit à sangloter sans plus pouvoir se retenir. Entre ça et ce qu'il s'était passé la veille déjà, il était absolument terrifié.

***

« Je suis vraiment désolé, Guillaume.

— Ne t'excuse pas. Tu n'y es pour rien, non ? »

Aurélien lui jeta un regard hésitant lorsqu'il lui dit ça une heure plus tard alors qu'ils étaient assis à la table de la cuisine en train de manger. Il avait réussi à le réveiller quelques minutes à peine plus tard dans la forêt et Aurélien avait paniqué en voyant leur position, ne comprenant pas ce qui avait bien pu se passer. Il lui avait dit qu'il avait vu un grand voile noir lui recouvrir les yeux – étant la raison pour laquelle il l'avait appelé en ne le voyant plus –, et qu'il avait senti un lancinement dans son cerveau quand il s'était tourné vers lui, ce qui l'avait fait vaciller ainsi. Il avait aussitôt pensé que c'était dû à un dysfonctionnement dans son système, mais n'avait rien dit pour l'inquiéter. Mais lui, inquiet, il l'était.

« Tout va bien, mon chat, dit-il en posant sa main sur sa joue pour la lui caresser et il pensa à ce moment-là que c'était la première fois qu'il l'appelait ainsi devant lui, mais Aurélien ne dit rien. Je t'aide à manger ? Que tu as l'air complètement KO. Tu pourras aller dormir après, pendant que je vais au boulot, ok ? »

Aurélien hocha la tête après lui avoir lancé un petit regard incertain et il attrapa la cuillère dans son assiette pour la mener à sa bouche. Le plus jeune se laissa faire sans jamais le quitter du regard et il lui sourit tendrement. Qu'est-ce qu'il l'aimait.