Partie 21 - La peur.

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Guillaume se réveilla le lendemain en sentant la place à ses côtés se creuser légèrement et en rouvrant les yeux, ses yeux se posèrent sur le robot assis sur le bord de son lit, du côté où celui-ci avait dormi. Aurélien lui tournait le dos et il le dévisagea en silence, le plus jeune semblant hésiter sur ce qu'il devait faire ensuite. Il le vit soudain esquisser un mouvement afin de se tourner vers lui et il referma aussitôt les yeux, le cœur battant à cent à l'heure dans sa poitrine. De quoi avait-il peur ? Qu'il le surprenne en train de l'observer ? Je suis ridicule, pensa-t-il alors qu'il sentait les yeux du plus jeune se poser sur lui et il frissonna à l'idée qu'il était en train de le regarder dormir à cet instant précis. Un long moment s'écoula avant qu'il ne sente le matelas se creuser légèrement de nouveau sous le poids du robot, comme si ce dernier était en train de se pencher dans sa direction. Il sentit comme un fantôme sa main se rapprocher alors de la sienne par-dessus le drap sans jamais oser la toucher, puis il retint sa respiration en sentant soudain sa respiration s'échouer sur son visage :

« Je suis désolé, Guillaume... Pour tout. »

Il dut physiquement se retenir de froncer les sourcils – ou pire d'ouvrir les yeux – à cette déclaration et, avant même qu'il n'ait eu le temps de réfléchir à la signification de ces mots, il sentit Aurélien se reculer et se lever du lit. Il rouvrit alors les yeux sans attendre une seconde de plus et vit le plus jeune sortir de sa chambre d'un pas pressé. Il se mit à paniquer intérieurement en voyant à quel point il semblait littéralement s'enfuir de la chambre et lorsque son cerveau enregistra l'information – lui rappelant immédiatement ce qu'il s'était passé la veille –, il se leva à son tour afin de le rattraper :

« Aurél...! »

Celui-ci ne lui répondit pas et il fut surpris de voir qu'il avait déjà disparu en sortant de sa chambre en voyant le couloir vide. Où est-ce qu'il pouvait bien être ? Il n'avait pas déjà passé la porte d'entrée, non ? Il se dirigea alors vers le hall d'entrée dans le but de vérifier qu'il ne se soit pas enfui, son comportement des plus étranges, et il sentit son cœur s'emballer dans sa cage thoracique. Aurél, s'il te plaît, ne pars pas... Il était en train de traverser le salon quand il remarqua la porte-fenêtre de ce dernier entrouverte. Son sang ne fit qu'un tour en s'en rendant compte et il se dirigea à grands pas vers celle-ci, les mots d'Aurélien résonnant dans son crâne : Je suis désolé, Guillaume... Pour tout. Il passa alors la porte-fenêtre, ne sachant pas bien ce à quoi il s'attendait, et quand il le rejoignit sur le balcon, Aurélien se retourna vers lui en sursautant violemment. Le plus jeune avait les yeux écarquillés, celui-ci ne semblant de toute évidence pas s'être attendu à ce qu'il le rejoigne aussi rapidement vu qu'il dormait quand il avait quitté sa chambre, et il sentit son cœur se serrer en remarquant soudain les larmes qui coulaient sur ses joues.

« Au-Aurél... Pourquoi tu pleures ? lui demanda-t-il en s'approchant de lui doucement afin de ne pas l'effrayer encore plus et il vit celui-ci reculer en secouant la tête. Aurél... C'est moi, Guillaume. Tu me reconnais, n'est-ce pas ? Je ne suis pas cet homme qui t'a fait du mal. Celui dont tu rêves... Tu as encore fait un cauchemar ? Tu l'as encore vu ? »

Aurélien secoua la tête de nouveau à ça et il le vit respirer péniblement comme s'il avait du mal à réussir à faire entrer de l'air dans ses poumons :

« Aurél, qu'est-ce qu'il t'arrive ?

— Gui-Guillaume... l'entendit-il l'appeler d'une voix tremblante et il se rapprocha aussitôt de lui en l'entendant dire son prénom d'un air aussi désespéré.

— Oui. Oui, c'est moi. Je suis là, Aurél. Dis-moi ce qui ne va pas... Je suis là, tout près de toi. »

Aurélien secoua la tête sans jamais le lâcher des yeux et il plongea un instant son regard dans le sien avant de l'attirer à lui. Il avait l'air terrorisé. Mais cette fois-ci... il ne pensait pas être la cause, même indirecte, de cette terreur. Il glissa une de ses mains sur sa nuque pour venir caresser avec douceur sa peau sous son oreille, près de son bouton, et il sentit Aurélien trembler doucement dans ses bras.

« Je ne vais pas t'éteindre, Aurél. Tu n'as pas à avoir peur de moi. Je ne te ferai jamais de mal, je te le promets. Je ne te toucherai jamais comme il a pu le faire lui. »

Il entendit Aurélien pousser un petit sanglot contre son torse par-dessus son tee-shirt de pyjama et il ferma les yeux, inquiet. Qu'est-ce qui avait bien pu se passer encore pour qu'il le retrouve dans cet état ?

Fiction OrelxGringe - Apprends-moi. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant