Fiction OrelxGringe - Apprends-moi.

Partie 14 - Le réconfort.

Aurélien se réveilla une heure plus tard, dans le lit de Guillaume, seul. Il se redressa dans le lit et remarqua avec étonnement qu'il était encore habillé. C'était rare qu'il ne se réveille pas dans ce lit nu. Mais il se rappela alors de comment Guillaume l'avait soigné dans la salle de bain, posant un petit pansement sur sa joue avant de regarder s'il n'avait rien ailleurs, puis de comment il l'avait entraîné dans sa chambre en le voyant tomber de fatigue. Il ne comprenait pas pourquoi, mais il était toujours fatigué. Comme si son système avait du mal à le garder éveillé. Il ne savait pas ce qui n'allait pas chez lui. Il se rappela alors de comment Guillaume l'avait amené à s'allonger sous ses draps et comment, alors qu'il le voyait déjà lui sauter dessus en le rejoignant sur le lit, ce dernier avait seulement glissé ses doigts dans ses cheveux pour les caresser avec douceur, l'amenant bien vite à s'endormir. Il n'était pas encore bien habitué à cette douceur de sa part, même s'il devait avouer que ce n'était pas la première fois que Guillaume agissait ainsi avec lui. Entre deux parties de jambes en l'air, il savait se montrer doux. Il pensa ainsi avec quelle patience et quelle douceur il l'avait aidé à – ou plutôt l'avait – habiller ce matin. Guillaume s'y était pris avec douceur pour lui enfiler le tee-shirt qu'il portait à présent sur le dos, ainsi que le pantalon qu'il avait autour de la taille. Il lui avait aussi mis des chaussures aux pieds et, alors qu'il avait eu peur qu'il s'énerve quand il lui avait avoué qu'il ne savait pas comment s'habiller, Guillaume s'était occupé de lui sans rien dire. Il posa les pieds au sol en pensant à ça, les yeux dans le vague, et se leva afin de sortir de la chambre. Il fallait qu'il rejoigne Guillaume maintenant qu'il était réveillé.

***

« Ah, Aurél ! Tu viens me voir ? »

Il sursauta en entendant Guillaume lui dire cela quand il entra dans la grande pièce où il savait être le canapé, cette dernière étant souvent là où il avait trouvé Guillaume ces dernières heures. Il s'approcha d'un air hésitant du plus grand qui semblait être en train de lire son manuel encore une fois et celui-ci lui tendit la main, un large sourire sur les lèvres, pour qu'il la prenne. Il posa donc sa main dans la sienne et Guillaume l'attira à lui avec douceur, le faisant s'asseoir sur le canapé à ses côtés.

« Aurél, je veux rectifier quelque chose, lui dit Guillaume en posant le livre sur le bras du canapé à ses côtés et quand il lui lança un regard surpris, se demandant ce que ça pouvait bien être, ce dernier glissa sa main dans ses cheveux pour les lui dégager des yeux. Je veux que tu saches que je n'ai jamais voulu dire que je voulais me débarrasser de toi. Ok ? Ni à toi, ni à l'institut. Je me rends compte comment mes mots ont pu sortir ce matin quand je t'ai dit que je ne voulais pas forcément te renvoyer à l'institut. C'est vrai que j'y ai pensé. Plusieurs fois même. Mais plus maintenant, d'accord ? lui dit doucement Guillaume en venant caresser sa joue de son pouce. Je t'apprécie, Aurél. Vraiment. Je n'ai pas envie de te renvoyer, hein. Et c'est ce que je leur ai dit aussi à eux. »

Il sentit ses yeux s'embuer à la déclaration du plus grand et il lui lança un regard implorant, son cœur le faisant atrocement souffrir dans sa poitrine :

« Mais... ils te l'ont proposé... de changer, non ? De robot ? Et t'as hésité... N'est-ce pas ? Pourquoi tu as hésité, Guillaume ? Je ne suis pas normal, c'est même toi qui l'as dit... Mon... système... ne marche pas correctement. Je suis cassé... Je ressens des choses que je ne suis pas censé ressentir et... je m'éteins dès que tu tentes le moindre truc... balbutia-t-il en reprenant les mots du plus grand, les larmes aux yeux. Alors... pourquoi tu as hésité ? Tu aurais dû accepter, non ?

— Aurél... murmura Guillaume en lui offrant un doux sourire qui fit sauter son cœur dans sa poitrine. J'ai hésité parce que, comme je leur ai dit, je t'aime bien. Je t'apprécie. Vraiment. J'ai envie de te garder et je pense, sincèrement, qu'on peut essayer de régler ça ensemble. Sans leur intervention. Qu'est-ce que tu en dis ? »

Il sentit ses larmes couler sur ses joues à ça et hocha précipitamment la tête avant de sentir Guillaume l'attirer à lui alors qu'il fermait les yeux sous la force de ses sanglots. Il le sentit déposer un petit baiser sur son cuir chevelu et il se blottit plus encore dans sa chaleur, le cœur au bord des lèvres. Un sentiment de bien-être envahit son être en le sentant caresser son dos avec douceur de sa main et il poussa un petit soupir soulagé sans pouvoir s'en empêcher. Il ne voulait pas retourner là-bas. Parce que si Guillaume l'abandonnait, il ne savait pas ce qu'il lui arriverait.