Partie 8 - L'ombre.

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Il se réveilla en sentant des doigts caresser sa peau avec douceur avant de se faire plus pressants sur son corps. Son cœur s'emballa en se rendant compte qu'il était bloqué sous le corps lourd d'une autre personne et les larmes lui montèrent aux yeux, se mettant à paniquer.

« Tu aimes quand je te touche ainsi ? » entendit-il la personne lui dire à l'oreille avant de sentir des dents mordre la peau sensible de son cou.

Il poussa un petit sanglot brisé à ça, se réveillant tout à fait et cherchant à se rappeler d'où il se trouvait. Il se demanda si cela faisait partie de son rêve ou bien si au contraire, son rêve n'en avait jamais été un et s'il avait été réveillé tout du long. Il revit sous ses paupières la pénombre de la pièce dans laquelle il se trouvait dans son rêve – si c'en était bien un – et entrouvrit les yeux pour regarder son environnement. Tout était noir autour de lui, la pénombre seulement faiblement éclairée par un rayon de lune passant à travers la fenêtre sur sa gauche, et il referma les yeux en poussant un petit gémissement plaintif en se disant qu'il avait l'air d'être dans le même endroit. Le corps allongé sur lui était tout aussi lourd et l'empêchait de respirer convenablement tout comme dans son rêve, et il sentit ses larmes couler sur ses joues silencieusement. Il avait envie de repousser la personne qui était sur lui, mais il n'arrivait pas à faire le moindre geste. Il avait envie de lui crier d'arrêter et de le laisser tranquille, mais aucun son ne réussissait à passer la barrière de ses lèvres. Là où les doigts de la personne se posaient sur son corps, il avait l'impression de sentir une véritable brûlure et il ne sut comment il réussit à s'empêcher de crier sous la douleur. Il sentait son cœur battre à tout rompre dans sa poitrine, prêt à déchirer cette dernière pour s'en échapper, et alors il entendit la personne allongée par-dessus lui marmonner son nom dans son oreille :

« Aurél... »

Cette voix... Il essaya de la replacer dans ses souvenirs pour comprendre qui était la personne qui le touchait en ce moment précis, avant de sentir un violent coup de rein percuter ses hanches, le faisant gémir lascivement sans qu'il ne puisse s'en empêcher. Une puissante décharge électrique le parcourut alors et un sanglot passa le seuil de ses lèvres à nouveau, pour une toute autre raison cette fois.

« Aurél... Aurél, bordel... Même endormi, t'en as envie. Ça te plaît, hein ? » entendit-il la même personne qu'un peu plus tôt lui dire à l'oreille, semblant à présent complètement essoufflée, et il se força à entrouvrir les yeux de nouveau pour voir de qui il s'agissait.

Ses yeux se posèrent sur des cheveux châtains clairs tandis qu'il sentait la personne lui donner un autre violent coup de rein et il fixa ces cheveux d'un air absent, tentant de se rappeler à qui ces derniers appartenaient. Le prénom Guillaume apparut soudain dans son esprit tandis qu'un autre coup de rein, plus violent encore que les précédents, ne vint rencontrer ses hanches et il poussa un gémissement plaintif, partagé entre la douleur et le plaisir qu'il ressentait alors :

« G-Guillaume... »

La personne au-dessus de lui se figea un instant et son cœur rata un battement dans sa poitrine en la sentant s'arrêter subitement, avant qu'il ne la voit relever le visage et il reconnut en effet Guillaume. Ce dernier le regarda d'un air confus un bref instant avant d'approcher sa main de son visage et il frissonna en sentant la paume chaude de la main du plus grand entrer en contact avec sa joue recouverte de larmes.

« Aurél...? » dit simplement Guillaume et il hocha la tête sans trop savoir pourquoi.

Ce dernier se pencha alors vers lui pour déposer ses lèvres sur les siennes et au baiser inattendu, il vint entourer fortement son cou de ses bras nus. Guillaume. C'était lui, pas la personne de son rêve. Peu importe qui était cette personne. L'important était que Guillaume n'était pas cette personne. Car il le sentait au plus profond de son être, celle-ci lui avait fait mal. Beaucoup de mal. Il poussa alors un petit sanglot soulagé contre les lèvres du plus grand et resserra son étreinte sur son cou. Guillaume lui parut le soulever légèrement du matelas dans son dos à ça, lui permettant de venir entourer son corps nu de ses bras, et il le sentit enfouir son visage de nouveau dans ses cheveux noirs.

« Laisse-toi faire, Aurél, laisse-toi faire... Je te promets que ça va te faire du bien. Je vais te soulager. »

Il secoua faiblement la tête, sachant très bien ce que Guillaume voulait dire par là, et sans surprise, il le sentit enlever un de ses bras d'autour son corps pour venir positionner son pénis devant son entrée. Une grande fatigue l'envahit alors à ça et, alors que Guillaume commençait à entrer en lui sans grand ménagement, il sentit ses paupières se faire lourdes de nouveau. Il ferma les yeux sans réussir à s'en empêcher et la dernière chose dont il se souvint avant de perdre connaissance, c'est la chaleur du corps du plus grand contre le sien alors qu'il l'entendait se mettre à répéter son nom en boucle comme une litanie. Guillaume.

Fiction OrelxGringe - Apprends-moi. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant