Partie 12 - La chute.

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Mange maintenant ! Mange ou je te frappe, putain !

Il se réveilla en sursaut en sentant une pression sur son dos, comme si quelqu'un le poussait en avant violemment, et cria sans pouvoir s'en empêcher :

« Guillaume ! »

Il haleta fortement en regardant autour de lui, cherchant l'autre garçon des yeux, mais ne le vit pas. Il avait du mal à respirer et ses yeux embués de larmes se mirent à le brûler alors qu'il tournait la tête dans tous les sens, complètement perdu.

« G-Guillaume...? Guillaume ? » appela-t-il le plus grand d'un air paniqué, ayant du mal à calmer les battements de son cœur dans sa poitrine.

Celui-ci lui faisait atrocement mal, tellement qu'il avait l'impression que ce dernier allait perforer sa cage thoracique d'une seconde à l'autre. Il ferma ses paupières une seconde afin de se forcer à calmer ses battements de cœur avant de les rouvrir aussitôt lorsqu'il revit la scène de son rêve passer en un flash dans son esprit. Ses larmes se mirent alors à couler sur ses joues et il sanglota violemment en repensant à son rêve. Une personne avait été là, avec lui dans la pénombre, et bien qu'il n'avait pas réussi à voir ses traits assez clairement, il avait reconnu un homme. Il s'était vu reculer de peur sur un vieux matelas qui semblait complètement souillé, terrorisé de toute évidence à la simple vue de cet homme qui l'approchait, et ensuite le trou noir. Le rêve s'était arrêté abruptement pour reprendre plus loin et il avait alors senti l'homme lui tirer violemment les cheveux avant de le pousser en direction d'un bol à moitié rempli d'un potage semblant infecte, posé à même le sol crade de la pièce dans laquelle il se trouvait. Mange maintenant ! Mange ou je te frappe, putain ! retentit la voix de l'homme encore une fois dans son crâne. Il avait reconnu la pièce sombre de laquelle il avait rêvé la veille quand Guillaume l'avait tiré de son sommeil en lui montant dessus dans le lit. C'était donc bien un rêve... Il revit alors dans un flash l'homme enlever sa ceinture lentement face à lui alors qu'il était assis sur le matelas sale, reculant jusqu'au mur dans son dos, et il explosa encore plus en pleurs. Qui était cet homme ? Et qu'est-ce qu'il lui avait fait ? Il tourna la tête afin d'essayer de trouver Guillaume, complètement paniqué, et sa panique s'accentua en ne le voyant toujours pas. C'est alors qu'il entendit une voix provenir de la porte-fenêtre entrouverte de la pièce dans laquelle il se trouvait et il se leva lentement du canapé sur lequel il était allongé pour aller voir s'il s'agissait de Guillaume. Il s'avança de la porte-fenêtre d'un air hésitant et, une fois près de celle-ci, il tendit l'oreille, n'osant pas sortir rejoindre le plus grand en reconnaissant sa voix au risque de le déranger en l'entendant parler avec quelqu'un d'autre :

« Oui, j'ai bien compris... Mais ce n'est pas ça que je vous demande, l'entendit-il dire à quelqu'un, se demandant de qui il pouvait bien s'agir. Ce que j'aimerai savoir, c'est comment il peut ressentir des choses comme ça ? Des sentiments. Je sais que vous possédez une technologie avancée, je l'ai lu sur votre site, mais quand même ! Oui, beaucoup de sentiments différents même... Oui, par exemple. Et pourquoi... pourquoi est-ce qu'il s'endort ou... s'éteint dès que je tente le moindre truc avec lui ? Ce n'est pas normal ? Oui, c'est bien ce que je me disais... Non, je ne sais pas. Oui, je lui ai demandé et il ne sait pas non plus. Oui, comme si ça en demandait trop à son système à chaque fois... Comme s'il surchauffait... Non, ce n'est pas ça. Ses batteries ne sont pas à plat vu que je l'ai emmené hier à l'extérieur au soleil comme c'était préconisé dans le manuel. Non... Je ne sais pas... Je l'aime bien quand même... En changer...? Je ne suis pas sûr... »

Il recula brusquement en comprenant soudain ce dont était en train de parler Guillaume et surtout à qui il devait parler. À quelqu'un de l'institut où il l'avait acheté. Et il parlait de lui. Il sentit son pied percuter quelque chose sur le sol en reculant et en baissant les yeux en direction de ce dernier, il vit qu'il venait de renverser une plante verte. Le pot était renversé et il se baissa précipitamment pour en ramasser la terre en voyant cette dernière sur le sol.

« Non, non, non... » dit-il précipitamment, paniquant devant ce qu'il venait de faire, et il entendit alors Guillaume l'appeler de derrière la fenêtre entrouverte.

Aurél ?

Il paniqua de plus belle et se redressa brusquement avant de reculer sans jamais quitter la porte-fenêtre des yeux, les mains pleines de terre et ayant peur d'en voir sortir le plus grand. Il était en train de se demander quelle réaction allait bien pouvoir avoir Guillaume quand il allait voir ce qu'il venait de faire à sa plante quand il sentit son pied rencontrer le tapis sous lui et il glissa, juste au moment où il entendait la porte-fenêtre s'ouvrir.

« Aurél, attention ! » eut-il tout juste le temps d'entendre Guillaume crier avant de chuter en arrière.

Il ferma les yeux en attendant la chute et entendit des bruits de verre quand il se sentit percuter quelque chose violemment. Aie, ça faisait mal.

Fiction OrelxGringe - Apprends-moi. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant