Sarah — Je sais que je devrais réviser... Oui je le sais bien... Pourtant... C'est plus fort que moi... J'arrive vraiment pas à me concentrer. Je ne parviens pas à faire autre chose que penser à Jessica. C'est aussi un peu sa faute je dois dire. Elle n'arrête pas de m'envoyer des messages... Elle le sait pourtant que je dois travailler...
Soudain, mon téléphone vibre. Je regarde. C'est encore un message d'elle... « Viens chez moi tout de suite... Je t'attends... ». À la lecture de ce message, mon corps se raidit, mon ventre se contracte en de nombreux spasmes que je ne contrôle pas. À la fois douloureux et... je ne sais pas trop quoi d'autre... Je pose mes coudes sur le bureau devant moi et plonge ma tête entre mes mains. Je me recroqueville un peu sur moi-même pour faire passer les spasmes qui continuent à me dévorer le ventre. C'est fou l'effet qu'arrive à me faire cette fille juste avec un message... Je ne parviens pas à réprimer un gémissement de plaisir. Ce plaisir qui me brûle à la seule idée de savoir qu'elle m'attend en ce moment chez elle. Peut-être aussi parce que je sais pertinemment ce qui m'attend...
Ah ! Pas le choix ! Je me redresse, puis me lève. Et avec une certaine excitation que je ne parviens pas encore tout à fait à m'expliquer, je me dépêche de mettre mes chaussures, prends mon sac et me dirige vers la porte pour sortir et aller vite la rejoindre.
— Maman, je sors, ne m'attendez pas ce soir pour dîner.
— Entendu, ma chérie, sois prudente. Je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose.
Je souris en entendant cette phrase... Si elle savait...
Quand j'arrive enfin devant la porte de l'appartement de Jessica situé au troisième étage de l'immeuble, je sonne, et j'attends... mais elle ne vient pas m'ouvrir. Je sonne à nouveau... Personne... Après quelques secondes, je tente d'ouvrir et m'aperçois que la porte n'est pas fermée. Curieux...
J'entre. Malgré le fait qu'on soit en plein milieu de l'après-midi et qu'il fasse grand-beau dehors, il fait très sombre là-dedans et on n'y voit absolument rien. Les volets sont fermés. Qu'est-ce que c'est que cette histoire encore ? Je sens l'excitation monter lentement en moi. J'avance dans l'appartement.
— Jess' ?
Personne ne répond. Mon excitation commence à se teinter d'une légère angoisse qui finit par me prendre à la gorge. J'entre dans la chambre. Personne... J'avance encore vers la salle de bain. Personne. La cuisine ? Encore personne... Je vais dans le salon. Dans la pénombre, j'entrevois une forme sur le canapé. Un point rouge dans le noir m'invite à penser que quelqu'un est en train de fumer. L'odeur de tabac chaud me le confirme.
— Jess' ? C'est toi ? Qu'est-ce que tu fous dans le noir ?
Elle reste silencieuse. Mes yeux ne sont pas encore habitués à l'obscurité, et je ne la distingue pas tout à fait. Est-ce que c'est bien elle au moins ? Je ne vois pas bien qui ça pourrait être d'autre... Je reste là sans bouger et j'aperçois soudain une seconde fois le point rouge dans le noir. Puis elle rompt soudain le silence après avoir soufflé la fumée.
— Tu es en retard. Tu m'as fait attendre. Je n'aime pas du tout ça.
C'est bien la voix de Jess'. Mais elle est... différente... Plus rauque. Comme si ce n'était pas vraiment elle. Un bruit que j'entends m'invite à penser qu'elle est en train d'éteindre sa cigarette dans le cendrier. Puis immédiatement après, elle se lève et commence à s'approcher de moi. J'entends alors un bruit sec et sonore qui perce l'air d'une façon singulière. C'est le bruit de ses talons qui frappent le parquet. Elle a donc mis des talons... Rien qu'à ce bruit, je sens qu'il n'y a aucune hésitation dans ses pas. À la fois posés, lents, mais surtout décidés. J'ai la gorge qui me pique à présent.
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Le secret de Vénus
Lãng mạnÀ vingt-et-un ans, Raphaëlle, jeune femme au charme irrésistible et aux allures androgynes, a tout pour plaire : la beauté, l'assurance, l'aisance et puis... ce sourire ravageur... Ah ça c'est sûr, elle en fait craquer plus d'une ! Ce joli cœur est...