6 Kellan

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Je sors de sa voiture pour récupérer mon sac dans son coffre en soufflant. J'ai bien vu qu'Aria avait les larmes aux yeux mais je voulais que ce soit elle qui vienne me déposer, que ce soit son visage que je vois en dernier. J'ai inventé cette excuse bidon pour qu'elle m'accompagne. Elle est pour moi un magnifique rayon de soleil, j'adore quand elle s'énerve contre moi, j'adore comment elle s'occupe de mon frère, j'adore quand elle danse et ses mèches rouges me font craquer. Je referme son coffre en serrant mon sac, je suis excité de repartir. J'avance vers mes gars avec Aria dans la tête et j'ai un sourire aux lèvres. J'adore la manière dont elle me regarde quand elle croit que je ne la vois pas. Quand je l'entends rire je ne peux pas m'empêcher de la regarder. Elle se moque du regard des autres et ne se laisse pas marcher sur les pieds, elle a du répondant. La voir jalouse quand elle m'a vu avec d'autres filles m'a plu. Ses petits surnoms me font rire, elle est intelligente, audacieuse, mure et responsable. Et son corps putain ! Elle est magnifique et naturelle. Les deux fois où on a couché ensemble étaient fabuleuses. Sa manière de m'embrasser, de me toucher, me rende dingue.

Je ne dois plus penser à elle maintenant je dois me concentrer sur mon travail.

Je me retourne en entendant Aria crier mon prénom. Elle court vers moi pour s'accrocher à mon cou, complètement en larmes. Les battements de mon cœur s'accélèrent. Une vague de chaleur me tord le ventre quand je la sens trembler contre moi en m'étouffant. Je pose mon sac avant de la soulever par la taille pour la serrer contre moi. Putain Aria, ne pleure pas pour moi. Je n'aurai jamais dû lui demander de venir, sentir ses larmes couler sur ma peau me donne un coup en plein coeur. Je ne pensais pas dire ça un jour, mais à part mon frère et mes parents, elle aussi va me manquer. Je la repose sur ses jambes parce que je n'ai plus le temps. Elle doit partir. Aria inspire profondément, le visage rempli de larme.

— Tu vas revenir hein ? Tu vas faire attention à toi là-bas.

Merde ! Elle et ses fichues questions !  Je n'aurai pas dû lui dire qu'on m'avait déjà tiré dessus. Elle est tellement belle en cet instant. L'inquiétude dans son regard signifie beaucoup pour moi. J'aurai bien voulu avoir plus de temps. J'essuie ses larmes tendrement.

— Aria, ne pleure pas, ça va aller, évidemment que je vais revenir. T'inquiète pas pour moi, c'est la routine. Mon père te donnera de mes nouvelles, je dois y aller.

Elle se recule en hochant la tête. Je lui fais un salut militaire avant de récupérer mon sac puis je me retourne en soufflant un bon coup et j'avance. Je ferme les yeux en accélérant le pas quand j'entends ses sanglots derrière moi. Fait chier ! Il faut que je la sorte de ma tête.

Je rejoins mon équipe en jetant un coup d'œil derrière moi, Aria est encore là, elle n'a pas bougé. Allez ma belle reste pas là rentre chez toi.

Mon équipe se place en rangs devant moi. J'ai huit hommes sous mes ordres, dont Chris, qui est mon meilleur pote depuis des années. Je les observe un part un en vérifiant que les tenues sont impeccables avant de les saluer.

— Salut les mecs, on décolle dans cinq minutes. Comme d'habitude je veux vous voir monter dans l'avion en étant 100 % opérationnel. On vide son esprit, on oublie ses problèmes personnels, on ne pense plus à rien d'autre que le terrain. On est des soldats. Vous n'êtes plus des maris, ni des pères. Tout est ok pour vous ?

— Oui Lieutenant, répond-ils en même temps.

— Tant mieux. Allez-y, vous connaissez la marche à suivre.

Ils quittent les rangs pour monter dans l'avion qui nous est destinés sauf Chris qui vient me taper dans l'épaule avec son sourire de petit con.

— Je rêve ou c'est Aria qui était avec toi ?

— Ouais c'est elle. Je lui ai demandé de me conduire.

— Non j'hallucine ! s'exclame Chris en se marrant, c'est la première fois que tu viens accompagné.

Ouais c'est vrai. Et je me demande encore pourquoi j'en avais terriblement envie.

— Il faut un début à tout, allez on y va.

Ma tête se tourne vers Aria quand je monte dans l'avion qui va m'emmener à des milliers de kilomètres d'ici. Nos sac atterrissent avec les bagages des autres et j'avance pour m'installer à ma place habituelle, près de hublot, Chris se met en face de moi.

— Tu ne lui as toujours pas donné mon numéro Kel, tu pourrais être plus sympa comme pote.

Il ne va pas commencer à me faire chier. Leur petit numéro de l'autre fois m'a rendu malade.

— Ta gueule Chris, l'avion n'est pas encore parti, je peux te virer de là.

— Tu n'oseras jamais, tu me kiffes trop.

Je regarde par la vitre Aria qui est toujours là. L'avion démarre mais je garde mes yeux rivés sur elle, jusqu'à ce qu'elle devienne un point minuscule et qu'elle disparaisse. Je crois bien que c'est la première fois où je regrette d'avoir été appelé.

— Kellan t'as pas oublié, on est des soldats, on vide son esprit, on ne pense plus à rien, ni à personne, fait la voix de Chris.

— Ouais je sais et je suis concentré, c'est toi qui me parles d'elle.

J'ignore son regard qui me dit " Ne me prend pas pour un con " , en m'adossant confortablement sur mon siège.

— Ah ouais, alors c'est quoi ça ?

Chris attrape la photo qui dépasse de la poche de mon treillis en l'agitant devant nous.

— C'est mon frère qui me l'a donné avant de partir, lui dis-je en la récupérerant.

Quand Tomy m'a dit au revoir il m'a donné une photo de nous trois, celle de qu'on a faite à la fête foraine. Aria a Tom sur ses genoux et moi je suis assis à côté. Elle a passé l'après-midi à nous photographier. J'aime beaucoup cette photo, Aria a un magnifique sourire et mon frère est heureux. On a passé une superbe journée à trois.

— J'en connais un qui est amoureux, regardez-vous dessus, vous êtes fait l'un pour l'autre ça se voit.

Je la range dans ma poche sous le sourire de Chris.

Lui et seulement lui Où les histoires vivent. Découvrez maintenant