12 Aria

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Une voix que je connais trop bien mais que je ne voulais jamais entendre me fait sursauter, j'ouvre grand les yeux avec une putain de panique. Je ne peux pas le croire ! Kellan Baker est là, devant moi, dans le même avion. La seule personne que je ne voulais jamais revoir. Sa voix est dure, son visage est fermé. Il n'a aucune expression dans son regard.

Putain, il est encore plus beau que dans mes souvenirs. Ses cheveux sont plus courts, j'ai l'impression qu'il est encore plus grand et plus musclé, il porte un jeans noir avec un sweat à capuche vert foncé et putain mon cœur s'affole, il pulse comme un fou avec un mélange de joie et de peur.

C'est la merde ! Il va me voir avec son fils, il va savoir que je l'ai gardé.

— Kellan ! Qu'est-ce tu fais ici ?

Le revoir me fait un choc, je le déteste ! Je ne dois pas oublier qu'il m'a détruite. Son regard vert intense passe de moi à son fils, qui dort sur moi.

— Je t'ai demandé en premier, tu gardes encore des enfants ?

Je ne sais pas quoi dire. Mon estomac se soulève tellement fort que je vais vomir mon déjeuner.

— Oui si on veut. Ça se voit non ? Je suis dans un avion pour rentrer.

— Réveille-le et va-t'en, ordonne Kellan en regardant autour de lui. Vous devez quitter l'avion, maintenant. Prends un autre vol.

Non mais il se prend pour qui celui-là !

— Tu te détends et tu baisses d'un ton avec moi King Kong. Moi non plus je ne suis pas ravie de te voir. Tu n'as aucun ordre à me donner monsieur le militaire, je ne suis pas un de tes soldats. Alors tu dégages je reste, si ma présence te dérange autant alors c'est à toi de changer d'avion.

— Aria putain, s'énerve Kellan, ne commence pas tu dois partir. Fais-moi confiance.

Lui faire confiance ! C'est la meilleure !  Regarde où ça m'a conduit !

— Non je reste. Merde j'y crois pas ! Il faut te détendre, on est des adultes bon sang, lui dis-je en sentant l'avion démarrer. Trop tard, plus personne ne peut sortir.

Kellan ferme les yeux en serrant le dossier du siège devant moi.

— Tu fais chier, crie si tu as un problème.

Mais bien sûr, quel problème j'aurai ?

— Le seul problème que j'ai c'est que tu sois là.

L'inquiétude que je lis dans son regard me fait frissonner. Derrière la colère, j'arrive à le voir. Comme avant. C'est difficile de soutenir son regard, mon corps le veut mais mon cœur me rappelle à quel point j'ai mal. Je ne dois pas craquer, je suis plus forte maintenant, je ne veux pas pleurer, pas devant lui.

Kellan fait demi-tour en marmonnant des choses incompréhensibles alors que moi je reprends ma respiration en le regardant retourner jusqu'à sa place, j'avais arrêté de respirer sans m'en rendre compte. J'ai redouté ce moment toutes ces années. Et le plus dur c'est que oui, je l'aime toujours autant.

***

Ça fait déjà deux heures qu'on vole, l'hôtesse est venue plusieurs fois me proposer à boire ou à manger mais j'ai tellement l'estomac noué que je ne peux ni boire, ni manger. C'est la septième fois que je l'envoie promener. C'est quoi son problème à celle-là ? Elle fait demi-tour mais cette fois elle part vers l'avant de l'avion. Je me penche à travers l'allée en la regardant se diriger dans la cabine des pilotes, au moment où la porte se referme, je vois une arme dans son dos, sa veste est relevée derrière. Oh bordel de merde !

Lui et seulement lui Où les histoires vivent. Découvrez maintenant